dimanche 18 février 2018

L'enceinte de Reims












Reims se situe à la limite du bassin sédimentaire profond parisien, dans le Grand-Est français, au Nord-Ouest du département de la Marne et à l'Ouest de la région Grand Est sur l'axe entre Paris et l'Allemagne, en Champagne. Son histoire remonte à quelques siècles avant notre ère et il reste de cette agglomération gauloise la trace de deux fossés qui témoignent de l'ampleur de la ville avant même la conquête romaine. Le site initial de Reims n'apparaît plus guère et l'on a même du mal à imaginer cette petite colline sur la rive Nord de la Vesle, un peu en retrait des marais dans la vallée peu profonde de la rivière. Elle a été la ville des sacres des rois.







Localisation   51100, Reims, 
département de la Marne

Région Hauts-de-France

Construction Ier siècle avant Jésus-Christ, 
Ier et IVe siècle après Jésus-Christ, XIIIe-XVe siècle






A Reims, comme dans bien d’autres villes, les anciennes fortifications ont disparu, et nous n’en retrouvons la trace qu’à travers des plans ou lors d’un parcours éclairé de certaines rues en observant leurs caractéristiques morphologiques.
A l'époque romaine, Durocortorum connait une grande période de prospérité jusqu'en 450 environ. La ville possédait quatre arcs de triomphe, voyons où ils se trouvaient avec Patrick Prillieux ?Sa population va être multipliée par 10, elle va passer de 5000 à 50 000 habitants. Cette nouvelle enceinte de Reims, est composée de murs, de tours tous les 30 mètres, quasiment comme un château-fort. Mais où étaient érigés les 4 arcs de triomphe dont vient de nous parler Patrick Prillieux ? Dans le paysage de la ville de Reims et ses alentours à l'époque il y avait aussi un aqueduc et si l'on en connait l'éxistance et son parcours, sa construction reste mystérieuse.Un projet est cours pour faire survoler la zone par un drone sur plusieurs saisons afin de prendre des photos. Elles permettraient de découvrir les lieux d'acheminements, de stockage des pierres, de régulation de l'arrivée de l'eau et de réutilisation de matériaux lorsqu'on a démonté l'aqueduc..... L'opération devrait se dérouler en 2014.


Au IVe siècle, les romains construisent de nouvelles fortifications qui s'appuient sur les quatre arcs de triomphe que comptait la ville. Une belle enceinte qui va protéger Durocortorum jusqu'au début du IXe siècle. Mais voilà, comme cela s'est toujours fait à Reims, on utilise les pierres des anciennes constructions pour bâtir à nouveau ou rénover..... Avec les invasions, en 837, on décide la construction de nouvelles fortifications autour de la ville, et le moins puisse dire c'est qu'elles ne vont pas se faire en 1 seul jour. Notre enceinte du XIVe siècle n'est toujours pas terminée, il faudra attendre encore près de 2 siècles pour que les travaux touchent à leur fin.

La construction de la 4e et dernière enceinte à Reims a demandé énormément de temps..... D'une part parce qu'elle n'a pas été toujours la priorité : à certaines époques, on a préféré restaurer les églises, on a même utilisé des pierres des précédentes enceintes pour le faire mais aussi parce que les périodes de guerre ont été nombreuses et il fallait bien les financer...Après avoir creusé des fossés et fait des levées de terre de 1209 à 1211, les travaux ont été en stand by pendant 80 ans. Heureusement, à la fin du XIIIe siècle, Philippe Le Bel intervient....

Les rémois ont toujours utilisé les pierres des anciennes constructions pour bâtir à nouveau ou rénover ce qui explique pourquoi on trouve très peu de vestiges dans la cité des Sacres. Bien avant la cathédrale Notre-Dame de Reims, telle qu'on la connait aujourd'hui, il y avait une précédente cathédrale qui se trouvait dans le secteur de la maison Pommery, la cathédrale St-Nicaise sur la butte Saint-Nicaise.


Tout au long du XIe siècle, l’agglomération rémoise poursuit sa croissance. L’enceinte perd alors son rôle défensif et la ville se développe de façon spontanée, comme le montrent les habitations installées dans les fossés et à la sortie des portes. À la fin du XIIe siècle, l’archevêque Guillaume aux Blanches Mains organise l’extension de la ville et renforce l’unité territoriale de l’ensemble urbain en colonisant de nouveaux quartiers à l’ouest de la cité et au sud, entre la ville et le bourg Saint-Rémi, qui s’était formé autour de l’abbatiale. Les siècles suivants sont marqués par la construction des grands édifices gothiques de la ville, la cathédrale et l’église Saint-Nicaise en particulier, par celle également d’une nouvelle enceinte. À ce moment, une rivalité s’instaure entre les bourgeois de la ville et l’archevêque, qui édifie son château à l’emplacement même de la porte de Mars. L’enceinte n’était pas encore totalement achevée lorsque, en 1359, les troupes d’Edouard III d’Angleterre, prétendant au sacre, assiégèrent la ville sans toutefois la prendre. Au XVe siècle, Reims connut la légendaire équipée de Jeanne d’Arc et le sacre de Charles VII, en 1429.


La première enceinte (connue) 

Etait constituée d’une levée de terre de type « Murus gallicus » et composée de pierre et de pièces de bois. Elle protégeait l’oppidum gaulois début Ier siècle vers 80-75 environ avant Jésus-Christ. Il existe deux hypothèses sur la création du Durocortorum. Il y avait déjà quelque chose de fortifié à la place de l’enceinte gauloise. Les chefs de quelques troupes gauloises se sont réunis pour pactiser ensemble et fonder Durocortorum.


* La deuxième enceinte

« L’enceinte Augustéenne » du Haut-Empire Elle fut construite à la fin I er siècle avant notre ère, début du Ier siècle après Jésus-Christ elle est une ligne de fossé associée à un rempart lui aussi en levée de terre. Son développement en arc est de 6 kilomètres environ, 600 hectares, pour une population de 50 000 habitants avec un périmètre total d’environ de 9 000 mètres. Ceci fait de Durocortorum l’une des villes les plus importantes du monde romain occidental. Ce rempart correspond à la conception ancienne de l’urbanisme, la ville est composée de deux secteurs concentriques : 
→ Une zone centrale où sont concentrées les activités nobles (cultes officiels, gouvernement…) par opposition aux lieux de divertissements populaires, zone entourée quelques fois d’une muraille, la plupart du temps par des bornes ou tous autres repères. Ce périmètre s’appelle le pomoerium. 
→ Une zone périphérique, le faubourg ou suburbium, où se trouve le reste (habitations populaires, casernes, cirques, écuries…). Au delà de la limite du faubourg commence la campagne. Ce secteur reçoit les sépultures le long des routes et on y trouve les cultures, les champs, les élevages… 

A l’arrivée de Jules César en 57 avant Jésus-Christ, Durocortorum va devenir la deuxième ville romaine d’Occident. Les Rèmes veulent devenir citoyen romain, ils signent donc un accord avec Jules César. Les Rèmes ont été exemptés d’impôts et ont fournis des troupes à Rome. C’est un véritable échange culturel entre Rome et Durocortorum. Les habitants de la ville de Durocortorum et les Gallo-Romains construisent vers la moitié IIe - début IIIe siècle quatre arcs monumentaux : l’Arc de Mars, l’Arc de Cérès, l’Arc de Bacchus et l’Arc de Vénus. A cette époque, l’enceinte de Durocortorum est purement administrative car Rome étant en position de puissance, Durocortorum ne craignait absolument rien.


* La troisième enceinte 

Rempart du « Bas-Empire » est édifié au début du IVe siècle de notre ère vers 300. Cette muraille est de type méditerranéen et non plus local, avec des murs en pierres, des tours et des portes. Comme beaucoup de cités gallo-romaines reconstruites à la même époque, elle est construite massivement avec des matériaux de remploi récupérés dans les ruines de la ville détruite lors des multiples invasions constatées entre 260 et 275. C’est pour la première fois, une muraille en dur dont les murs épais, 3 à 4 m, ont une hauteur de 7 m avec des tours tous les 30 mètres environ et un fossé de défense vers l'extérieur. Elle englobe les 4 arcs de triomphe connus sous le nom de Porte Mars, Porte Bazée, Porte Céres et Porte de Vesle, dont la construction se situe entre les années 130 et 190 de notre ère. Le périmètre de l'enceinte est de 3 000 m environ avec une surface de 60 hectares pour 5 000 habitants. Ce rempart reste en place durant cinq siècles environ. 

→ IXe siècle, en 816, l'archevêque EBBON souhaite rénover la cathédrale St-Nicaise, le Roi Louis le Débonnaire l'autorise à démolir pour utiliser les matériaux. La ville se trouve maintenant sans protection, le bon Roi à cette parole « Sub custodia caeli », littéralement sous la protection du ciel, que l'on a traduit par « dieu en soit garde » devenue depuis la devise de la ville. La protection du ciel ne valant pas celle d'une muraille, le IXe siècle vit la reconstruction d'une partie des remparts de la ville (aucune source ne connaît le nom des portes reconstruites), ce qui ne fut pas inutile, puisqu'en 837 et 887, la ville dut faire face à la menace de raids normands par des Vikings. La construction s’arrête alors et les Rémois s’empressent de boucher les trous qu’ils viennent de faire dans le mur. Les raids normands se succédant, la ligne de défense très affaiblie est rapidement restaurée de partout, surélevée et renforcée.


* La quatrième enceinte (XIIIe – XVe siècle)

La population s'est agrandie et s'est établie au-delà des murailles du Bas-Empire et de l'enceinte construite en 925 autour du quartier St Rémi. 
→ 1209 : Philippe Auguste ordonne la construction d'une enceinte fortifiée qui doit inclure l'ensemble de la population. L'enceinte prévue mesure 6 500 mètres de longueur et englobe une surface de 217 hectares. → 1209 à 1211 : le fossé est creusé et les levées de terre sont faites, seuls ces travaux sont effectués pour cet instant car il y a beaucoup d'églises en rénovation ou à construire (environ 39) et cela coûte cher. → 1220 à 1230 : construction de la Poterne Saint-Nicaise et de la Porte des Martyrs. → 1294 : Philippe-le-Bel donne une nouvelle impulsion à la construction des remparts en ordonnant de clore et de fortifier les cités du nord de la France. L'enceinte de Reims porte donc le nom de Philippe-le-Bel. Les travaux ne dureront que peu de temps et seront stoppés après 1295. Reims n'a toujours pas d'enceinte fermée. → 1334 : à l'occasion de la fortification de la résidence des archevêques connue également sous le nom de château Porte Mars, les murailles de tout le secteur sont révisées et l'on mure complètement la porte antique pour ouvrir une autre entrée plus moderne à quelques dizaines de mètres à l'est. → 1356 : la guerre de Cent Ans reprend avec vigueur et après la défaite française de Poitiers, le roi Edouard III veut se faire sacrer roi à Reims. 

→ 1358 : apparition d’un personnage énergique qui réquisitionne toute la population pour terminer la construction de l'enceinte : Gaucher de Châtillon. En moins d'un an la muraille est construite, la mise en défense de la ville est faite en septembre 1359. En décembre le roi Edouard III met le siège aux portes de la ville. L’armée française venant en renfort, il échoue et lève le siège en janvier 1360. De nouvelles tentatives ont lieu en 1370, 1373 et 1380 et toutes échouent. En 1473 : après la fin de la guerre de Cent-Ans, Louis XI entreprend la rénovation des murailles en envoyant un certain Cochinart, ce dernier devient vite impopulaire par ses réquisitions et ses démolitions. La muraille traverse ensuite les siècles et connaît une dernière utilisation lors de la campagne de France de Napoléon 1er. Les Russes mettent le siège devant Reims et prennent la ville dans un premier temps. L'empereur les déloge en mars, ce fut là sa dernière victoire.







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