samedi 28 avril 2018

L'enceinte d'Auxerre




























Située sur l'axe Dijon, Versailles, le Havre, Auxerre placé dans la vallée de l'Yonne en Basse-Bourgogne, une région de plaines sédimentaires à l'extrémité du Bassin parisien, est une capitale culturelle et touristique. Sa réputation de ville d'art et d'histoire repose sur son très riche patrimoine historique qui fit d'elle la ville aux 30 églises et conféra aux archevêques d'Auxerre un pouvoir qui débordait largement le cadre de la région.






 Localisation : 89 000, Auxerre, 
département de l'Yonne.

Région : Bourgogne-Franche-Comté

Construction : Des romains au XIIe siècle






L'enceinte romaine qui bouleverse profondément la topographie urbaine s’étend sur 1 100 m, elle enserre un quadrilatère irrégulier d’un peu moins de 6 ha. Il semble que ce système défensif ait comporté onze tours réparties sur le pourtour. Si quelques tronçons du rempart sont encore visibles dans des caves ou des fonds de cour, ce sont le parcellaire et les rues du centre-ville qui, en suivant ses contours, en conservent le mieux la mémoire. Selon des indices topographiques et archéologiques on peut restituer une porte d’accès à l’intérieur du castrum à l’extrémité sud-ouest - en haut de la rue Paul-Bert -, défendue par deux tours imposantes, dont la tour Saint-Alban. Une autre porte pourrait être restituée soit au nord, devenant une simple poterne après la fondation en 1252 du couvent des Cordeliers, soit au nord-ouest, à l’emplacement de la porte médiévale de l’Horloge.
Lors de la guerre de Cent Ans, en janvier 1358, Anglais et routiers attaquent Auxerre et s’emparent de la ville par surprise le 10 mars 1358, la mettant en pillage et rasant les remparts de la ville. En 1348 et 1361, la peste noire ajoute ses ravages aux excès de brigandage.
Le quartier de l'horloge est situé dans l'ancienne citadelle gallo-romaine, à proximité de l'ancien château, siège du pouvoir comtal, et des anciens lieux de commerces.

Cette enceinte était munie de cinq portes et de tournelles-sentinelles en bois et de tourillons, elles abritaient des gardes qui veillaient à la défense. Les portes étaient munies de tout ce qui constituait la défense, sur ces cinq portes s'élevaient des pignons couvert de fer blanc. Certaines tours et galeries des remparts d' Auxerre étaient appuyées contre quelques anciennes salles du Monastère, principalement contre la Salle de Navarre. En 1584, l'on fit fermer, par des portes fermant à clef le dessus des portes et poternes pourvue de grilles dans lesquelles il y avait de l'artillerie, 


* Le castrum

 Repérable en plusieurs endroits sur la partie la plus haute du site, sert de limite au paysage urbain de cette période. Sa date n'est pas certaine comme cela a été dit précédemment et aucune fouille systématique n'a permis jusqu'à présent d'identifier une occupation régulière dans cette zone aux IVe-Ve siècles. En 1992, la surveillance de travaux et des sondages au sud du site de "l’église Saint-Pierre-en-Château" (située dans l'enceinte du castrum) ont permis d'identifier, dans le mobilier résiduel, de la sigillée claire et de la sigillée d'Argonne qui pourraient appartenir à des occupations originelles de la fin des IVe-Ve siècles. Dans les limites de l'enceinte existaient trois lieux de culte : la cathédrale Saint-Étienne et  les églises Saint-Alban et Saint-Pierre-en-Château.


* L'enceinte romaine

Quatre inscriptions et celle du tombeau d' Aurélius Démétrius constatent que l' enceinte fortifiée, dont nous voyons les ruines au milieu de la ville d' Auxerre, existait du temps de César, qu' elle a été occupée à cette époque par une garnison romaine et par un lieutenant du proconsul, qu' elle a été reconstruite en totalité ou en partie après la mort de César sous les consuls Aulius Hirtius et Vibius Pansa.


* L'enceinte de Saint-Germain

D'une localisation incertaine, l’existence d’une enceinte propre à l’abbaye Saint-Germain, dont on ne connaît ni l’origine, ni les traces matérielles, peut-être supposée, au moins pour le début du XIe siècle, à la lecture du récit de Raoul Glaber décrivant la main mise des Capétiens sur Auxerre : rex convertit se ad castrum beati presuli germani (le roi se retourne vers le castrum Saint-Germain).


* L’enceinte déterminée par le rempart construit aux IIIe-IVe siècles

Elle reste, durant probablement tout le haut Moyen Âge, une limite marquant la cité. Aucun texte ni argument archéologique ne laissent supposer cependant des modifications de sa position ou de sa nature entre le Ve siècle et le XIe siècle. Le maintien, avec souvent des restaurations, de la première enceinte jusqu’à la fin du Xe siècle est constaté dans plusieurs villes de la région comme Dijon, Beaune ou Mâcon. À Auxerre, le passage des Normands en 887-889 et le siège de plusieurs jours, qui précéda la capitulation de la ville en 1005 devant les troupes du roi Robert, induisent la présence de cet élément de défense et suggèrent une certaine efficacité de résistance de celui-ci. Ici plus qu’ailleurs, sa conservation sera également due à son rôle de soutènement de terrains densément occupés après la construction de l’ensemble cathédral et canonial.


* À l'extérieur de l'enceinte du castrum

Il se multiplie entre le Ve siècle et le IXe siècle des fondations religieuses. Elles se placent à proximité des voies ou des zones funéraires ; basiliques funéraires dans ce cas, elles donnent naissance pour certaines d'entre elles à des monastères.


* Au XVIe siècle

Les Anglais ont démoli en 1359 les remparts des comtes Guillaume IV et de Courtenay, les Auxerrois les ont rétablis en 1402 avec les produits des octrois accordés par les Rois Charles V et Charles VI. En 1575, Belleforest a donné dans sa cosmographie un plan visuel de cette ville; l'enceinte, qui a 3240 mètres de développement, était alors défendue par des pont-levis placés devant les portes et sur le pont, elle contenait dix-huit grandes tours revêtues de pierres de taille et remplies de maçonnerie de blocage jusqu'à la hauteur du parapet.
Les murs ont deux mètres d'épaisseur, leur parement est construit en moellons piqués extraits sur les lieux. Les anciens n'en employaient pas d'autres, leurs ouvrages présentaient de trop grandes masses, ils n'auraient pu les revêtir de ces bancs de coquillages que nous allons chercher sur les montagnes pour nos petites constructions modernes du XIXe siècle. Dans plusieurs parties, les parements en moellons sont maintenus par des chaînes en pierres de taille. La maçonnerie a acquis avec le temps une grande solidité, elle est cependant bien moins dure que celle des remparts de la Cité qui sont nommés dans une charte de Jean de Chalons de 1294 "les murs viez de la Cité".


* À la fin du XVIIIe siècle

L'enceinte perd définitivement son caractère défensif, inutile depuis déjà longtemps. Les murs, dont le transfert de propriété du roi à la ville avait été opéré au cours du XVIIIe siècle, sont en très mauvais état et sont vendus par la ville ou démolis à la demande des habitants. Dès lors, des maisons s'y adossent ; des accès (portes) et ouvertures (fenêtres, regards...) sont percés. En outre, la nécessité d’améliorer la circulation vers les quartiers extérieurs oblige la ville à faire percer les murs en plusieurs endroits pour relier certaines rues aux boulevards (rues Alexandre-Marie, Soufflot, de Joie, Marcelin-Berthelot...). Dès 1780, les tours sont louées ou vendues à des particuliers, qui les entretiennent ou les font raser. Quant aux portes, elles sont progressivement démolies jusqu'au milieu du XIXe siècle, remplacées par des pilastres décoratifs, puis par des guichets et des grilles du service de l'octroi, qui correspondent à l'évolution du rôle commercial d'Auxerre, devenue le chef-lieu du département. Pendant le XIXe siècle, les fossés sont comblés, laissant la place à des jardins et des maisons particulières, donnant sur les boulevards.







L'histoire

 Vers la fin du IIIe siècle, les incursions régulières des peuples germaniques en Gaule incitèrent la plupart des cités du nord à s’entourer de murailles. A Auxerre, on choisit de se replier sur un mont proche du site initial et de le fortifier. La naissance du castrum gallo-romain, son implantation sur un site élevé, ont dessiné à jamais la morphologie de la ville. La christianisation de la Gaule s’est concrétisée à Auxerre par la construction d’une cathédrale au Ve siècle. Le plus illustre évêque auxerrois fut sans doute Saint-Germain (418-448). Homme de foi, politique et habile, il initia à Auxerre le mouvement de construction des monastères, qui entourèrent bientôt la ville, constituant ainsi une « muraille sainte ».
On ne connait pas précisément la date de construction du castrum, mais la découverte, lors de la destruction de plusieurs tronçons du rempart, de deux monnaies antiques à l’effigie de Tetricus (271-273) et d’une monnaie de Constantin II émise vers 321-326 donne une fourchette chronologique comprise entre le dernier tiers du IIIe siècle et le premier tiers du IVe siècle.

Le Bas Moyen Âge vit le rattachement d'Auxerre au royaume de France, le centre d'Auxerre conserve de nombreuses maisons remontant à cette époque (place de l'Hôtel-de-Ville). La tour de l'Horloge, est bâtie à la fin du Moyen Âge.

Outre la famine qui règne vers l’an 1030, Auxerre subit deux grands incendies. Seule l’église de Saint-Alban martyr, que saint-Germain avait bâtie dans le haut de la cité, échappe au premier incendie : la cathédrale est réduite en cendres. L’évêque Hugues de Châlon, au lieu de la rebâtir de moellons, comme auparavant, en jette les fondements sur le roc avec des pierres de taille ; il demande une enceinte d’une plus grande étendue, et il y fait faire les grottes ou cryptes telles qu’on les voit encore aujourd’hui sous le sanctuaire et sous la moitié du chœur. L’ouvrage est déjà bien avancé lorsque arriva un second incendie ; mais l’église est indemne, et le feu ne touche que quelques maisons.
 1039 voit renaître les guerres de Bourgogne, l’évêque devient indépendant du comte Renaud sur arbitrage de saint Bernard, et suzerain d’une partie de la ville. Les différends qu’il soutient, notamment en 1166 contre le comte de Chalon, incitent le comte Guillaume IV à protéger les faubourgs de la ville. Dans la 5e année de son gouvernement, soit vers 1166, une deuxième enceinte fortifiée est hâtivement construite (sur 4 kms), appuyée à la rive gauche de l’Yonne, comme la première, mais englobant largement abbayes et monastères. Les boulevards, aujourd’hui séparant les villes ancienne et moderne, en figurent exactement le tracé.

 Le Moyen Age vit des bourgs se développer autour de ces communautés religieuses. Face à leur croissance, les comtes d’Auxerre financèrent la construction d’une nouvelle enceinte (fin du XI e et XII e siècle) qui permit leur intégration à l’intérieur du rempart protecteur. Denis Calvacca Faubourgs et castrum constituèrent alors une entité urbaine. La culture de la vigne et de la terre, le flottage du bois vers Paris et le commerce sont à l’époque les principales activités économiques de la cité. La nécessité de transporter ces marchandises par voie d’eau donna naissance à une importante communauté de mariniers. Les bourgeois d’Auxerre ont fait leur entrée officielle dans la ville entre le XII e siècle et le XV e siècle. Le comte leur accorda le droit de poser leur Horloge sur l’une des portes de l’ancien castrum, et de construire une maison commune (emplacement de l’Hôtel de Ville). La guerre de Cent Ans et les guerres de religion amenèrent ici comme ailleurs misère et désolation. Les Huguenots prirent Auxerre en 1567 et furent à l’origine de la plupart des déprédations subies par les bâtiments liés au culte catholique (la statuaire des portails de la cathédrale par exemple). Au cours du XVIII e siècle, le rempart médiéval fut abattu ; le fossé comblé et des promenades aménagées. Pendant la Révolution, Auxerre a perdu son titre d’évêché et, en 1804, est devenue préfecture de l’Yonne.

En 2005 et 2006, des campagnes de fouilles effectuées dans le quartier des Brichères ont permis de délimiter plus précisément l’occupation médiévale du XIIe siècle. Il revient à Pierre de Courtenay, le plus illustre des comtes d’Auxerre, cousin germain de Philippe Auguste, d’achever la deuxième enceinte de la ville. Sa fille Mathilde († 1257) attache son nom à l’octroi des franchises communales.








La ville 



Sur la base Pop-culture


Des documents sur l'enceinte, la ville:

L'enceinte romaine 

L'enceinte Gallo-Romaine

A l'ombre des remparts, 1600 ans d'évolution urbaine

Un très bon document sur le patrimoine de la ville

Auxerre (Yonne), bâtiments du porche situé au-dessus de la rue du Quatre-Septembre.
Du castrum Gallo-romain aux structures défensives et d'habitation médiévales.



Les places fortes entourant l'Ile-de-France

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