mercredi 20 juin 2018

L'enceinte de Montépilloy



























Entre château-Thierry et Creil, proche de Senlis, Montépilloy est implantée sur le plateau d'une butte-témoin qui fait partie du parc naturel régional Oise-Pays de France pour la totalité de son territoire. La commune délimite le parc à l'est, tout comme Rully (la commune de Fresnoy-le-Luat n'en fait pas partie, et Baron seulement au sud de la Nonette) et entre également dans le site inscrit de la vallée de la Nonette dans le département de l'Oise.
L’ensemble du site domine la plaine du Valois et contrôle les axes menant à Senlis, carrefour routier depuis l’Antiquité. Le site représentait un enjeu au cours de la guerre de Cent Ans, et en 1431 le roi Charles VII ordonne son démantèlement, qui laisse les ruines de la tour bien visibles dans le paysage.
Le château de Montépilloy est la plus importante ruine de forteresse médiévale du pays de Senlis.







 Localisation : 60 810, Montépilloy
département de l'Oise

Région : Hauts-de-France

Construction :   XIIIe siècle






Le château de Montépilloy est la plus importante ruine de forteresse médiévale du pays de Senlis. Aujourd'hui, il est privé. Il aurait été fondé par les Le Bouteiller de Senlis, famille issue des contes de France. D'architecture typiquement féodale, l'enceinte polygonale date de la période de Philippe Auguste (1180-1223) ; il est reconstruit au XIIIe siècle, complété au XIVe et sous Louis d'Orléans au début du 15e. Depuis la butte de Montépilloy, l’ensemble du site domine la plaine du Valois et contrôle les axes menant à Senlis, carrefour routier depuis l’Antiquité. Le site représente un enjeu au cours de la guerre de Cent Ans, et en 1431 le roi Charles VII ordonne son démantèlement, qui laisse les ruines de la tour bien visibles dans le paysage. A la fin du Moyen Âge, il devient une ferme seigneuriale fortifiée et le reste jusqu’en 1789. Classé Monument Historique en mai 1963, le site se visite depuis 2012 et fait l’objet de recherches archéologiques.

Outre le donjon, les ruines du château comprennent le portail dans un châtelet avec deux tours hémi-cylindriques d'une hauteur de 13,6 m, une courtine et des restes de la structure ayant supporté le pont-levis ; une deuxième tour crénelée avec les vestiges du logis du début du XVe siècle ; et une partie de la muraille d'enceinte, au nord. L'ensemble est intégré dans une ancienne ferme qui occupe la totalité du site du château, d'un diamètre de 85 m environ. Les fossés sont en partie comblés. De 1496 à la Révolution française, les ruines et la ferme ont appartenu à la maison de Montmorency. En 2012, des visites ont pour la première fois été proposées, tous les jours du 16 juillet au 31 août, moyennant un droit d'entrée. Sinon, les chemins et sentiers entourant l'ancien château permettent des vues intéressantes sur les différents vestiges.


L'enceinte

 Le tracé de l'enceinte est matérialisé par les toits des bâtiments qui s'appuient contre elle; à droite, le châtelet (XIIIe). A l'intérieur de l'enceinte, de gauche à droite : le pan de donjon conservé jusqu'au couronnement crénelé ; la « courtine neuve » ouest, qui délimitait le réduit fortifié aménagé au XVe ; les ruines de la tour semi-circulaire, édifiée à la même époque.
Retenons enfin les dimensions énormes, et le luxe de ces châteaux ; tout est fait ici pour impressionner le visiteur ou l'assaillant. La fortification dissuasive atteint ici son maximum, puisqu'à sa dimension strictement militaire s'ajoute également une dimension politique. Les deux châteaux de Montépilloy et Berzy ont été marqués, à des titres divers, par les nouveaux principes mis en pratique à Pierrefonds et La Ferté-Milon. A Montépilloy existait déjà une enceinte à donjon intérieur ; des travaux supplémentaires y furent cependant menés dans les années 1409-1411. Ces travaux visaient à créer à l'intérieur même de l'enceinte un « réduit fortifié » se refermant sur le donjon. A cette fin furent bâties deux courtines et une nouvelle tour ; le donjon lui-même subit quelques modifications, et reçut en particulier une couronne de mâchicoulis. Parallèlement se développe une série, plus limitée, de constructions où le donjon n'a plus un tel rôle à, jouer, mais où l'accent est mis sur la rapidité de circulation à l'intérieur des chemins de ronde : les défenses y étaient donc bien mieux équilibrées. Les promoteurs de ces nouvelles techniques semblent avoir été dans la région les architectes ducaux, qui les ont appliquées, à des échelles grandioses, dans les deux nouvelles forteresses ; ils ont été suivis par quelques autres, tels Montépilloy et Berzy. Signalons, pour finir, la petite fortification urbaine de Montépilloy : le tracé en est conservé, une rue porte même le nom de Rue des Fossés. Aucune trace d'enceinte maçonnée ne subsiste.







Tracé approximatif du shell-wall ( terme archéologique anglais, une muraille sans flanquements) du premier château:
  1 : Fossé. , 1 a : Fossé à contrescarpe bâtie
2 : Berme. 
3 : Écrans de défense de la porte. 
4 : Châtelet. 
5 : Vestige du shell-wall. 
6 : Donjon.
 7 : Courtine du XVe siècle, 7 bis : Son prolongement nord vraisemblable.
 8 : Tour sud ; hauteur au troisième niveau.
 9 : Pile du pont du donjon. 
10 : Contrescarpe en relief du donjon. 
11 : Logis du XVe siècle ; hauteur du premier étage.
 12 : Id. Projet d'aile est. 
13 : Id. Projet d'aile nord. 
14 : Mur du XVIe siècle.
15 : Ouvrage terrassé du XVIe siècle? 
16 : Puits. 
17 : Boulevards du XVIe siècle? 
18 : Cave des XIV-XVe siècles.



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Le château, les remparts

On doit pouvoir restituer le château de Gui II comme un shell-wall ( terme archéologique anglais, une muraille sans flanquements). Sa réalité semble perceptible sous deux aspects, l'un peut- être seulement traditionnel, éventuellement repris dans la suite des temps : les fossés, l'autre direct : la courtine. Le premier facteur est saisissable sur la plus grande partie du périmètre sauf au nord où une extension tardive de la ferme a entraîné un comblement et au sud où l'établissement d'un jardin d'agrément a eu le même résultat. A l'ouest, cette défense en creux a un fond de 10 mètres de large entre une contrescarpe d'environ 5 mètres de haut et une escarpe d'environ 3 mètres confinant à une berme de 2m20 maximum de large ; à l'est un fond de même largeur qu'à l'ouest s'insère entre une escarpe de 5 à 6 mètres de haut dominée par une berme d'environ 4 mètres, et une contrescarpe d'environ 2 mètres, la profondeur à l'est comme à l'ouest étant certainement inférieure à l'état primitif du fait des apports d'érosion. Il apparaît ainsi que le niveau général du système des fossés est conditionné par la pente naturelle du terrain, qui descend de l'ouest à l'est, sans qu'il y ait jamais eu un nivellement artificiel. De la sorte si à l'est la place domine des abords où les pentes raides commencent presque immédiatement, à l'ouest au contraire l'assiette du château est dominée de plusieurs mètres par le plateau extérieur. Il est net que, dès le Le Bouteiller I, on a attaché une grande valeur à la défense par fossés car à l'est il eût été facile de couvrir immédiatement l'enceinte par les ruptures de pente alors que pour établir le fossé on a reporté le front construit à près de 18 mètres de celles-ci. Devant le front sud il semble qu'en raison de l'existence d'un départ de valleuse, dont le flanc nord remontait jusqu'à l'aplomb de l'escarpe, on ait même créé une contrescarpe de main d'homme, ouvrage dont M. Alain Roland pense avoir retrouvé un empierrement vers le sud-est.

La muraille d'enceinte du château est entouré de larges douves, depuis longtemps tombés à sec et en partie nivelés, mais toujours perceptibles. La ligne d'enceinte décrit une forme irrégulière avec neuf angles et des côtés plus ou moins longs. L'extension diamétrale s'établit entre 80 m et 90 m. Sauf au sud, à l'emplacement du logis moderne de la ferme, et au nord, la muraille reste debout ; plus que les trois quarts en subsistent. Elle est bâtie en blocage de moellons et dépourvue de contreforts et de tout autre attribut pouvant faciliter une datation. Pendant des siècles, des murs de ce type ont été édifiés dans la région. S'il est peu probable que la muraille remonte au premier temps du château au XIIe siècle, aucun indice ne permet de l'attribuer à telle ou telle époque. Étant donné qu'une porte fortifiée a été édifiée au début du XIIIe siècle, les parties les plus anciennes de l'enceinte devraient au moins être contemporaines de cette porte.

Autant que la végétation ou les installations de la ferme permettent de le reconnaître, les talus d'escarpe dessinent un polygone. Les murailles externes de la ferme s'ordonnent, elles aussi, en un tracé polygonal, à neuf côtés. On peut en principe admettre que dans l'ensemble elles sont assises sur les fondations sans doute peu profondes, du shell-wall, sur un périmètre de 280 mètres, la longueur des pans variant de 25 à 40 mètres et se situant le plus souvent autour de 30 mètres. La plupart des termes de comparaison cités supra, n. 24, ont un plan polygonal, caractéristique d'un concept encore archaïque par la multiplication des angles morts. Mais il n'est pas possible d'envisager une large assimilation du shell-wall et de la clôture présente de l'établissement agricole. L'ensemble de la moitié ouest de l'enceinte du XIIe siècle a été détruite lors du démantèlement. A l'est, où il aurait pu en aller autrement, la majeure partie des murs n'offre aucun caractère ancien. Il en va peut-être toutefois différemment au sud-est. De part et d'autre d'un angle qui regarde cette direction, deux segments du mur qui totalisent 25 mètres de long pour une douzaine de mètres de haut et au maximum lm45 d'épaisseur sont revêtus d'un parement fruste, avec à la base un ressaut de lm23 de hauteur sur 0m20 de large ; les deux pans sont chaînés l'un à l'autre par des blocs d'un assez bon appareil et percés de deux petites ouvertures de meurtrières, appareillées elles aussi, regardait l'une au sud l'autre à l'est. La combinaison des témoignages du cadastre de 1811, sur la feuille légendée « Développement du polygone du village de Montépilloy » et d'une bonne gravure du XIXe siècle qui montre que cette partie de la ferme est restée longtemps vide de bâtiments. On est plus tenté là que partout ailleurs de reconnaître un vestige du XIIe siècle. Il reste que l'épaisseur est très inférieure à celle d'un shellwall à chemin de ronde et parapet tel que celui de Nogent-le-Rotrou. Le témoin (?) de Montépilloy finit au nord à la hauteur d'un arrachement énigmatique de lm75 d'épaisseur saillant sur la berme et sans liaison avec lui. Y a-t-il là un problème de flanquement? La notion d'un shell-wall découle moins de l'absence de vestiges de tours — absence dont l'érosion d'une longue histoire paysanne diminue la signification — que des descriptions anciennes du château déjà ruiné. L'espace enclos est d'environ 87 mètres du nord-ouest au sud-est, 85 mètres du sud-ouest au nord- est. Il y avait donc là un château de dimensions respectables, à cour unique, et destiné sans doute pour une bonne part à servir de refuge à la population du village et au personnel du prieuré, mais non un château très fort ; on ne peut dire en quelle mesure il a été pourvu d'un chemin de ronde à crénelage, muni de hourds ; ses fossés, encore une fois, devaient beaucoup compter. C'est sans doute ce simple shell-wall qui a fait partie du décor de l'affrontement senlisien avorté de Philippe le Conquérant et du comte de Flandre en 1184.

suite page 97  sur https://www.persee.fr/doc/bulmo






La ville


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Montépilloy sur la base Pop-culture

Une étude sur le château  

Les fortifications de la ville par Jean Mesqui
 http://www.mesqui.net/Articles_fortif/pdf/montepilloy.pdf

La fiche historique du château-fort
http://maintenance-et-batiment.blogspot.com


Les seigneurs de la ville 
http://racineshistoire.free.fr



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Les places fortes entourant l'Ile-de-France

Châteaux, château-fort, donjons
http://unchemindeliledefrance.blogspot.fr

Le monde des châteaux
http://unchemindeliledefrance.blogspot.fr











































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