La commune de Coucy-le-Château-Auffrique, dans le département de l’Aisne, est située à la frontière du Laonnois et du Soissonnais, à mi-chemin entre Chauny et Soissons. Établie sur une route très ancienne, existante dès l’époque gallo-romaine et reliant Soissons à Saint-Quentin, sa position est hautement stratégique. Elle se situait autrefois dans le diocèse de Laon. Positionnée sur un éperon barré de roche calcaire, la forteresse domine la vallée de l’Ailette, affluent de l’Oise, d’une soixantaine de mètres, elle est fortifiée naturellement par un escarpement prononcé sur la quasi-totalité de sa position.
Localisation : 02 380, Coucy-Auffrique,
département de l'Aisne
Région : Hauts-de-France
Année de construction : XIIIe siècle
Positionnée sur un éperon barré de roche calcaire, elle domine la vallée de l’Ailette, affluent de l’Oise, d’une soixantaine de mètres. Fortifiée naturellement par un escarpement prononcé sur la quasi-totalité de sa position, la forteresse n’est accessible qu’au nord-est, où elle s’ouvre sur le plateau de Saint-Gobain (ce qui engendrera une accentuation des défenses dans ce secteur plus vulnérable du site). L’ensemble fortifié de Coucy, alliant enceinte urbaine, basse-cour et château, couvre plus de 14 hectares de superficie.
Les trois enceintes successives sont constituées de près de 2 kms de courtines:
La première est celle de la ville qui possédait trois portes : la porte de Soissons, la porte de Laon et la porte de Chauny.
La seconde est celle de la basse-cour dont l’accès était défendu par un large fossé au-devant de la porte dite de « Maître Odon ».
Enfin, la dernière se présentait en un réduit fortifié dédié au château à proprement parler, lequel épousait parfaitement les contours de l’extrémité de l’éperon rocheux.
Globalement, les défenses du front oriental du complexe fortifié contrastent de par leur dénuement avec les fronts sud et nord-est. La courtine sud-est, est régulièrement flanquée de tours, tandis que l’extrémité de l’éperon, au nord-est, est occupée par les puissantes défenses de la porte de Laon. Cette différence de soin défensif s’explique par la position des axes de communication et par une notable volonté d’expansion, de prospérité... En outre, au nord-est, la faiblesse des défenses naturelles rendait nécessaire une amplification des fortifications. Cependant, bien que le front oriental de l’enceinte urbaine soit plus escarpé, l’indigence relative de ses protections interroge. Les dimensions inhabituelles de la tour Lhermitte viennent peut-être contre-balancer cet aperçu.
L’édification de l’enceinte urbaine est généralement attribuée à Enguerrand III selon un document du début du XIVe siècle (Barthélémy 1984, p. 324). La porte de Laon a été plus précisément datée des années 1225-1226 par N. Faucherre et l’on peut estimer que le reste de l’enceinte urbaine fut construit dans la continuité (Faucherre & Sautereau 1994, p. 283). C. Mabire: La Caille souligne que les travaux étaient certainement achevés en 1239, date à laquelle Enguerrand III semble ruiné et peine à payer la dot de 1 000 livres sterling de sa fille. Dans ce contexte, il aurait été en difficulté d’engager de nouveaux frais pour finir des défenses potentiellement inachevées, lesquelles avaient d’ailleurs certainement contribué à sa ruine (Mabire la caille 2005, p. 166)10. En outre, la qualité de l’appareillage suggère une construction rapide, non par la qualité du parement, mais davantage par la précision d’assemblage. La tour Lhermitte fut donc a priori intégralement bâtie entre 1225 et 1239.
Lors de la démilitarisation de Coucy, à compter de 1652, elle fut laissée à l’abandon et sa ruine s’accentua vraisemblablement au cours des années qui suivirent. La possibilité pour la population locale d’arracher et de racheter les pierres de l’ensemble défensif à la Révolution (bien qu’ayant a priori épargné considérablement cette partie de l’enceinte), dut néanmoins en accélérer la ruine. Au XIXe siècle, elle faisait partie du Parc du Gouverneur, jardin à la française où l’influence romantique de l’époque était omniprésente de par l’association des ruines et de la nature. La guerre de 1914-1918, bien qu’ayant martyrisé la ville toute entière, épargna relativement la tour l'Hermite. Elle semble avoir servi d’abri, si l’on se réfère aux quelques munitions et résidus d’équipements militaires trouvés sur place lors des opérations de déblaiement. Puis, elle resta livrée à la végétation qu’on y avait plantée pendant les années suivantes.
À Coucy, l’étude terminologique permet de préciser les nombreux évenements militaires qui concernent le château depuis sa construction en 922 jusqu’à son contrôle par Eudes de Blois en 965. En 922 justement, Coucy est une munitio construite par l’archevêque Hérivée de Reims. Son rôle de protection des axes de communications de la cité rémoise, relevé par D. Barthélémy, donne une dimension militaire et de police à cette fortification. Il est aussi possible que la fortification soit destinée à la défense des hommes de l’abbaye Saint-Rémy de Reims présents sur la villa de Coucy, ce que le terme municipium dit de Saint-Rémy, utilisé en 930 lors du transfert du contrôle de la place en faveur d’un fidèle du comte de Vermandois, semble confirmer.
950, au moment ou Thibaut, agent du duc Hugues le Grand, se fait livrer le château par la garnison, procède à une épuration et renforce la position. Là encore, il semble que le château fasse l’objet de travaux de fortification, sans qu’on en connaisse l’ampleur et l’impact sur le plan du château de l’archevêque Hérivée.
En 1078-1079, Enguerrand Ier de Boves se rend maître de la place de Coucy après effraction, fait prisonnier son sire Aubry de Beaumont et doit sans doute, par la suite, subir la vindicta du lignage du comte Ives IV de Beaumont dit “Le Clerc” dont Aubry de Coucy est le frère (Hariulf d’Aldenburg s. d., p. 240). L’implantation du lignage de Beaumont dans le diocèse de Laon n’est sans doute possible qu’avec l’acceptation (contrainte ou non?) des comtes de Troyes-Meaux et de Roucy. Le contexte est celui d’un recul de l’influence blésoise : après l’assemblée de 1047, Henri Ier reprend l’avouerie de Saint-Médard à Étienne II de Troyes-Meaux (Bourgin 1908, p. 43).
Descriptif du site
Globalement, les défenses du front oriental du complexe fortifié contrastent de par leur dénuement avec les fronts sud et nord-est. La courtine sud-est, est régulièrement flanquée de tours, tandis que l’extrémité de l’éperon, au nord-est, est occupée par les puissantes défenses de la porte de Laon. Cette différence de soin défensif s’explique par la position des axes de communication et par une notable volonté d’expansion, de prospérité... En outre, au nord-est, la faiblesse des défenses naturelles rendait nécessaire une amplification des fortifications. Cependant, bien que le front oriental de l’enceinte urbaine soit plus escarpé, l’indigence relative de ses protections interroge. Les dimensions inhabituelles de la tour Lhermitte viennent peut-être contre-balancer cet aperçu.
L’édification de l’enceinte urbaine est généralement attribuée à Enguerrand III selon un document du début du XIVe siècle (Barthélémy 1984, p. 324). La porte de Laon a été plus précisément datée des années 1225-1226 par N. Faucherre et l’on peut estimer que le reste de l’enceinte urbaine fut construit dans la continuité (Faucherre & Sautereau 1994, p. 283). C. Mabire: La Caille souligne que les travaux étaient certainement achevés en 1239, date à laquelle Enguerrand III semble ruiné et peine à payer la dot de 1 000 livres sterling de sa fille. Dans ce contexte, il aurait été en difficulté d’engager de nouveaux frais pour finir des défenses potentiellement inachevées, lesquelles avaient d’ailleurs certainement contribué à sa ruine (Mabire la caille 2005, p. 166)10. En outre, la qualité de l’appareillage suggère une construction rapide, non par la qualité du parement, mais davantage par la précision d’assemblage. La tour Lhermitte fut donc a priori intégralement bâtie entre 1225 et 1239.
Lors de la démilitarisation de Coucy, à compter de 1652, elle fut laissée à l’abandon et sa ruine s’accentua vraisemblablement au cours des années qui suivirent. La possibilité pour la population locale d’arracher et de racheter les pierres de l’ensemble défensif à la Révolution (bien qu’ayant a priori épargné considérablement cette partie de l’enceinte), dut néanmoins en accélérer la ruine. Au XIXe siècle, elle faisait partie du Parc du Gouverneur, jardin à la française où l’influence romantique de l’époque était omniprésente de par l’association des ruines et de la nature. La guerre de 1914-1918, bien qu’ayant martyrisé la ville toute entière, épargna relativement la tour l'Hermite. Elle semble avoir servi d’abri, si l’on se réfère aux quelques munitions et résidus d’équipements militaires trouvés sur place lors des opérations de déblaiement. Puis, elle resta livrée à la végétation qu’on y avait plantée pendant les années suivantes.
À Coucy, l’étude terminologique permet de préciser les nombreux évenements militaires qui concernent le château depuis sa construction en 922 jusqu’à son contrôle par Eudes de Blois en 965. En 922 justement, Coucy est une munitio construite par l’archevêque Hérivée de Reims. Son rôle de protection des axes de communications de la cité rémoise, relevé par D. Barthélémy, donne une dimension militaire et de police à cette fortification. Il est aussi possible que la fortification soit destinée à la défense des hommes de l’abbaye Saint-Rémy de Reims présents sur la villa de Coucy, ce que le terme municipium dit de Saint-Rémy, utilisé en 930 lors du transfert du contrôle de la place en faveur d’un fidèle du comte de Vermandois, semble confirmer.
950, au moment ou Thibaut, agent du duc Hugues le Grand, se fait livrer le château par la garnison, procède à une épuration et renforce la position. Là encore, il semble que le château fasse l’objet de travaux de fortification, sans qu’on en connaisse l’ampleur et l’impact sur le plan du château de l’archevêque Hérivée.
En 1078-1079, Enguerrand Ier de Boves se rend maître de la place de Coucy après effraction, fait prisonnier son sire Aubry de Beaumont et doit sans doute, par la suite, subir la vindicta du lignage du comte Ives IV de Beaumont dit “Le Clerc” dont Aubry de Coucy est le frère (Hariulf d’Aldenburg s. d., p. 240). L’implantation du lignage de Beaumont dans le diocèse de Laon n’est sans doute possible qu’avec l’acceptation (contrainte ou non?) des comtes de Troyes-Meaux et de Roucy. Le contexte est celui d’un recul de l’influence blésoise : après l’assemblée de 1047, Henri Ier reprend l’avouerie de Saint-Médard à Étienne II de Troyes-Meaux (Bourgin 1908, p. 43).
Descriptif du site
L’enceinte de la basse-cour, est d’abord bâtie en continuité de l’enceinte urbaine, puis refermée vers la fin de la campagne d’Enguerrand III par un front d’entrée avec porte (dite «Maître Odon » ) de plan savant et symétrique aux tours surdimensionnées. On notera, concernant le château, sa bonne analyse des hauts de la tour maîtresse, où il restitue les gouttières d’un toit encaissé derrière le chemin de ronde, au niveau du hourdage, révisant ainsi l’analyse de Viollet-le-Duc ; sa réinterprétation du programme d’ensemble.
Le château, de plan trapézoïdal, occupe l'extrémité occidentale de cet éperon. Devant lui, au sud et au sud-est, se développe une vaste basse-cour qui s'étend jusqu'à un resserrement naturel du promontoire, dans le sens nord-sud, que les architectes du XIIIe siècle ont barré d'une courtine munie d'une porte d'entrée monumentale (la porte Maître-Odon) et d'un fossé très large. Des fouilles récentes ont montré que cette courtine reposait sur des fondations plus anciennes (Durey- Blary, 1998, p. 16). Il est possible que l'emprise castrale, immédiatement antérieure à l'ensemble du XIIIe siècle, ait déjà couvert la même superficie et que les travaux du XIIIe siècle soient uniquement une reconstruction en pierre au goût du jour et non un agrandissement du château et de sa basse-cour. À l'orient de cette emprise castrale se développe la ville enserrée dans des murs qui suivent le rebord du promontoire jusqu'au nord-est où ils traversent le plateau pour fermer l'espace urbain. Ces remparts sont flanqués de tours et dotés de trois portes: la porte de Laon, porte principale de l'agglomération qui s'ouvre, au nord-est, sur le plateau ; la porte de Chauny, ancienne porte de Gommeron, aménagée dans la courtine nord, et la porte de Soissons, ancienne porte d'Étrelles, qui a été percée au sud-est, près de l'église paroissiale Saint-Sauveur (Toussaints du Plessis, 1728, p. 3). L'édification de la nouvelle enceinte de pierre a entraîné la désaffection du premier rempart urbain et, à terme, sa disparition et son oubli, mais l'identité de l'emprise urbaine qu'il délimitait, elle, a survécu dans les esprits.
Le Château est bâti à l' extrémité de la Ville, au Couchant, ses murailles se joignent à l'extérieur, après celles de la Ville, à l'intérieur, pour aller de la Ville au Château, il y avait autrefois une grosse muraille fort élevée de pierre dure, dont il reste encore plusieurs vestiges, qui séparait les deux parties. Au milieu de cette muraille se positionnait la première porte d' entrée qui conduisait dans une cour spacieuse au fond de laquelle, à droite, on trouve le Château. Il s'agit d'un carré irrégulier, fortifié à chacun de ses angles d' une très belle tour, mais l' entrée en est entièrement ruinée. Un pont, positionné juste devant cette entrée, muni de cinq piliers, soutenait un grand nombre de portes par lesquelles il fallait passer avant d' arriver à l'intérieur du Château. Entre les deux tours d'entrée à gauche, est bâtie une fameuse Tour qui n' a pas d' égale ni pour sa hauteur, qui est de cent-soixante -douze pieds, ni pour sa circonférence qui en a trois-cent-cinq. Cette tour ne communique pas avec le Château, on n' y entrait que par un pont-levis. Pour la garantir contre toute attaque, on avait élevé tout autour une forte muraille de dix-huit pieds d' épaisseur de pierre dure. C' est ce qu'on appelait la Chemise de la tour. Mais le Cardinal Mazarin la fit sauter après le Siège de 1652. Tous les Ingénieurs conviennent qu' avant l' usage de la Poudre, cette tour était absolument imprenable.
Le Château-fort
Le premier château de Coucy
https://books.google.fr/books
Une très belle description du château de Coucy
http://www.mesqui.net/Articles
Un extrait de livre sur Coucy, sa ville, le bourg, l'enceinte
https://www.persee.fr/doc
le premier château de Coucy
https://www.persee.fr/doc
Une très belle description du château de Coucy
http://www.mesqui.net/Articles
Un extrait de livre sur Coucy, sa ville, le bourg, l'enceinte
https://www.persee.fr/doc
le premier château de Coucy
https://www.persee.fr/doc
La seigneurie de Coucy
http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Coucy.pdf
http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Coucy.pdf
La ville de Coucy-le-chateau-Auffrique
* *
Les places fortes entourant l'Ile-de-France
Le monde des châteaux
http://unchemindeliledefrance.blogspot.fr