samedi 4 juillet 2020

L'enceinte de Neaufles-Saint-Martin













Au Nord-Est du département de l'Eure, sur la rive droite de l'Epte, entre Les Andelys et Beauvais, à deux pas de Gisors, la forteresse s'implanta au XIe siècle, elle fut une place stratégique. L'Epte, cette rivière historique, servait de frontière entre le royaume de France et le Duché de Normandie (situé au Nord) géré par les anglais. Elle est placée dans une vallée au  profil symétrique, dont l’emprise, large de 2 kms, se décompose en une vaste plaine encadrée par deux coteaux raides, animés de nombreux petits vallons affluents. 
La forteresse vit son château se démanteler sous le règne d'Henri IV, seul le donjon qui subsiste actuellement (tour dite Tour de la Reine Blanche, en mémoire de la reine Blanche de Navarre, seconde épouse du roi Philippe VI de France, qui y est décédée le 5 octobre 1398) fut épargné. 









Dénomination : Château-fort


Localisation :  27830, Neaufles-Saint-Martin, 
département de l'Eure

Région : Normandie


Année de destruction ou démolition du Château : XIXe siècle, en état de ruine




 


 C'était, avant la construction de Gisors, la plus forte place du pays et la clef de cette partie de la Normandie. Elle s'élevait sur le côté nord ou se trouve la route de Rouen que couronne la forêt de Gisors sur des pentes douces contrairement au sud ou le terrain s' élevait brusquement et formait un plateau sur le bord duquel est placé le château de Neaufles. Au milieu du XI siècle le duc Guillaume le Bâtard la confia à Guillaume Crespin en lui conférant le titre de vicomte héréditaire du Vexin normand. Il le chargea dit le moine du Bec, auquel nous devons ces détails (Bouquet XVI 269), de couvrir cette frontière contre les entreprises des Français et surtout de Gautier, Comte du Vexin, qui prétendait que ses possessions devaient s' étendre jusqu à l' Andelle. Après la construction à Gisors d' une forteresse de premier ordre, Neaufles devint son satellite offrant, un peu en arrière de l' Epte, un point d' appui important et empêchant l' investissement de cette place dont il suivit toujours la fortune donné ou pris en même temps qu' elle. 
Quelques années avant 1867, les ruines de Neaufles, couverte de bois, étaient peu faciles à aborder et à explorer mais aussi à exploiter, en 1867 la famille de La Grange a vendu les ruines avec les bois qui ont été défrichés et dont elle se souciait peu. Déjà les fossés se comblent, les pans de murs disparaissent, l' on ne trouve plus de traces de l'habitation où mourut Blanche d Évreux en 1398. Enfin, la tour qui se dresse fièrement au sommet de sa motte tombera sans doute à son tour pour être vendue au mètre cube. 


Les remparts, l'enceinte du château, du donjon et
des parties de la forteresse de Neaufles : 

Le château se composait en trois parties;
- le donjon, au centre
- au midi et à l' est au pied de la motte qui le supporte, la basse cour d'au moins un hectare s'étend tandis qu' à l' ouest, une enceinte plus restreinte mais mieux fortifiée vient se greffer. La basse-cour n' a peut-être jamais été entourée que d' un fossé surmonté d' une banquette en terre et d' une palissade, toute trace de murs a disparu. Il va sans dire que cette enceinte n' était pas flanquée de tours.

 - La cour ouest, placée sur un terrain plus élevé, conserve du côté du ravin les restes d' un mur qui la liait au donjon et peut-être l' entourait tout entière. Il ne reste qu' un double fossé. Pour franchir le premier il faut descendre 4 mètres et en remonter 6 puis immédiatement descendre 6 mètres dans le second pour en remonter 10 jusqu' au sommet du rempart élevé de 2 à 3 mètres au dessus du sol. Le second rempart dominait donc le premier et était commandé à son tour par le donjon. Cette partie est séparée de la basse cour par deux fossés entre lesquels se trouve une étroite levée de terre coupée par deux tranchées et dominée à droite par le rempart de la basse-cour, à gauche par celui de la seconde enceinte. C' est surement le chemin qu' il fallait suivre pour entrer dans le château en franchissant trois ou quatre ponts. 
La motte du donjon est entourée d' un fossé de 6 à 8m de profondeur, comme le terrain a une pente assez prononcée, sa hauteur, d' environ 12m à l' ouest, est presque le double à l' est. La plate forme du donjon est ovale et à côté de la tour on remarque une dépression qui indique peut-être un ancien puits. La tour est cylindrique, sa hauteur, autrefois séparée en quatre étages par des planchers, est d' environ 20m au-dessus de la motte sans compter l' étage souterrain profond de 6m. Son diamètre est de 13m 60 (7 toises) dont 7m 80 (4 toises) pour le vide intérieur et 2m 90 (une toise et demie) pour le mur à droite et à gauche. On voit que ces dimensions plus fortes que celles de la tour du vieux donjon de Gisors sont de peu inférieures à celles du second donjon bâti par Philippe Auguste qui l' emporte cependant par la plus forte épaisseur de ses murs, par la beauté de son appareil et par les voûtes qui séparent ses étages.






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