mardi 18 juillet 2017

Le Château des Arcs ou de Provigny










Située dans la vallée de la Bièvre entre le plateau de Longboyau à l'Est et celui de Châtillon à l'Ouest continuant sous le 13e arrondissement de Paris et frontalier au Nord avec les Hauts-de-Seine, Cachan, située à 5 kilomètres à vol d'oiseau de Rungis, cache aux pieds de l'Aqueduc Romain un château. Il est aussi connu sous les noms de Fief des Arcs, Château de Provigny et Maison Renaissance.






Localisation :  94230, Cachan, 
département du Val-de-Marne.

Région : Ile-de-France





Le château des Arcs ou de Provigny se situe au pied de l’aqueduc, les piliers restants de l’aqueduc gallo-romain sont dans son parc.  Il appartient au milieu du XVIe siècle à Claude d’Alligre, Conseiller des menus plaisirs du roi. Anobli en 1548, il aurait fait construire le portail encastré dans les arcades durant cette même année. Son fils, Jean Aligre, possède le domaine en 1580.
François Donjat (ou Doujat, les deux orthographes sont fréquentes), conseiller du roi et maître ordinaire de son autel, est seigneur des Arcs à partir de 1635, et encore mentionné vers 1680. Son épouse, Marie-Magdeleine Tiraqueau, est dite dame des Arcs et Danjou (ce second domaine étant sans doute celui que Bertrand du Guesclin a cédé au duc d’Anjou en 1377, mais dont l’emplacement n’est pas certain). Sur un plan de 1699, le moulin seigneurial d’Arcueil, vers l’actuelle rue de la Convention, est désigné comme « Moulin Doujat » et « Mr Doujat » est écrit à côté du château de Provigny.
En 1757, la famille Donjat / Doujat cède les Arcs à l’orfèvre René Delinthe. Sa fille Anaclette Julie Delinthe en hérite, et épouse, un peu avant la révolution, Jean Elisabeth Barthélémy Cousin de Méricourt, caissier chez le trésorier des Etats de Bourgogne. Accusé d’avoir fourni des liquidités à un « émigré » (un noble fuyant le territoire durant la Révolution) appelé Gallet de Mondragon, Cousin de Méricourt est arrêté en janvier 1794, sommairement jugé et exécuté en juillet. Cet épisode vaut longtemps à la ville d’Arcueil-Cachan le sobriquet d’Arcueil-les-faux-témoins, ses habitants étant accusés – à tort – d’avoir menti au sujet de Méricourt. Cousin de Méricourt et Anaclette Delinthe ont eu une fille, Anaclette Cousin de Méricourt, qui se marie avec Louis Edouard Besson, colonel dans la garde nationale, pair de France. Leur fille Palmyre Anaclette, qui hérite du domaine, est connue à Arcueil-Cachan comme Madame de Provigny, généreuse bienfaitrice de la ville. En 1891, elle donne déjà une somme considérable pour restaurer l’église d’Arcueil. Et en 1900, recluse dans sa demeure parisienne après la mort de son époux, sans héritier, elle lègue à l’assistance publique sa propriété de Cachan et la somme de 10 millions pour que soit fondé un hospice. Il voit le jour en 1913. Une légende locale était encore attachée au château à la fin du XIXe siècle : celle du géant Malassis, dont la venue annonçait un malheur. Inconfortablement installé sur la petite chapelle du domaine, il avait les pieds posés sur l'aqueduc et la tête perdue dans les nuages. Les enfants du quartier savaient qu'ils risquaient de recevoir sa visite s'ils n'obéissaient pas à leurs parents.

Le château de Provigny est aujourd’hui le conservatoire municipal de Cachan. De l'aqueduc construit au deuxième siècle pour amener l'eau à Lutèce subsistent trois piles ainsi qu'une portion d'arc, qui donna à l'endroit, dès le XVIe siècle, le nom de fief des Arcs.  Dans le 3e quart du XVIe siècle la famille d'Aligre plaque sur la face nord de ces vestiges une façade rythmée par trois légers avant-corps implantés entre les piles de l'aqueduc, celui du centre étant percé d'une porte cochère, au-dessus de laquelle subsiste une salle voutée d'ogive. La tourelle d'escalier est sans doute contemporaine de ces travaux tandis que la façade élevée du côté sud de l'aqueduc porte la trace de nombreux remaniements, principalement aux XVIIe et XIXe siècles. 
Dans les années 1620, les piles de l'aqueduc "Médicis", implantées à quelques mètres de la façade élevée au siècle précédent, la dissimulent presque complètement. Dans la 2e moitié du XVIIe siècle deux bâtiments viennent se greffer sur la construction antérieure : l'un, à l'est, semble être toujours resté à usage de dépendance agricole, tandis qu'à l'ouest un logis en L prenait peut-être la place d'une construction antérieure.  Sa façade, orientée à l'est, n'était rythmée que par les pilastres encadrant la travée centrale surmontée d'un fronton triangulaire. De cette époque subsiste un escalier, malheureusement démonté, à balustres en bois tourné.  Mais ce logis fut fortement remanié au milieu du XIXe siècle : ajout d'un étage de combles, d'un perron encadré de colonnes ioniques, fermeture de la cour par une grille. Le domaine est légué vers 1910 par madame de Provigny au département de la Seine pour y établir un hospice.
Le château sert alors de logement au personnel, avant d'être transformé dans les années 1980 en conservatoire de musique.  Les vestiges de l'aqueduc, classé en 1862, et la construction du XVIe siècle qui l'enserre, classée en 1875, ont fait l'objet dans les années 1990 d'une importante campagne de restauration.





Matériaux : assises en moellons de calcaire et briques, les murs du XVIe sont 
en calcaire moyen-appareil, 
les ailes et la tourelle sont en moellons calcaire 
enduit.






La ville



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Le patrimoine, la ville































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