jeudi 15 mars 2018

L'enceinte de Sens

























Au Nord du département de l'Yonne, à 50 kilomètres à l'Ouest de Troyes, Sens a été bâtie dans un pays couvrant le territoire de l'ancien peuple gaulois des Sénons et de la cité romaine d'Agedincum. Située sur le cours de l'Yonne dans la vallée de l'Yonne, Sens a été place forte, citée fortifiée, ses murs antiques comptent parmi les plus curieux monuments de ce genre dans notre pays.







Localisation   89100, Sens, 
département de l'Yonne

Région Bourgogne-Franche-Comté

Construction VIe-XVIIIe siècle






Au Bas-Empire, 274-476, la ville est protégée par une muraille, dont les matériaux sont prélevés sur les édifices construits au Haut-Empire. Les fortifications parcouraient une distance de trois kilomètres, en prenant en parti appui sur l'Yonne et étaient parmi les plus imposant la Gaule romaine. La muraille repose sur de grands blocs de pierre issus de bâtiments publics ou de monuments funéraires. Afin de rendre la ville plus facilement défendable, la superficie de cette dernière se réduit (environ 25 hectares).
Sous les premiers capétiens, le Roi dispose d'un palais (l'actuel tribunal de grande instance), d'écuries, d'une tour ronde et d'un donjon carré, des jardins, d'un clos. Mais il n'y vient qu'une fois toutes les trois années, puis très rarement une fois que Philippe-Auguste se fut lancé à la conquête de l'Ouest. 

Sens est encore entouré de son enceinte conservée, réparée et quelquefois défigurée au cours des siècles féodaux ; néanmoins, il n'est pas de ville en France qui offre d'aussi beaux restes de murs antiques. Ils sont fondés sur des pierres énormes d'environ 1.50m de longueur sur 10m de haut et d'épaisseur (genre de construction appelée par les anciens opus cyclopceum, ) et qui s'élèvent hors de terre à des hauteurs inégales dans cette enceinte. Le mur construit sur ces blocs est un massif de maçonnerie dont le parement est formé de petits pavés carrés de 12 centimètres, séparés par trois rangées de briques : cette triple ceinture de brique qui embrasse la ville de Sens était, dit-on, anciennement dorée, et de là vient le nom d'Orbandelle, bande d'or, que l'on prétend avoir été porté anciennement par cette ville.

Il est évident que ces murs ainsi que les tours qui les accompagnent ont été bâtis postérieurement à la conquête des Gaules par les Romains car la démolition des fortifications de plus de 200 villes gauloises ayant été ordonnée par Jules César afin de contenir les peuples qu'il avait subjugués, on doit croire que Sens qui lui avait fait une résistance si longue et si opiniâtre ne dut pas être épargné, mais ces murs ont dû être rebâtis quelque temps après car Julien, l'apostat en 556, s'y défendit vigoureusement contre les Allemands et les força enfin d'en lever le siège. Il y a tout lieu de croire que les murs actuels subsistent depuis cet empereur et sont même peut-être plus anciens que lui d'un siècle et datent de l'établissement du christianisme dans cette ville. Il est même constant qu'ils ont été construits avec des matériaux provenant des démolitions des anciens temples païens. Ces pierres, énormes, portent pour la plupart, sur leur face intérieure, des inscriptions romaines des débris de figures et de divinités du paganisme, des fragments de colonnes et de chapiteaux, etc... Ces murs avaient donc été bâtis primitivement d'une manière uniforme ainsi que les tours et toutes les parties qui ne portent pas les trois cordons de briques et qui ne reposent pas sur des assises de pierres énormes, ont été relevées postérieurement et sont modernes. L'abbé Lebœuf a remarqué que dans beaucoup d'autres villes les fondations des murailles ont été construites également de débris de monuments du paganisme et il en fixe l'époque au IVe ou Ve siècle, ce qui, est trop retardé, du moins pour ce qui regarde la ville de Sens. Ainsi que la plupart des constructions romaines les murs de Sens offrent une forte maçonnerie recouverte de petites pierres taillées carrément et posées avec beaucoup de régularité, des briques formant cordon et quelques arcades figurées qu'on ne saurait trop motiver (les Thermes de Paris, la Maison Carrée à Nismes, les Aqueducs près Saint lrénée à Lyon, etc.. offrent les mêmes particularités). Trois arcades de ce genre se remarquent encore ici, elles sont plein cintre et des bandes de briques en dessinent les archivoltes, les clavaux sont formés d'une pierre longue et de deux briques posées alternativement, une de ces arcades fait voir, dans l' archivolte, des losanges tracées avec symétrie comme on en rencontre souvent dans les constructions romaines.

La porte Notre-Dame, au XIXe siècle, parait avoir été bâtie sous Charles V, on y voyait encore des mâchicoulis et les traces du pont-levis qui, ainsi qu'aux autres portes, traversait le fossé. C'est par cette porte que les archevêques de Sens faisaient anciennement leur entrée, mais cet usage a cessé depuis plusieurs siècles.

La porte d'Yonne, située en face du pont bâti sur l'Yonne, était autrefois celle par laquelle se faisaient les entrées solennelles des rois, princes et archevêques. C'était alors un gros corps de bâtiment dans lequel l'on trouvait un grand corps de garde qui fut par la suite concédé aux chirurgiens de la ville pour être consacré aux démonstrations anatomiques. On y remarquait, sur un poteau, trois fleurs de lys si grossièrement travaillées que le peuple les prenait pour des crapauds, de là venait, disait, on le sobriquet de Crapauds de Sens donné aux habitants de cette ville par leurs voisins.
Depuis la construction nouvelle du pont de l' Yonne terminé en 742, l' ancienne porte d' Yonne ne se trouvant plus dans l' alignement a été détruite. Celle qui l' a remplacée a été élevée par les soins de M Palot, maire de la ville.

La porte romaine depuis longtemps murée conserve son cintre à claveaux de briques et de pierres entre le linteau et le cintre, l' espace est rempli par une sorte de marqueterie composée de petites pierres arrangées en losange, une de ces pierres porte une croix gravée au ciseau. La muraille voisine de la porte Dauphine paraît être aujourd'hui la seule portion de l'enceinte dont la dimension en hauteur soit demeurée à peu près intacte.

La porte Dauphine qui a succédé à une vieille bastille appelée porte Commune, démolie en 1772, est un arc de triomphe en même temps qu' un monument funéraire érigé par la ville de Sens à la mémoire du prince vertueux qui choisit la cathédrale de cette ville pour le lieu de sa sépulture. Cette porte se compose d' une grande arcade surmontée d' une assez belle corniche et d' un attique accompagnée de deux massifs ou pieds droits dont les deux faces devaient être ornées de sculptures bas reliefs, médaillons, etc...
Près de la porte Formeau on remarque, aux murs de la ville les traces d' une brèche considérable, elle fut faite lors du siège de Sens le 14 Mars 1590, siège qui fut conduit par Henri IV en personne après la bataille d' Ivry. Ce prince voulant réduire la ville de Sens à son obéissance.


Avant 1548, cette ville n'était pas environnée de fossés, au mois de septembre de la même année Charles, depuis roi sous le nom de Charles V dauphin de France et régent, pendant la captivité du roi Jean, craignant que les Anglais alors répandus dans tout le royaume ne s'emparassent de cette ville, ordonna aux habitants de Sens de ceindre leur ville de fossés. Les travaux furent à leur charge et il fallut abattre plusieurs couvents et édifices considérables qui étaient alors adossés aux murs de la ville. En 1558, ces fossés étaient achevés et remplis d'eau et comme ils étaient abondamment alimentés par les eaux de l'Yonne et de la Vanne, ils étaient bien empoissonnés car on lit dans les archives plusieurs actes passés pour concéder le droit de la pêche dans les fossés de la ville. Les fossés de la ville ont été peu à peu comblés et maintenant ils ont disparu et ont fait place à des promenades plantées d arbres à un jeu de mail etc...
En 1838 ...... Des neuf portes de la ville actuellement existantes à Sens, trois paraissent antérieures au XIVe siècle, ou construites à cette époque : ce sont celles de Notre-Dame, de Saint-Antoine et de Saint-Rémi. D'autres portes ont été rebâties: Portes Dauphine, d'Yonne, Saint-Hilaire, Saint-Didier et Formeau ; enfin la neuvième porte, celle Royale ou de l'Esplanade, n'a été ouverte qu'en 1787.

Les murs antiques de Sens comptés parmi les plus curieux monuments de ce genre qui se trouvent dans notre pays auront bientôt cessé d'exister si l' administration ne se presse de leur venir en aide. Les propriétaires dont les maisons s' adossent à ces murailles y pratiquent chaque jour de nouvelles brèches afin de donner à leurs habitations la vue des belles promenades qui ont pris la place des anciens fossés. S' il n' est pas possible de préserver la totalité de ce qui reste encore de l' enceinte, il faudrait au moins prendre les mesures nécessaires pour que les portions les plus intéressantes soient conservées. (XIXe siècle)







Documents sur la ville

Un document sur l'enceinte

Un document sur la ville

L'enceinte Gallo-Romaine

La poterne des quatre-Mares et son environnement architectural
https://journals.openedition.org/cem/11180


Le patrimoine
La ville sur la base Mérimée


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Les places fortes entourant l'Ile-de-France

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Le monde des châteaux
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Le tourisme Yonne
















Plan d'une tour



























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