Clermont ou Clermont-de-l’Oise est une ville d’un peu plus de 10 000 habitants située au centre du département de l’Oise, à la limite géologique du bassin Parisien et du plateau Picard, entre les villes de Beauvais et Compiègne. La ville est implantée sur la rive droite de la Brêche, rivière affluente de l’Oise.
Défendue au moyen-âge par une enceinte fortifiée et un fossé alimenté par un réservoir qui existait sur la promenade actuelle du Châtellier où arrivait l' eau de la Brèche, la ville fut fortifiée dès le XIIIe siècle et subit plusieurs sièges pendant les guerres de cent ans et de religion.
La ville fut probablement à l'origine de la famille Chiaromonte (forme italianisée de « Clermont »), appartenant au baronnage italo-normand du royaume de Sicile, cette famille fit souche en Italie méridionale.
Localisation : 60 600, Clermont,
département de l' Oise.
Région : Hauts-de-France
Année de construction : XIIIe siècle
L’origine de Clermont semble pouvoir remonter aux alentours du X-XIIe siècle. Cette agglomération originelle, dont l’importance nous échappe totalement, peut avoir été concentrée dans une enceinte palissadée, au pied du château seigneurial. Le témoignage architectural le plus ancien de la commune est le donjon, dont les parties primitives remontent à l’extrême fin du XIe ou au premier quart du XIIe siècle.
La position centrale de Clermont demandait, à l'époque, une protection accrue car le comte Raoul venait de voir ses terres dévastées par les Flamands, alors en discussion avec le reine-mère dont il avait pris le parti à propos de la succession de Louis VII (1183). Clermont se trouvait déjà bien protégé par les château-forts de Creil, Golirnay-sur-Aronde et Breteuil, mais il subsistait une faille du côté de Beauvais. Louis VII avait ordonné la démolition de la forteresse de Litz (1162) dont la présence créait des difficultés aux vassaux du Chapitre de Beauvais, le système défensif du comté s'en trouvait amoindri. Le nouveau roi, Philippe-Auguste, ne vit pas d'inconvénient à ce que le comte Raoul édifiât, en 1187, un ouvrage avancé sur ses terres de Courlieu: ce fut l'origine du village de La Neuville-en-Hez. Parvenus à ce stade du développement de Clermont, les fortifications étaient encore inachevées à la fin du XIIe siècle.
Au Moyen-Age, la ville se compose de trois parties distinctes :
* Le château et son enceinte, fortifiée à partir du XIIe siècle, correspondant à la surface actuelle du parc du Chatellier, de la rue de la Porte Nointel et de l’impasse Duvivier.
* Le bourg, ceint de murailles, dont l’étendue correspondait à l’espace compris de nos jours entre la rue du Chatellier et la rue du tour de ville. La seule des trois portes de la ville qui subsiste est la Porte Nointel alors que les deux autres (la Porte du Bourg et la Porte du Hart) ont été abattues au XVIIIe siècle.
* Le faubourg, qui s’est peu à peu étendu, côté sud-ouest, autour d’établissements religieux (Couvent des Trinitaires de St-André, Couvent des Ursulines).
Les quartiers urbains de la ville de Clermont sont les suivants: le Centre-Ville, construit sur la butte du donjon, plus en contrebas, on trouve les quartiers de la Sous-Préfecture et des Fontaines ainsi que l'ancien hameau de Béthencourtel.
La partie la plus ancienne se trouve au sommet de la colline: il s'agit du donjon. La ville naît et progresse vers le sud-ouest en formant le centre-ville, entouré de remparts au XIVe siècle.
Les restes des fortifications :
Les premières fortifications de Clermont datent du XIIe siècle, elles entouraient le bourg de Clermont et étaient divisé en trois parties : le bourg, le château des comtes (donjon actuel) et une autre partie du bourg.
Les remparts étaient à cette époque épais de 2 ou 3 mètres d'épaisseur. On comptait trois portes : La porte du Bourg (vers la basse ville, Mouy et Beauvais), la porte Nointel (vers Compiègne), la porte de la Hart ou porte des Prisons (vers Liancourt). Les remparts étaient entourés de fossés et défendues par plusieurs tours, on remarque aujourd'hui la tour de Buha toujours intacte et entourée d'habitations ; et la tour des gloriettes (juste à côté de la ruelle du même nom) dont il reste la salle inférieure.
Enceintes et château
* L'enceinte du château
Il y avait déjà deux enceintes.
L'enceinte extérieure n'était, au Nord, qu'un talus abrupt non muré depuis l'entrée du nouveau cimetière jusqu'à la grimpette de la gare ; c'est là que commençait vraiment l'enceinte et ses fossés. Une tour d'angle, raccordée au massif du château par un mur, flanquait la fortification qui longeait la rue des Anciens-Remparts (G. Lesage) jusqu'au niveau d'où, par retour d'équerre, elle traversait l'actuelle impasse Divivier pour rejoindre, au-dessus de la rue de la Porte Nointel, le chemin d'accès au château. C'est cette position, trop proche du bas-côté de l'église "paroissiale Saint-Samson, qui empêchera les architectes du XIIIe siècle de construire le bras septentrional du transept.
Passé le chemin d'accès au château, la muraille coupait alors le début du Châtellier constitué par une place triangulaire, jadis dénommée place de Grève ou Calvaire de la Justice, pour rejoindre le mur de soutènement de la rue du Général-Moulin qu'elle surmontait. A l'aplomb de la ruelle des Teinturiers se trouvait une porte et une petite tourelle qui ne fut détruite qu'en 18o3; enfin, la muraille allait se terminer par une tour située à l'angle de la rue du Tour-de-Ville, au lieu-dit l'Argilière (vers l'entrée du cimetière).
Il ne reste de l'enceinte extérieure que des fondations et quelques pans de murs noyés dans les murs nouveaux.
L'entrée du château était constituée d'une porte fortifiée immédiatement suivie d'un pont dormant sur un fossé plein d'eau : le comblement de ce fossé, en 1774, a subi un léger tassement qui laisse dans le pavage une cuvette encore apparente. Un peu plus loin existait un pont-levis, bordé de part et d'autre par le mur de l'enceinte intérieure.
Le tracé de l'enceinte intérieure, par contre, est à peu près reconnaissable par le mur qui l'a remplacée ;il surplombe successivement le Châtellier, puis le Jeu de Paume en englobant la première collégiale que le comte Renaud II avait édifiée en 1114, et dont nous avons déjà parlé. La muraille rejoignait ensuite le début de l'enceinte extérieure (au fond du Jeu de Paume), bordait en hauteur la propriété Saint-Beuve, jadis dénommée « Basse Cour », où elle tournait à angle droit pour courir, parallèlement et à distance de l'enceinte extérieure, jusqu'au niveau des deux pavillons jumeaux de l'entrée actuelle, où nous retrouvons le pont-levis.
N'oublions pas, enfin, de rappeler que le château de Clermont était alimenté en eau courante par un puits artésien dont l'écoulement remplissait le large fossé qui bordait la partie méridionale des enceintes.
* Le bourg
A partir du moment où le château et ses enceintes fortifiées existèrent, il n'est pas moins certain qu'une agglomération de maisons utilisa la partie de la colline restée libre pour se constituer en bourg sous leur protection. Les seuls vestiges qui en témoignent sont les petites arcatures entreposées dans la niche du square Féret.
Nous avons montré ailleurs que ces vestiges provenaient de l'ancienne halle, premier hôtel-de-ville qui vit la promulgation de la charte de franchises communales octroyée, en 1197, par Louis de Blois et sa femme, la comtesse Catherine de Clermont, héritière du comte Raoul.
Celui-ci avait obtempéré à l'Ordonnance de Philippe-Auguste, en 1190, prescrivant de fortifier les bourgs des villes, mais les travaux entrepris furent interrompus par son départ pour la Croisade, où il accompagna le roi et mourut de la peste devant Saint-Jean-d'Açre, le 15 octobre 1191.
Au treizième siècle
Les débuts du XIIIe siècle ne virent pas s'améliorer ni se compléter les fortifications de Clermont. Seule la collectivité locale se mit en frais et bâtit l'église paroissiale Saint-Samson (premier quart du XIIIe siècle), puis, un peu plus tard, le couvent des Trinitaires de Saint-André.
Le théâtre des opérations militaires s'était élargi, laissant Clermont dans la tranquillité relative du domaine royal protecteur. L'intérêt guerrier se portait surtout sur les Croisades ; les comtes de Clermont y participèrent, et leurs revenus ont servi beaucoup plus aux donations religieuses, destinées à leur procurer la paix de l'âme avant le grand départ, qu'aux fortifications de leur domaine.
Toutefois, la comtesse Catherine de Clermont, qui venait de perdre son mari, Louis de Blois-Chartres, tué devant Andrinople, le 15 avril 1205, crut sa sûreté menacée par son voisin, le belliqueux évêque de Beauvais, Philippe de Dreux, qui venait de fortifier son manoir de Bresles. Terrorisée et mal inspirée, elle construisit à son tour un fortin à Hermes et appela en renfort son non moins belliqueux cousin Renaud.
Auguste a dû prendre corps et former une clôture définitive telle que ses vestiges nous la font encore reconnaître aujourd'hui.
Les travaux de fortifications du bourg, entrepris trois ans auparavant, étaient achevés à cette date, comme il ressort du dénombrement précité sur lequel on relève, pour la première fois, des mentions relatives aux portes « du bourg » et « de Nointel », aux fossés du Chatellier, aux fossés et arrière fossés du bourg, à la porte « du Hart » et aux murs de la ville. Ce dénombrement ne mentionne pas expressément les remparts, bien que la « Halle aux Draps » (Hôtel-de-Ville) soit désignée comme étant proche « les murs derrière», mais cette lacune apparente semble naturelle si l'on considère que les remparts et tours ne sont pas en eux-mêmes des biens produisant des revenus, seule chose qui intéressait un dénombrement. Tout de même, le dénombrement signale « les aisements des maisons sur les murs de la ville, et les « postiz » (ou issues) sur les fossés ».
Les fortifications du bourg
Le gros mur de la ville avait 2.60m d'épaisseur et était entouré de fossés remplis d'eau courante fournie par le système hydraulique dont il a été parlé plus haut. Flanqué ou surmonté par des tours rondes ou carrées, il partait de l'entrée du château, où se trouvait la porte Nointel (ou de la cauchie de Warty) qui constituait la première entrée de la ville, vers l'Est.
* La Porte de Nointel.
L'aspect que présentait cette porte au XIVe siècle a changé au XVIe siècle, époque où elle fut reconstruite de la manière que représente la gravure d'Israël Silvestre, exécutée en 1656. De ses deux étages, herse et pont-levis, il ne reste plus que l'arcade inférieure.
Depuis la porte Nointel, la muraille descendait le long de la place de Grève pour atteindre l'angle de l'ancienne route de Compiègne (rue du Chatellier). A cet endroit se trouvait une petite tour carrée dont il reste encore quelques traces du soubassement dans le jardin de M. Joyeux. Descendant ensuite sur un talus la rue du Châtellier, elle atteignait la porte de la Hart (ou de Breuil-le-Vert, ou encore des Prisons) qui fermait la rue de la Masqueraie (rue Fernel).
* La Porte de la Hart.
Elle était flanquée de la grosse tour ronde des prisons, dont les dimensions nous sont connues : diamètre : 9 m, hauteur 9,60 m, épaisseur du mur 2 m. L'aspect de la porte même n'a jamais été représenté, mais on sait qu'y figuraient les armes de la ville, probablement ajoutées plus tard. La porte de la Hart disparut vers 1758, mais la tour des prisons subsista jusqu'en 1825.
Poursuivant son cours, la muraille longeait toujours la rue du Chatellier, jalonnée par différentes guérites ou bretêches, jusqu'à la tour des Gloriettes.
* La Tour des Gloriettes.
Cette tour d'angle fut démantelée lors du siège de 1589 ; sa partie inférieure existe encore avec sa voûte, ainsi que le passage (maintenant bouché) derrière la muraille qui atteignait rapidement la principale entrée du bourg.
* La Porte du Bourg.
Située dans la partie basse de la place de l'Hôtel-de-Ville, entre les emplacements des 77 et 88, rue de la République, elle formait, en épaisseur, un double massif avec deux façades complètes reliées entre elles par un chemin carrossable, mais courbé et étroit (1.30m de large) sur le bord duquel se trouvait un corps de garde. Il y avait donc deux portes à franchir : celle de l'extérieur, précédée du fossé d'eau et d'un pont-levis, était flanquée de deux tours rondes reliées entre elles par une arcade cintrée sur laquelle figurait, comme sur la porte du Hart, les armes de la ville ; la porte intérieure, de semblables
dimensions, était moins fortifiée. Cet ensemble fut démantelé en 1758.
Après l'entrée du bourg, le mur continuait devant la ruelle, dite du Collège (77, rue de la République) et atteignait la tour de Buha.
* La Tour de Buha (ou du Collège, à cause de cet établissement qui s'y trouva un moment).
Véritable pendant de la tour des Gloriettes par rapport à l'entrée du bourg, elle se trouvait dans la propriété sise 4, rue du Général-Pershing, où ses fondations primitives sont encore visibles. Les ruines de cette tour furent nivelées en 1841.Depuis l'angle formé par la tour de Buha, la muraille et les fossés remontaient le long de la rue des Anciens-Remparts (puis du Tour-de-Ville, puis Georges-Lesage) jusqu'en un point situé dans le bâtiment du fond de la cour de l'immeuble du n° 11 de la rue de l'Eglise. A 30 m derrière ce bâtiment se voit une terrasse soutenue par un mur épaulé de deux contre- forts placés de part et d'autre d'une porte donnant accès à une grande cave voûtée ; là devait se trouver une tour importante qui, accolée à l'enceinte extérieure du château, terminait les fortifications du bourg.
Au tiers du parcours précité se trouvait le bastion de l'Hôtel-de-Ville.
* Le Bastion de l'Hôtel-de-Ville.
Partie intégrante de l'édifice, il constituait le principal ouvrage de défense du bourg ; son utilisation ultérieure à des besoins civils lui valut d'être entretenu au cours des temps, et nous pouvons considérer qu'il a gardé l'aspect qu'il présentait au XIVe siècle, si l'on excepte les grandes baies percées plus tard sur le fossé ; il format saillie sur la muraille dont l'alignement est donné par les pierres d'attente, conservées volontairement au niveau de la tour de guet.
Le dénombrement de 1373 ne mentionne aucune porte sur le flanc Ouest des remparts, entre la tour de Buha et l'enceinte du château.
En 1373, Louis II de Bourbon ne put jouir en personne de la vue des remparts tout neufs de sa ville de Clermont. Obligé par ses fonctions d'accompagner Duguesclin, il avait dû, dès 1372, participer à la campagne contre les Anglais en Saintonge et en Poitou ; puis, après une brève expédition en Bretagne, il rejoignit l'armée du roi qui attendait en Champagne une nouvelle descente anglaise ; reparti de Troyes vers le Limousin et l'Auvergne, il ne reparut à Clermont qu'en août 1375, en compagnie du roi qui publia une ordonnance datée de notre ville.
Occupé par tant de déplacements militaires, Louis II avait nommé, en 1374, un Lieutenant-Général pour veiller à ses affaires ; ce fut Pierre de Norris, chevalier du Bourbonnais, qui entreprit de remettre en état les finances et la justice ducale. Ce personnage fit, pendant son mandat, de nombreux séjours dans le comté de Clermont, au cours desquels il réussit à apaiser un début de révolte, négocia plus tard pour son maître l'achat de la forteresse de La Hérelle, menace permanente sur la frontière Nord du comté, et fit creuser, en 1407, le vivier-étang de Cressy (près de Fitz-James).
Après avoir guerroyé en Auvergne (1375), en Espagne et en Normandie (1378), Louis II passa quelque temps à Clermont, en janvier 1379, d'où il octroya au village de Nointel une foire de trois jours à la Chandeleur.
L'Hôtel-de-Ville, proprement dit, ne fut bâti qu'au début du XVe siècle sur l'emplacement de l'ancienne halle qui s'étendait sur toute la surface des deux bâtiments réunis.
Lors de la restauration de 1875, l'architecte Selmersheim eut un moment l'idée de reconstruire le rempart sur une certaine longueur de chaque côté du bastion ; un dessin au lavis, conservé à l'Hôtel-de-Ville matérialise cette intention, mais il parut finalement plus utile de réaliser le percement de la rue de la Fontaine-Massé, ce qui réduisit également la restitution du fossé à la portion que surplombe le bastion lui-même.
La ville de Clermont
Le château
* Deux documents sur le donjon, le château
page 104 https://books.google.fr/books
* Des recherches sur le château, les enceintes et
les fortifications de la ville
Pour lire sur les enceintes du château (Page 07)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6490522z/f11.image
Pour lire sur les enceintes du château (Page 07)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6490522z/f11.image
Le tourisme Oise
La porte Nointel |
Parc du Chatellier |
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