samedi 19 janvier 2019

L'enceinte de Nogent-le-Rotrou
















Au centre de la triangulation Chartres-Le Mans-Alençon, Nogent-le-Rotrou, capitale du Perche, se situe dans le département de l' Eure-et-Loir, flanquée au sud du parc national du Perche, Nogent fut place forte assez tôt. Aujourd'hui château-musée, cette forteresse, après d'importantes restaurations, abrite maintenant un musée municipal permanent sur l'histoire et les traditions locales comprenant de nombreux objets utilisés par les percherons au XIXe et au début du XXe siècle. 








Localisation : 28 400, Nogent-le-Rotrou
département de l'Eure-et- Loir

Région : Centre-Val-de-Loire









L'enceinte 

Elle est arrondie, elle en renferme une autre beaucoup plus petite qui formait une première cour autour du donjon. L' entrée actuelle du château composée d' une porte et de deux tours cylindriques en pierres de taille surmontées d' une galerie couverte à mâchicoulis et couronnées par des toits coniques couverts en ardoises remonte à l' année 1492. Marguerite Catherine et Charlotte d' Armagnac, princesses de Nemours, filles de Louise d' Anjou et de Jacques d' Armagnac, firent construire ce portail en leur qualité de dames de Nogent. Elles y ajoutèrent quelques autres bâtiments de manière à se créer un logement confortable dans les ruines de ce palais féodal que le malheur des guerres avait rendu inhabitable. A cette description, quelques détails puisés sur les lieux mêmes lors d' excursions à Nogent en 1833 et 1838 viennent se greffer.

L'édifice comporte donc une enceinte circulaire flanquée de tours, protégée côté plateau par de profonds fossés dominés par un donjon roman rectangulaire, à cheval sur l'enceinte. L'accès est défendu par deux tours. Le donjon a perdu sa couverture, ses planchers et son crénelage. La cour a été nivelée au XIXe siècle, ce qui fit disparaître le fossé du donjon. Sur le rebord d'une terrasse intérieure, s'élève un puits du XVIe siècle, couvert par un dôme en pierre.

Ce superbe monument, qui conserve ses murailles, colossales, sont construites si solidement qu'en dépit de huit cents hivers qui ont passé sur leurs têtes il faudra encore plus d' un millier de siècles à la faux du temps pour le détruire si la hache et le marteau des Vandales modernes ne lui viennent en aide.
En entrant, sous le vestibule pratiqué entre les deux tours du portail, on aperçoit les portes en chêne des cachots, ou culs de basse fosse, occupant la partie inférieure des tours. Ces formidables portes sont à l' extérieur garnies de verrous en fer que ronge une épaisse couche de rouille. Au-dessus des cachots l' une et l' autre tour renferme trois chambres à feu dont chacune forme un étage. Les fenêtres modernes, rectangulaire, sont ouvertes au levant sur la grande cour d' entrée et permettent de découvrir la ville et une grande partie des riantes prairies qui l' avoisinent. Des greniers occupent la partie supérieure des tours. Après avoir franchi l' espace du vestibule resserré entre les tours, on trouve à gauche, en entrant, la porte de l' escalier de pierre conduisant à six chambres.. Outre ces appartements, différentes chambres hautes et aujourd'hui, sans plancher, occupent la partie supérieure du grand vestibule.
Au sortir du portique, on pénètre dans la cour intérieure du château où se trouve une terrasse dont une grille en fer ferme l' entrée, un joli petit jardin la domine, un mur d' environ 1métre d' épaisseur les entoure l' un et l' autre. L' œil ne mesure la profondeur d' un puits qu' on remarque dans cette cour. De hautes et fortes murailles servant de parapet bordent au nord, au midi et à l' ouest, comme nous l' avons dit, les fossés ou remparts de la forteresse. A l' appui de ces murs, à droite en entrant, la tour de Brunelles avait été bâtie dans le bas, un caveau, deux chambres à feu en occupaient le haut. Près de cette tour existe une plateforme convertie depuis le milieu du XIXe siècle en écurie, dans la même direction, un peu plus à l' ouest, se voit une autre tour assez élevée, on monte sur sa plate forme par la maison du gardien située à l' angle obtus du rempart. Sur la gauche, en entrant à peu de distance du pont conduisant au portail, au pied des murs du donjon, l'on trouve les débris d' une grosse tour cylindrique probablement ruinée en même temps que le château. Les restes de ses murs ont à peine cinq à six mètres de haut, l' intérieur de sa circonférence se trouve rempli de terre que la nature, toujours en travail, s' est plu à revêtir de ronces et de graminées. Non loin de cette ruine, vers le sud-est, on aperçoit une seconde tour tronquée seulement à hauteur des remparts, enfin vers le midi on en remarque une troisième au toit conique couvert en tuiles encore bien conservée.
Le cachot, occupant sa base, servait en 1838 de magasin de poudre à la ville. Au XIXe siècle, on trouva un squelette humain maçonné à l' intérieur d' une muraille criant souvenir d' un âge féroce et barbare à quelle époque fut consommé cet acte d' atrocité surhumaine. Le onze janvier 1624, le Grand Sully acheta au prince de Condé pour la somme de trois cent vingt quatre mille livres et en outre celle de trente six mille livres pour la remise qu'il lui fit du retrait ou faculté de remérer qu'il s'était reservé, le château, domaine et seigneurie de Nogent avec Montigni, Rivray, Nonvilliers a Ferrière et Montlandon châlellenies en dépendant. L' ami de Henri IV avait le projet de ne reculer devant aucun sacrifices pour la restauration du vieux palais de nos comtes Rotrou où il voulait établir son domicile, mais les religieux de Saint-Denis, dont les droits sur Nogent étaient presque sans bornes, employèrent tous les moyens pour faire avorter l' entreprise.

Continuer page 165 https://books.google.fr/books



L'histoire

Nogent était déjà habitée à l'époque gallo-romaine : en témoignent des fours romains découverts dans la ville, ainsi que des restes de fondations à la base des murs d'enceinte du château Saint-Jean Jusqu'au XVIe siècle, une immense forêt couvrait l'essentiel de ce que l'on a plus tard appelé le Perche (région naturelle) (Pays de bois) et rendait la région de Nogent difficilement accessible. C'est seulement au VIe siècle que Saint-Avit, Saint-Bomer, Saint-Lomer et Saint-Ulphace évangélisèrent Nogent et sa région. Durant le Haut Moyen Âge, la forêt du Perche servit plusieurs fois de refuge aux armées. Au Xe siècle, le Perche était partagé entre les seigneurs de Chartres, de Châteaudun, de Châteauneuf, du Corbonnais et de Vendôme.

Pendant ce temps, appelée Nogentum (« nouveau peuple »), la ville se développait lentement. Elle était protégée par un castel, plusieurs fois détruit et à chaque fois reconstruit.

En 955, Thibaut Ier « le Tricheur », comte de Blois, confia Nogent à son fidèle vassal Rotrou, premier du nom. La seigneurie de Nogent fut érigée en comté du Perche à la fin du XIe siècle. Nogent connut une croissance urbaine forte à cette époque, grâce à l'établissement de plusieurs bourgs autour du château, à la construction d'un donjon au début du XIe siècle et à la fondation par Geoffroy III en 1029 de l'abbaye bénédictine de Saint-Denis, qui devint en 1080 un prieuré clunisien.

Le château fut complété d'une enceinte au XIIe siècle, tandis que l'on commençait à fixer par écrit les coutumes du Perche. La mort du dernier comte du Perche de la famille des Rotrou, Guillaume, en 1226, entraîna le rattachement du Perche au domaine royal en 1227: le comté fut gouverné pendant 200 ans par une branche cadette de la famille royale: les comtes d'Alençon et du Perche, issus d'abord des Capétiens directs au XIIIe siècle, puis des Capétiens-Valois aux XIVe et XVe siècles. Les droits des Capétiens sur le Perche ont été apportés par Blanche de Castille, la mère de Saint-Louis, qui descendait des Rotrou en concurrence avec bien d'autres : Julienne du Perche fille du comte Geoffroy II petite-fille Blanche de Navarre, épouse de Sanche III de Castille petite-fille Blanche de Castille. Un bailli fut alors établi dans le Perche, dont la capitale se déplaça progressivement vers Mortagne et Bellême. Localement, la baronnie de Nogent-le Rotrou échut à des descendants des Rotrou en lignée féminine, notamment les Château-Gontier ou les Châteaudun : en 1230, Jacques de Château-Gontier († 1263) est sire de Nogent (par sa fille Emma, † vers 1270), ses descendants se retrouvent dans les Maisons de La Guerche et Pouancé, puis de Beaumont-au-Maine (-sur-Sarthe) et de Valois-Alençon, évoqués ci-dessus. Un complexe féodal se constitue autour des seigneuries de Nogent, Rémalard, Le Theil et Préaux. Vers 1257, Jacques de Château-Gontier cède Nogent au roi Louis IX qui donne cet ensemble de seigneuries à Thibaud de Champagne-Navarre, ou à sa fille Blanche de Navarre duchesse de Bretagne (Thibaud le Chansonnier : † 1253, issu des Rotrou par son ancêtre Julienne du Perche ci-dessus, femme de Gilbert de Laigle, Marguerite de L'Aigle Garcia V Ramirez de Navarre au XIIe siècle arrière-petite-fils de Thibaud, qui était donc un parent des Capétiens et de Blanche de Castille mère de saint Louis). Vers 1262, Jean Ier le Roux de Dreux duc de Bretagne, époux de Blanche de Navarre, devient sire de Nogent et de Rémalard, et leur petit-fils le duc Arthur II épouse en secondes noces Yolande de Dreux comtesse de Montfort-l'Amaury, petite-fille de Jeanne de Châteaudun.







 La ville de Nogent-le-Rotrou
Le tourisme














La ville au XVIIe siècle
























Aucun commentaire: