dimanche 31 mai 2020

L'enceinte de Blandy-les-Tours







Armorial  appartenant à Adam II, Vicomte de Melun, 
et aussi blason du village.

 






Situé entre Coulommiers et Fontainebleau à deux pas de Melun, au Centre-Ouest du département de la Seine-et-Marne, le village de Blandy, a vu son château-fort se construire au XIIIe siècle  à la demande du vicomte de Melun. Sur un promontoire qui domine la vallée du ru d’Ancœur, cette enceinte primitive, cette place forte basée au moyen-âge à la frontière avec le comté de Champagne, est dirigé par le comté de Melun qui est une position stratégique de premier ordre. Son enceinte suit un tracé semi-circulaire doté de 4 tours : la tour carrée (tour-porte), une petite tour cylindrique, la tour de justice et une tour maîtresse carrée implantée dans l'axe de la tour-porte. 








Localisation :  Place des tours, 77115, Blandy-les-Tours
département de la Seine et Marne.

Région : Ile-de-France


Année de construction : XIII -  XIV e Siècle

















Le château de Blandy-les-Tours fut racheté au comte de Choiseul-Praslin par la commune en 1883, il fut classé en 1889 au titre de monuments historiques, depuis son acquisition par le conseil départemental de Seine-et-Marne, il a fait l'objet de plusieurs campagnes de restaurations.

L'histoire du château débute dans les textes en 1216. Il appartient au vicomte Adam II de Melun (« de Chailly ») et se réduit à un manoir seigneurial a enceinte irrégulière.
Au XIVe siècle, le château est fortement modifié avec de nouvelles fortifications et structures de défense : un fossé est creusé et une nouvelle tour-porte, avec pont-levis à flèches, est percée dans le mur d'enceinte. Les rois Charles V (de 1364 à 1380) et Charles VI (de 1380 à 1422) financent les propriétaires successifs du château, il fut agrandi au XVIe siècle par François II d'Orléans-Longueville. Le château devient dès lors une demeure de plaisance. Marie de Clèves s'y marie en 1572 en présence du futur Henri IV. Mais le château change souvent de propriétaire et se détériore progressivement devenant "la ferme des tours"

D'après le cadastre, son enceinte intérieure comprend cinquante-quatre ares (1ares= 10m2 de coté), quatre-vingt-sept centiares (1centiares= 1 mètre carré de coté), et les fossés ont une étendue de soixante-sept ares vingt-huit centiares; ce qui forme un total d'un hectare vingt-deux ares quinze centiares.  On ne pouvait pénétrer à l'intérieur du château, au pied de la grosse tour, qu'après avoir franchi une enceinte particulière en maçonnerie, dans laquelle se trouvait un puits recouvert d'une voûte. Une forte herse, que l'on aperçoit encore, défendait la porte d'entrée, à forme ogivale, qui est telle qu'elle existait alors, basse et épaisse comme la porte d'une prison. 

Les vicomtes Guillaume II et Adam III de Melun, descendants directs d'Adam II, compagnon d'armes de Philippe Auguste à Bouvines, seraient les bâtisseurs de la première enceinte du manoir de Blandy, dès 1220. Cette enceinte primitive, encore présente au nord, suit un tracé semi-circulaire doté de 4 tours : la tour carrée (tour-porte), une petite tour cylindrique, la tour de justice et une tour maîtresse carrée implantée dans l'axe de la tour-porte. Des logis sont implantés le long de l'enceinte, à l'est. Un fossé soulignait l'ensemble.
 Le comté de Melun appartient au domaine royal, une telle place forte est donc l'expression du pouvoir royal, mais occupe aussi une position stratégique pour la surveillance d'une frontière partagée avec l'impétueux comte de Champagne.



On peut partager l' histoire de l' architecture du château de Blandy en quatre époques : La première époque comprend le château tel qu'il existait avant les fortifications construites dans la seconde moitié du quatorzième siècle.
La seconde époque est relative au château fortifié par Jean II et par Guillaume IV comtes de Tancarville et vicomtes de Melun de 1371 à 1 388.
Puis vient pour la troisième époque, le château remanié au seizième siècle est transformé en habitation plus moderne.
Et enfin la quatrième époque, nous présente le triste spectacle du château démantelé et converti en ferme au commencement du dix huitième siècle par le maréchal de Villars.

Comme les places fortifiées du même temps, le château de Blandy se composait d'un fossé continu, d'une enceinte aussi continue, et d'un réduit où la garnison pouvait trouver un refuge en cas de prise de l'enceinte. Ce réduit était la grosse tour, ou donjon.
Les fossés, aujourd'hui, complètement à sec, et en partie comblés, avaient alors une largeur de seize à vingt mètres et étaient remplis d'eau amenée par des aqueducs qui n'existent plus. Quant à leur profondeur primitive, il serait difficile de la connaître car elle a été successivement diminuée par les écoulements, les dépôts d'immondices et le manque de soin. On pénétrait au moyen d'un pont-levis, on voit encore les traces des chaînes qui le faisaient mouvoir par le biais de longues ouvertures percées dans le mur au dessus d une porte cintrée.
Le pont-levis était défendu d'abord par une tour carrée, qui depuis longtemps ne s'élevait plus au-dessus du rempart, et par deux contreforts placés de chaque côté, dans lesquels on avait pratiqué deux meurtrières. Dans les châteaux de ce genre, il y avait ordinairement, au-delà du fossé, à la tête du pont, un ouvrage plus ou moins considérable destiné à protéger les reconnaissances et les sorties de la garnison. Il se composait d'une ou plusieurs tours, ou même d'un petit château, que l'on appelait souvent bastille. Quelquefois on se contentait de palissades. Il n' existe plus trace aujourd'hui de ces ouvrages avancés, néanmoins, à deux kilomètres, on voyait, sur le chemin de Melun, une tour à laquelle aboutissait le souterrain du donjon qui était destinée à protéger les sorties et la retraite de la garnison.
Quelques traces dans la muraille à droite du pont-levis peuvent faire supposer qu'il existait un petit passage pour descendre dans le fossé.
La porte du château, qui se trouvait placée immédiatement après le pont-levis, était surmontée d' une forte herse en fer qui s' opposait encore à l' entrée de l' ennemi, s' il était parvenu à franchir le fossé et à détruire le pont-levis. On élevait cette herse à l' aide d' une machine, à l'approche du danger, on la laissait tomber. Il était impossible de la relever à l extérieur, et il fallait la briser pour pénétrer plus avant. Indépendamment de la première porte, qui était en bois parsemé de clous, il en existait une seconde après la herse, à l'entrée de la grande cour. L'enceinte continue, composée de haut murs épais de trois mètres, était défendue par cinq tours, dont chacune était placée à un des angles du pentagone.
Ces tours, de forme pyramidale assez bien conservées à l'extérieur, étaient garnies de créneaux et de merlons faisant boucliers, élevées sur un parapet et espacés de manière à couvrir les hommes qui bordaient le rempart pour leur permettre ainsi de se servir de leurs armes dans les intervalles qui séparaient ces boucliers. Elles étaient surmontées aussi de mâchicoulis. On arrivait au sommet des trois tours les moins élevées par des escaliers intérieurs en spirale. Les remparts de l'enceinte, entre chaque tour, avaient des courtines qui protégeaient un chemin de ronde permettant de circuler le long de ces remparts.

La grosse tour ou donjon est celle qui garantissait le château du côté de la plaine, elle présente une circonférence de douze mètres, à l'intérieur, et une hauteur d'environ trente cinq mètres au niveau des créneaux (haut). Les murailles de cette tour et des autres avaient trois mètres d'épaisseur. On ne pouvait pénétrer à pied de la grosse tour qu'après avoir franchi une enceinte particulière en maçonnerie, dans laquelle se trouvait un puits recouvert d'une voûte. Une forte herse, de forme ogivale, que l'on aperçoit encore, défendait la porte d'entrée qui était alors basse et épaisse comme une porte de prison.
L' aspect général du château de Blandy à cette époque était très sévère. A peine aperçoit-on quelques traces de l'architecture, ogivale, l'on devine qu'il était entièrement dénué d'ornements. Toutes les fenêtres étaient garnies de meneaux de pierre en forme de croix, qui servaient à maintenir des panneaux de verres à petits carreaux liés ensemble par des lames de plomb.
































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