mardi 9 juin 2020

L'enceinte de Fère-en-Tardenois












Aux confins du département de l'Aisne, plus précisément dans le Sud, au centre de la triangulation Château-Thierry, Soissons, Reims, Fère, commune de 3000 habitants accueille encore son château du XIIIe siècle construit par  Robert de Dreux, qui a déjà été cité au IXe siècle. Le château de Fère-en-Tardenois et son enceinte sont construit sur une butte de sable d’une vingtaine de mètres de hauteur entourée d’un fossé large et profond.









Dénomination : Château-fort


Localisation :  02130, Fère-en-Tardenois, 
département de l'Aisne

Région : Hauts-de-France


Année de destruction ou démolition du Château : En état de ruine






« La terre de Fère fut donnée par Clovis à Ste Geneviève pour les commodités de son voyage de Paris à Reims » … Le domaine passe ensuite aux archevêques de Reims et est acquis à la fin du XIIe siècle par Robert de Dreux frère de Louis VI le gros. En 1203, il fait construire ce château-fort dans le parc forestier à une lieue au Nord de Fère. Il dresse son enceinte de 7 grosses tours sur une motte gréseuse dont les flancs sont recouverts de pavés, et entourée de douves sèches. La base prismatique des tours reste toujours inexpliquée :raison balistique ou simplement décorative ?

Le château de Fère-en-Tardenois est construit sur une butte de sable d’une vingtaine de mètres de hauteur entourée d’un fossé large et profond. Il est cité par Hincmar de Reims dès le IXe s. puis par Flodoard en 958. En 1206, la comtesse Blanche de Champagne accorde à Robert II de Dreux et de Braine le droit de rebâtir une forteresse. L’édifice construit décrit un heptagone irrégulier flanqué d’une tour à chaque angle.

On accède à l'enceinte par une porte fortifiée de deux tours à éperon triangulaire du XIIIe siècle, ouverte au sud, qui donne sur la cour du château dépourvu de donjon et juché sur une immense motte semi-artificielle au glacis entièrement maçonné par des pavés de grès. La courtine est flanquée aux angles de sept grosses tours rondes aujourd'hui très ruinées, disposées autour d'une cour heptagonale irrégulière. Ces tours empattées ont leurs assises constituées de trois, quatre ou cinq lits, formant comme des dents d'engrenage ; aucun autre exemple n'étant connu. Percées d'archères, elles ont au XIIIe siècle leurs étages séparés par des planchers, disposition qui fut remaniée à la Renaissance. Les logis et les communs s'appuyaient tout autour de la courtine, et ont tous été reconstruits ou modifiés à la Renaissance. Un puits est creusé au milieu de la cour. Au pied de la chemise, des fausses braies flanquées de tours semi-circulaires ménagent un chemin de circulation.

Côté extérieur, les bases des fondations de la courtine et de la tour ont été vues, le chaînage de ces deux maçonneries indique leur contemporanéité. L’absence de tout autre élément archéologique attribué au XIIIe s. s’explique probablement par un arasement général de cet espace. Ces travaux pourraient être contemporains de l'aménagement du mur polygonal à neuf tourelles, ils auraient permis l’installation d'une terrasse d'artillerie abandonnée ensuite par Anne de Montmorency. L’hypothèse d’une absence pure et simple d'aménagements à l'extérieur de l’enceinte, dans ce secteur, peut également être proposée.


L’édifice construit décrit un heptagone irrégulier flanqué d’une tour à chaque angle. Un mur de soutènement, entouré de neuf tourelles semi-circulaires dont seulement huit sont aujourd’hui "conservées", est ensuite aménagé sur le pourtour de la plateforme.

À l’intérieur de l’enceinte, l’absence de maçonneries ou de niveaux de sol en lien avec la forteresse construite par Robert II de Dreux au début du XIIIe s. est notable.

Réuni à la couronne en 1407, le domaine de Fère est donné en 1527 par François 1er et sa mère Louise de Savoie en cadeau de mariage à Anne de Montmorency et Madeleine de Savoie (nièce de Louise) qui s’occupera de sa gestion. En 1535-1539 une campagne de rénovation du château est entreprise : logis, galeries, cuisine s’élèvent autour de la cour, les chambres de tir des tours.

Le domaine de chasse de près de 250 hectares du château constitue l'actuelle forêt de Fère-en-Tardenois. Le dernier propriétaire des ruines du château, Raymond de la Tramerie, enterré à proximité des ruines, en fit don au conseil général de l'Aisne. Un hôtel de luxe est installé dans les anciennes écuries, à proximité du château.
































































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