Dans l'axe sud-ouest de Paris, proche de Saint-Cyr l'école, positionnée à l'est de son département et jouxtant les Hauts-de-Seine, Versailles, entourée de plaines boisée telles la forêt de Meudon, la forêt de Fosses-reposes, fut au début du XVIe siècle un petit village de 400 habitants, situé au carrefour de voies de commerce. A partir de 1670, sous l’impulsion de Louis XIV et de ses architectes, une ville se développe autour d’un modèle véritablement nouveau...
Localisation : 78 000, Versailles,
département des Yvelines.
Région : Ile-de-France
Année de construction : XVIIe Siècle
Au début du XVIIe siècle, le site du futur château est une vallée encaissée, couverte de cultures céréalières et de prés parsemés de quatre étangs. Jusqu’en 1622, Versailles n’est qu’un lieu de passage pour les chasses du roi Louis XIII, lequel y entretient néanmoins la garenne appartenant au seigneur du lieu, Jean-François de Gondi. En 1623, le roi prend possession de 7,5 arpents de terre sur la butte dominant le village. Il en prélève 2,1 arpents pour faire une place devant la porte d’entrée ainsi qu’un chemin de déviation ; sur le reste il fait bâtir sa maison, l’entoure de fossés, la garnit d’une basse-cour pour les écuries et offices du côté de l’entrée et de l’autre côté l’agrémente d’un petit parterre. L’ensemble forme un enclos rectangulaire de 100 toises de long (195 m) depuis l’entrée de la basse-cour jusqu’au bout du parterre, sur 60 toises de large (117 m). La cour intérieure de ce petit château correspond à peu près à l’actuelle cour de marbre du palais. Le sable extrait des fossés creusés autour de la maison a logiquement servi à combler partiellement l’ancien chemin creux sur lequel est élevée l’enceinte du domaine. Nous savons qu’au moment de la construction les champs devant le château étaient «ensemencés en bled mestail qui auroient esté couverts de terre provenant des vuidanges du bastiment dud. chasteau, dont il (le fermier) n’auroit aucune chose recueilli » . La construction du château est achevée en 1624. Les vestiges de la tour se raccordaient à une enceinte destinée à soustraire le château des regards extérieurs.
Versailles était une propriété personnelle du Roi, financée sur le budget des Menus Plaisirs. À cette époque, le roi séjournait fréquemment au château de Saint-Germain, attiré par les forêts environnantes, propices à de longues journées de chasse. Souvent, il lui arrivait de se laisser surprendre par la nuit et de se trouver contraint de se réfugier avec ses compagnons dans une cabane forestière ou une auberge. C’est afin de se prémunir contre de tels aléas qu’il avait fini par décider la construction d’une maison à Versailles, en un lieu à peu près central par rapport aux forêts où le conduisaient ses chasses. Lui seul décida de ce que devait être sa maison et lui seul désigna quels compagnons de chasse seraient admis à partager son toit. Nulle place pour la reine son épouse, ni pour sa mère, qui n’y furent tolérées qu’une seule fois, en 1626, à l’occasion d’un dîner et d’une chasse. Bientôt il découvrit dans sa maison le refuge dont il avait besoin pour se mettre à l’abri de la Cour et des intrigues qui s’y fomentaient sans cesse. En vingt ans, seule une petite dizaine de personnes eurent la faveur d’y être admises. Pas davantage. En temps ordinaires, résidaient au château le concierge, François Mongey, et sa famille. Le château, où il n’y avait aucune oeuvre d’art, n’offrait cependant qu’un mince intérêt pour le public et les étrangers en visite en France. L’architecture et les jardins en revanche pouvaient intéresser les visiteurs professionnels. En 1638 paraissait déjà le livre de Jacques Boyceau faisant allusion aux parterres et bosquets de Versailles qu’il présentait comme des modèles à l’attention des jardiniers et des amateurs. En 1639, Claude de Varennes, dans son «Voyage de France… » , suggérait du bout des lèvres : «on fera bien pendant le séjour de Paris, de visiter Versailles… où le roy régnant fait bastir » Un mémoire de réparation des toitures en tuiles des communs de l’année 1639 signale en outre un «réservoir » dans le bâtiment des offices ou contre ce bâtiment.
Le diagnostic mené dans la Cour royale a également mis au jour quelques vestiges liés à l’évolution du château de Louis XIV, notamment les puissantes fondations d’un bassin 15 en position centrale de la cour, bassin réalisé en 1679 et supprimé fin 1683 / début 1684. Outre son caractère éphémère, ce bassin prive les archéologues d’observations sur la porterie du château de Louis XIII. Les sondages archéologiques menés dans la Cour royale étaient guidés par le tracé imposé de la galerie technique. Malgré cette contrainte, ils apportent des données inédites sur la topographie et la construction de l’enceinte de la basse-cour du château de Louis XIII. Les vestiges de l’enceinte et d’une tour sont désormais localisés avec certitude. Les bâtiments des communs, abordés trop étroitement, laissent, par contre, de nombreuses questions en suspens. Ces découvertes confirment, néanmoins, l’exactitude de la gravure de Gomboust, unique image connue de cette basse-cour dont Jean Héroard, médecin de Louis XIII, semble attribuer la conception au Roi lui-même : mardi 2 juillet 1624 «il va à la messe, va faire donner la curée du cerf à ses chiens, revient au chasteau, va faire l’exercice à ses mousquetaires, puis a tracé le plan de la basse-cour de sa maison de Versailles » . L’archéologie de la période moderne apporte donc des informations neuves, même dans un site aussi étudié que celui du château de Versailles. Quand on mesure l’étendue des lacunes sur la plupart des demeures de l’époque moderne, on conçoit aisément le potentiel de l’archéologie post-médiévale..
Avant la tranchée de sondages de 2006, on savait que la «Basse-cour » de la maison de chasse de Louis XIII s’étendait entre un mur de clôture à l’est, le fossé entourant la maison à l’ouest et deux bâtiments servant d’écuries et d’offices au sud et au nord. Grâce à un devis de pavage, on pouvait estimer que la basse-cour devait mesurer 16 toises de long (environ 30m), d’est en ouest. La largeur de cette cour, soit entre les écuries et les offices, était par contre inconnue. On ne savait rien non plus des dimensions de ces deux bâtiments, démolis en 1662, sans avoir jamais été représentés, sinon par une petite gravure à la fiabilité incertaine, une vignette extraite des Maisons royales et remarquables aux environs de Paris accompagnant le plan de Paris réalisé par Gomboust en 1652 (B. n. F, Est.). La tranchée a résolu ces questions en dégageant une partie importante l’extrémité orientale des écuries et des offices ainsi que le mur de clôture qui les joignait. Ce mur repose en grande partie sur le chemin médiéval ; en 1624, le chemin est remblayé pour asseoir les constructions du roi. Les fondations de deux murs parallèles traversent le centre de la cour, du nord au sud. Le mur occidental a été repéré à deux endroits. Il est creusé dans un épais remblai (> à 130 cm) de sablon jaune fin (US 18), destiné à remblayer le vieux chemin médiéval. Ses fondations n’étaient conservées au mieux que sur 80 cm de hauteur. Elles sont composées d’assises irrégulières de moellons de meulière, pluri-décimétriques (10 à 45 cm de long), liés au sable limoneux brun clair. Les deux rangs et le blocage central mesurent 70-75 cm de largeur. En dehors du tracé du chemin, le mur 96 repose directement sur le sol de culture (US 97).
En lire plus https://www.persee.fr/doc
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