Ville picarde nichée sur une boucle de la Somme au centre de la région naturelle du Vermandois, Saint-Quentin est entourée de Ham, Péronne et Guise des places fortes au moyen-âge. Au XIIIe siècle, c'est une ville florissante, en raison de son activité textile (ville drapante), c'est aussi une place commerciale. Elle évolue, les contours du bourg et du castel sont établis au IXe siècle grâce à l'enceinte qui est érigée pour le protéger.
Localisation : 02 100, Saint-Quentin,
département de l'Aisne.
Région : Hauts-de-France
Année de construction : IXe Siècle
La topographie de la ville au haut Moyen Âge est très mal connue. Son extension même n'est pas appréhendée. L'habitat se regroupe autour du monastère, qui constitue à la fois un pôle d'attraction, par son pèlerinage d'importance régionale, et un centre de consommation et de pouvoir, avec sa riche communauté religieuse.
* Le Castel ou Bourg
Les contours de ce noyau sont établis pour le IXe siècle, grâce à l'enceinte qui est érigée pour le protéger. Des textes évoquent des travaux de fortification de 886 à 893 (Annales S. Quintini; Sermo in tumulatione...) et il n'y a rien de solide pour étayer une origine antique, proposée par exemple par Gomart (1858) et Blanchet (1907). Son développement, sur 900 m de long, est bien marqué dans la topographie moderne : le cheminement périphérique était appelé le tour du Gouvernement (en référence à la rue du Gouvernement où se trouvait l'hôtel du gouverneur) et plus anciennement, le tour du Carolus (ce qui aurait évoqué la détention de Charles le Simple; Lemaire propose d'y voir l'influence d'un mot flamand désignant l'enclos d'un monastère). Gomart (1858) a fait une recherche détaillée sur le tracé du rempart lui-même, confrontant les limites parcellaires et les observations archéologiques. Le plan n'est pas rigoureusement géométrique : on discerne quatre faces, sur lesquelles la courtine est convexe. Elle pourrait être formée de courts segments rectilignes. Les faces ne sont ni parallèles, ni vraiment perpendiculaires, mais la forme générale se rapproche du carré (l'enceinte s'inscrit dans un rectangle de 245 sur 255 m). La surface enclose du Castellum ou Castel est de 5 ha environ. Deux portes opposées permettent d'y pénétrer. La principale s'ouvre à l'ouest, dans le prolongement de la rue principale qui aboutit à la Collégiale (porte Saint-Quentin). La seconde, ouverte à l'est, est positionnée grosso modo dans le prolongement de la première, un peu au sud (porte fréreuses, Le. « des frères »). La porte sur la rue Saint-Quentin (plus tard Saint-André) était encadrée par deux tours quadrangulaires. Celle du nord traversa tout l'ancien régime avec la fonction de beffroi et au sous- sol, de prison communale.
Les contours de ce noyau sont établis pour le IXe siècle, grâce à l'enceinte qui est érigée pour le protéger. Des textes évoquent des travaux de fortification de 886 à 893 (Annales S. Quintini; Sermo in tumulatione...) et il n'y a rien de solide pour étayer une origine antique, proposée par exemple par Gomart (1858) et Blanchet (1907). Son développement, sur 900 m de long, est bien marqué dans la topographie moderne : le cheminement périphérique était appelé le tour du Gouvernement (en référence à la rue du Gouvernement où se trouvait l'hôtel du gouverneur) et plus anciennement, le tour du Carolus (ce qui aurait évoqué la détention de Charles le Simple; Lemaire propose d'y voir l'influence d'un mot flamand désignant l'enclos d'un monastère). Gomart (1858) a fait une recherche détaillée sur le tracé du rempart lui-même, confrontant les limites parcellaires et les observations archéologiques. Le plan n'est pas rigoureusement géométrique : on discerne quatre faces, sur lesquelles la courtine est convexe. Elle pourrait être formée de courts segments rectilignes. Les faces ne sont ni parallèles, ni vraiment perpendiculaires, mais la forme générale se rapproche du carré (l'enceinte s'inscrit dans un rectangle de 245 sur 255 m). La surface enclose du Castellum ou Castel est de 5 ha environ. Deux portes opposées permettent d'y pénétrer. La principale s'ouvre à l'ouest, dans le prolongement de la rue principale qui aboutit à la Collégiale (porte Saint-Quentin). La seconde, ouverte à l'est, est positionnée grosso modo dans le prolongement de la première, un peu au sud (porte fréreuses, Le. « des frères »). La porte sur la rue Saint-Quentin (plus tard Saint-André) était encadrée par deux tours quadrangulaires. Celle du nord traversa tout l'ancien régime avec la fonction de beffroi et au sous- sol, de prison communale.
* L'enceinte
Initialement l'enceinte n'est pas continue : elle s'interrompt au niveau de la vallée marécageuse de la Somme, considérée comme une défense suffisante. Elle entoure complètement la cité à l'est et au nord. À l'ouest, la muraille s'interrompt au niveau des zones humides, soit aux deux tiers de la longueur. Elle reprend sur la rive gauche, pour protéger le quartier d'Isle.
La période de construction de ce premier périmètre n'est pas exactement déterminée. Néanmoins, sa grande superficie, 100 à 110 ha, ne permet pas de lui assigner une datation haute. La charte de 1195 évoque des travaux de fortification.
Le début du chantier est donc antérieur à la fin du XIIe siècle. Il s'est apparemment poursuivi jusqu'au milieu du XIIIe siècle au moins (l'enceinte du Castel est encore mentionnée au début du XIIIe siècle). L'étendue de la zone enclose n'est pas connue avec précision : la topographie au niveau des vallées de la Somme et du Gronnard, a été très bouleversée par les aménagements défensifs des XVIe et XVIIe siècles. Vers 1570-1580, l'angle sud-est de la ville haute a été complètement rasé et retranché du reste de la cité par un large fossé oblique, d'où son appellation : le Coupement. En 1640-1642, dans le quartier de Pontoiles ou Saint-Nicaise, à l'ouest, quatre-vingt dix maisons et une blanchisserie ont été abattues pour faire place au grand bastion de Saint- Louis et à l'ouvrage à cornes de la porte Saint-Martin. Quelques maisons et l'église ont été épargnées autour de l'axe principal, la rue Saint-Martin. Dans le premier cas, on ne dispose que du plan scénographique de 1557, précis mais très déformé. Pour le second secteur, cette vue peut être complétée par des plans du XVIIe siècle, dont un d'une grande précision (BN Estampes, Ge DD 5696). Les fortifications modernes ont englobé les courtines médiévales. Cette enceinte se développe sur 3400 m environ de longueur (2800 m au nord de la Somme, 600 m au sud). La courtine est renforcée par une quarantaine de tours majoritairement semi-circulaires et six portes permettent de la franchir : Remicourt (PI), à l'est; Belle Porte (P2), au nord-est; Vieux Marché (P3), au nord- ouest; Pontoiles (P4), à l'ouest; Mayeure (P5), au sud-ouest; d'Isle (P6), au sud-est. L'écartement des tours est relativement régulier, mais varie d'un segment de rempart à l'autre. Au nord-ouest, jusqu'au saillant de la Belle Porte, les tours sont assez régulièrement espacées d'une quarantaine de mètres. À l'ouest, au nord du quartier de Pontoile, elles sont plus irrégulièrement disposées et plutôt plus serrées. Au sud de ce même quartier, la distance est au contraire plus grande, 100 m et plus. Il en est de même autour de la Belle Porte. Autant qu'on puisse en juger d'après des décrochements pouvant correspondre aux tours disparues, observés sur le seul tiers nord et le nombre de tours représentées sur le plan cavalier de 1557, la courtine orientale présenterait un espacement intermédiaire : 70 m environ.
À partir de 1339, la guerre impose des travaux de réfection, puis la fermeture progressive de l'enceinte au sud et au sud-ouest de la haute ville. Un document qui organise la défense des murs, permet de bien connaître l'état des fortifications à cette date. Les premiers travaux consistent à recreuser et élargir le grand fossé qui longe l'agglomération au sud, le Bié (c.-à-d., le bief) aussi appelé Kanel (canal : CaB). Les angles de l'enceinte, à proximité du Bié, sont renforcés par deux grosses (Revue archéologique de Picardie N° spécial 16 - 1999) tours : Tour à l'Eau (T1), à Test, Tour de Fust (carré, en bois) à l'ouest, plus tard remplacée par une tour de pierre, Tour-Y-Val (T 2), c.-à-d., «au val». Vers 1380, la muraille sur le côté ouest de la ville est fermée jusqu'à la Tour de Fust. Ces travaux font disparaître des sources du quartier des Fontaines, qui ressurgissent à l'extérieur. On peut y accéder par la poterne Sainte-Catherine (Ptl), ainsi qu'au quartier des teinturiers, coupé de la cité par les fortifications. Dans le même temps, la courtine sud entre les deux grosses tours et le long du Bié, est commencée : la porte au bas de la rue d'isle (P7 : Petit Pont appelée ensuite d'isle) existe dès la fin du XIVe siècle (1384 : ...nouvelle porte du Petit Pont...). Cependant, la muraille n'est pas achevée avant la fin du XVe siècle. La poterne du Petit Pont est aménagée au milieu de sa longueur. Ces travaux modifient considérablement la topographie d'un secteur important de la ville, où se concentraient les artisans du textile, du moins les foulons et les teinturiers ainsi que les tanneurs. Les informations manquent sur l'aménagement de ce secteur avant les travaux et après. On ne sait pas comment les ateliers ont continué de fonctionner : sont-ils restés hors de l'enceinte dans l'espace de 200 m de largeur environ où il y a encore des indices d'occupation ou au contraire se sont-ils regroupés au sud de la nouvelle enceinte ? Comment l'approvisionnement en eau a-t-il été assuré (par des canaux ?). La notion de ville haute et de ville basse est désormais caduque. La partie retranchée prend le nom de Faubourg d'isle. L'enceinte septentrionale a maintenant un développement voisin de 4200 m de long et enserre 91 ha environ. En 1471, le cours du Gronnard (qui alimentait un moulin) est barré afin de mettre en eau le fossé occidental.
Delafons avance l'hypothèse que la grosse tour massive avec quatre tourelles engagées aux angles qui forme la Belle Porte a été construite vers 1408 (un texte mentionne des travaux à cet endroit). Le plan scénographique de 1557 montre que les portes sont protégées par des barbacanes érigées à une époque indéterminée (Delafons 1856a : 11-28; Gomakt 1859).
Initialement l'enceinte n'est pas continue : elle s'interrompt au niveau de la vallée marécageuse de la Somme, considérée comme une défense suffisante. Elle entoure complètement la cité à l'est et au nord. À l'ouest, la muraille s'interrompt au niveau des zones humides, soit aux deux tiers de la longueur. Elle reprend sur la rive gauche, pour protéger le quartier d'Isle.
La période de construction de ce premier périmètre n'est pas exactement déterminée. Néanmoins, sa grande superficie, 100 à 110 ha, ne permet pas de lui assigner une datation haute. La charte de 1195 évoque des travaux de fortification.
Le début du chantier est donc antérieur à la fin du XIIe siècle. Il s'est apparemment poursuivi jusqu'au milieu du XIIIe siècle au moins (l'enceinte du Castel est encore mentionnée au début du XIIIe siècle). L'étendue de la zone enclose n'est pas connue avec précision : la topographie au niveau des vallées de la Somme et du Gronnard, a été très bouleversée par les aménagements défensifs des XVIe et XVIIe siècles. Vers 1570-1580, l'angle sud-est de la ville haute a été complètement rasé et retranché du reste de la cité par un large fossé oblique, d'où son appellation : le Coupement. En 1640-1642, dans le quartier de Pontoiles ou Saint-Nicaise, à l'ouest, quatre-vingt dix maisons et une blanchisserie ont été abattues pour faire place au grand bastion de Saint- Louis et à l'ouvrage à cornes de la porte Saint-Martin. Quelques maisons et l'église ont été épargnées autour de l'axe principal, la rue Saint-Martin. Dans le premier cas, on ne dispose que du plan scénographique de 1557, précis mais très déformé. Pour le second secteur, cette vue peut être complétée par des plans du XVIIe siècle, dont un d'une grande précision (BN Estampes, Ge DD 5696). Les fortifications modernes ont englobé les courtines médiévales. Cette enceinte se développe sur 3400 m environ de longueur (2800 m au nord de la Somme, 600 m au sud). La courtine est renforcée par une quarantaine de tours majoritairement semi-circulaires et six portes permettent de la franchir : Remicourt (PI), à l'est; Belle Porte (P2), au nord-est; Vieux Marché (P3), au nord- ouest; Pontoiles (P4), à l'ouest; Mayeure (P5), au sud-ouest; d'Isle (P6), au sud-est. L'écartement des tours est relativement régulier, mais varie d'un segment de rempart à l'autre. Au nord-ouest, jusqu'au saillant de la Belle Porte, les tours sont assez régulièrement espacées d'une quarantaine de mètres. À l'ouest, au nord du quartier de Pontoile, elles sont plus irrégulièrement disposées et plutôt plus serrées. Au sud de ce même quartier, la distance est au contraire plus grande, 100 m et plus. Il en est de même autour de la Belle Porte. Autant qu'on puisse en juger d'après des décrochements pouvant correspondre aux tours disparues, observés sur le seul tiers nord et le nombre de tours représentées sur le plan cavalier de 1557, la courtine orientale présenterait un espacement intermédiaire : 70 m environ.
À partir de 1339, la guerre impose des travaux de réfection, puis la fermeture progressive de l'enceinte au sud et au sud-ouest de la haute ville. Un document qui organise la défense des murs, permet de bien connaître l'état des fortifications à cette date. Les premiers travaux consistent à recreuser et élargir le grand fossé qui longe l'agglomération au sud, le Bié (c.-à-d., le bief) aussi appelé Kanel (canal : CaB). Les angles de l'enceinte, à proximité du Bié, sont renforcés par deux grosses (Revue archéologique de Picardie N° spécial 16 - 1999) tours : Tour à l'Eau (T1), à Test, Tour de Fust (carré, en bois) à l'ouest, plus tard remplacée par une tour de pierre, Tour-Y-Val (T 2), c.-à-d., «au val». Vers 1380, la muraille sur le côté ouest de la ville est fermée jusqu'à la Tour de Fust. Ces travaux font disparaître des sources du quartier des Fontaines, qui ressurgissent à l'extérieur. On peut y accéder par la poterne Sainte-Catherine (Ptl), ainsi qu'au quartier des teinturiers, coupé de la cité par les fortifications. Dans le même temps, la courtine sud entre les deux grosses tours et le long du Bié, est commencée : la porte au bas de la rue d'isle (P7 : Petit Pont appelée ensuite d'isle) existe dès la fin du XIVe siècle (1384 : ...nouvelle porte du Petit Pont...). Cependant, la muraille n'est pas achevée avant la fin du XVe siècle. La poterne du Petit Pont est aménagée au milieu de sa longueur. Ces travaux modifient considérablement la topographie d'un secteur important de la ville, où se concentraient les artisans du textile, du moins les foulons et les teinturiers ainsi que les tanneurs. Les informations manquent sur l'aménagement de ce secteur avant les travaux et après. On ne sait pas comment les ateliers ont continué de fonctionner : sont-ils restés hors de l'enceinte dans l'espace de 200 m de largeur environ où il y a encore des indices d'occupation ou au contraire se sont-ils regroupés au sud de la nouvelle enceinte ? Comment l'approvisionnement en eau a-t-il été assuré (par des canaux ?). La notion de ville haute et de ville basse est désormais caduque. La partie retranchée prend le nom de Faubourg d'isle. L'enceinte septentrionale a maintenant un développement voisin de 4200 m de long et enserre 91 ha environ. En 1471, le cours du Gronnard (qui alimentait un moulin) est barré afin de mettre en eau le fossé occidental.
Delafons avance l'hypothèse que la grosse tour massive avec quatre tourelles engagées aux angles qui forme la Belle Porte a été construite vers 1408 (un texte mentionne des travaux à cet endroit). Le plan scénographique de 1557 montre que les portes sont protégées par des barbacanes érigées à une époque indéterminée (Delafons 1856a : 11-28; Gomakt 1859).
La ville
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L'enceinte
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