lundi 8 octobre 2018

L'enceinte du site des Andelys





















Les Andelys, commune du département de l'Eure, est située sur la rive droite de la Seine, elle se trouve encaissée dans la vallée du Gambon, au cœur de l'une des boucles de la Seine. La ville appartenait jadis aux archevêques de Rouen, mais elle fut cédée le 16 octobre 1197 au duc de Normandie Richard Cœur de Lion, qui, avec Philippe Auguste firent de cette place un bastion imprenable défendant la vallée et ses alentours. A quinze kilomètres en contrebas, plus au Sud, sur une boucle de la Seine, commence la vallée de l'Epte qui faisait office de "frontière" entre le Royaume de France et le Duché de Normandie.






Localisation : 27700,  Les Andelys, 
département de l'Eue

Région : Normandie

Construction : XIIe siècle







Une recherche historique du site

 Un plan a été élaboré par assemblage de plusieurs planches du Grand Atelas du Domaine d'Andehs, réalisé par Louvet, en 1780. Il existait encore, à la fin du XVIIe siècle, de nombreux vestiges des fortifications médiévales (enceintes du Château de l'île et du Petit-Andely, ruines de Château-Gaillard), auxquels nous avons ajouté deux éléments dont l'existence et la localisation sont certaines : il s'agit de murs partant de la forteresse, en direction de l'Ouest et du Nord.
Le premier était encore visible à la fin du XIXe siècle; le second a été reconnu en plusieurs points, à l'occasion de sondages archéologiques: ifs forment un « sas » en avant du Petit-Andely. Composée de trois rangées de pieux barrant le fleuve, l'estacade a été placée dans le prolongement du mur barrant l'espace séparant la forteresse et le fleuve.
 Le Château de l'île n'a pas été bâti seulement pour neutraliser la navigation sur la Seine, il contrôle également un pont constitué de deux éléments jetés sur le fleuve. Sur la rive droite, la Culture (le Petit-Andely) est une agglomération fortifiée créée de toutes pièces par le souverain anglais, elle occupe peut-être l'emplacement du portus Andeleium, dont l'existence est révélée par plusieurs textes du XIe siècle. L'espace qui sépare la Culture au bourg d'Andeä (situé à l'écart du fleuve) est inondé ; ce plan d'eau (stagnum) prend rapidement le nom de « vivier », toponyme qui a subsisté jusqu'à une date récente.
 Edifié au sommet d'une falaise, le Château de la Roche (Castrum de Roka) domine l'ensemble des ouvrages et les protège du côté le plus vulnérable. Le plateau qui surplombe au sud-est le site constitue en effet un point faible, car il se développe du côté ennemi. Le souci d'empêcher les Français d'accéder à une situation trop favorable a de toute évidence motivé l'implantation de la forteresse. La motte de Cléry, à quelque distance au sud, et le fort de Boutavant, en amont sur le fleuve, servent d'avant-postes à ce dispositif. Aux ouvrages qui viennent d'être décrits, dont l'existence est attestée par les textes et l'archéologie, Eugène Viollet-le-Duc s'ajoute une ligne de défense barrant la presqu'île et reliant Tosny à Bernières; aucun élément ne permet aujourd'hui de confirmer cette hypothèse. Une motte, située au bord du plateau qui domine la forteresse, a été interprétée comme le support possible d'un poste d'observation supplémentaire.
 Les fossés entourant la forteresse ont été creusés manuellement; celui qui sépare l'ouvrage avancé du château se prolonge à l'Ouest par une petite valleuse, qui rejoint le niveau du fleuve. Cette dépression naturelle, située en amont de l'estacade, constituait un danger pour la forteresse : c'est sans doute après avoir cheminé au fond de cette dépression que Bogis, à la tête d'une troupe de soldats français, put accéder au pied des murailles, lors du siège de 1204.
 Le château de La Roche, de Richard Cœur de Lion. Le front oriental de la forteresse est protégé par un fossé, dont l'escarpe est formée par le calcaire de la falaise et qui est délimité à l'opposé par un talus constitué de matériaux provenant des excavations réalisées lors de l'édification du château. Ce fossé se prolonge jusqu'au Petit-Andely, et c'est au sommet du talus qu'a été établi le chemin permettant d'accéder à la forteresse. Le dénivelé important du chemin impose une progression lente jusqu'à un premier pont qui permet d'arriver au pied d'une tour-porte carrée, renforcée du côté ouest, qui protège l'entrée du château. Un système combinant herses et assommoirs, précédant les vantaux d'une porte, permet de s'opposer à toute intrusion ; en temps normal, les allées et venues sont contrôlées par un poste de garde. Passée la tour-porte, on pénètre dans la cour de l'ouvrage avancé ; totalement entourée de fossés, cette partie de la forteresse a une forme triangulaire. Au sommet, une tour puissante fait face au plateau qui domine le site d'Anckü ; elle est épaulée par deux ouvrages plus modestes, en saillie sur les courtines. Une porte s'ouvre au milieu de la base du triangle: elle permet de franchir, en empruntant un nouveau pont, le fossé qui isole l'ouvrage avancé de la deuxième enceinte. L'accès à la basse-cour est encadré par des ouvrages saillants (tourelles ?): il convient en effet de pouvoir défendre efficacement cette entrée en cas de prise par l'ennemi de l'ouvrage avancé. Seules deux des tours qui flanquent la seconde enceinte sont connues; elles font face à celles qui encadrent la base de l'ouvrage avancé. Le mur qui limite à l'est la basse-cour se prolonge jusqu'au Petit-Andely ; il abrite vraisemblablement une liaison directe entre la forteresse et l'agglomération : cette circulation, compte-tenu de la configuration du site dans ce secteur, ne pouvait être que piétonne. Basse-cour et donjon sont reliés par un pont fixe, taillé dans la roche; cette particularité ne permet pas au fossé qui précède la troisième enceinte de jouer un rôle efficace dans la défense de la porte du donjon. Il est possible que ce fossé ait été créé à l'origine pour accéder aux celliers aménagés sous l'aire de la basse-cour ; il ne contournait peut-être pas, comme il le fait aujourd'hui, la moitié orientale du donjon : cette disposition n'est en effet pas compatible avec la présence, le long de la courtine reliant la tour des latrines, d'une ou plusieurs constructions dont l'existence est suggérée par une succession de fenêtres aménagées dans la maçonnerie. De forme ovale, la troisième enceinte protège un ensemble constitué par la tour-maîtresse, des logis et des bâtiments en appentis. La muraille se présente comme une suite de tourelles légèrement saillantes qui ont pu encadrer des mâchicoulis.
Au Nord, une poterne permet de rejoindre un dispositif qu'il n'a pas encore été possible d'identifier; cette issue est protégée par une tour carrée, percée par deux archères semblables à celles qui sont encore visibles au sommet des murailles de l'ouvrage avancé. La surveillance de ce secteur, le plus mal connu de la forteresse, a été renforcée, à une date indéterminée, par l'édification d'une nouvelle tour. Le château est relié à une tour située au pied de la falaise, par un escalier taillé dans la roche, dont l'origine n'a pas été localisée, mais dont le débouché existe encore; de cette tour part la muraille qui rejoint l'estacade.
 Château-Gaillard paraît avoir été organisé comme une suite de retranchements successifs, de l'ouvrage avancé jusqu'à la tour-maîtresse. Cette conception de la défense reflète plus le XIIe siècle qui s'achève qu'elle ne préfigure l'ère qui s'ouvre. Le creusement de trois puits, alimentant chacune des parties constitutives de la forteresse, montre que ces dernières ont été conçues de façon à ne pas dépendre l'une de l'autre et pouvoir résister séparément. L'existence d'un pont fixe menant au donjon constitue une dérogation à ce principe; l'alimentation en eau de la tour-maîtresse, quant à elle, est vraisemblablement subordonnée au puits situé dans la cour du donjon. La défense de la forteresse se fait essentiellement à partir du sommet des tours et des courtines. Larges de trois mètres à leur sommet, les murailles subsistantes de l'ouvrage avancé ont conservé la trace d'un chemin de ronde desservant une succession de créneaux et de nierions percés d'archères; dans l'épaisseur de la maçonnerie des réserves ont pu accueillir des pièces de bois destinées à des hourds. L'absence d'ouverture, dans la troisième enceinte, montre que le flanquement vertical de la base du mur a été privilégié. L'existence d'archères à des niveaux intermédiaires est cependant probable dans d'autres parties du château : le glacis retrouvé en 1992 dans la maçonnerie de la base d'une tour semble en effet correspondre à la partie inférieure d'une fente de tir, qui prenait en enfilade le pied de la courtine attenante.

 (Dominique Pitte, DRAC Haute-Normandie, Service Régional de l'Archéologie).


http://www.persee.fr/doc/bulmo



Sa description

Face au plateau, un ouvrage avancé de forme triangulaire, hérissé de cinq tours, constitue la première défense de la forteresse. Un large fossé de 12 mètres de profondeur l'entoure. Si l'ennemi parvient à se rendre maître de cette bastille, il se heurtera à de hautes murailles d'enceinte. Il lui faudra franchir ce rempart crénelé pour arriver dans la basse-cour, puis devant le château proprement dit, protégé par une seconde enceinte entourée d'un second fossé.

Cette deuxième enceinte, c'est la partie la plus originale de Château-Gaillard. Richard Coeur-de-Lion a eu l'idée de faire un mur non pas lisse, mais festonné. Le rempart est composé de 19 arcs de cercle percés de meurtrières. La forme arrondie donne une moindre prise aux projectiles qui ne trouvent pas d'angle saillant à accrocher. Elle permet aussi de tirer de biais par les meurtrières depuis n'importe quel point de l'enceinte, si bien que celle-ci ne présente pas d'angle mort. Cette disposition était tout à fait inédite en France au XII e siècle.

Les puits Une seule porte est aménagée dans l'enceinte festonnée. Elle n'est pas dans l'axe du plateau, mais sur le côté, il faut donc que l'ennemi longe une partie de l'enceinte avant de se présenter devant la porte, à laquelle on accède par un pont protégé par une herse. La visite de l'intérieur du château permet de découvrir un autre tour de force de ses bâtisseurs : les deux puits. L'un est situé dans la basse-cour, l'autre s'ouvre non loin du donjon et plonge à travers la roche jusqu'à la nappe phréatique, plus de 100 mètres plus bas. Il a fallu que les puisatiers creusent la pierre à la lumière des torches, consommatrices du peu d'oxygène disponible au fond du trou, puis qu'ils évacuent avec des cordes des tonnes de déblais. L'exploit force l'admiration

http://lesandelys.com/chateau-gaillard/gaillard.htm


Le château Gaillard en chiffres 

Longueur : 200 m
Largeur : 80 m
Altitude : environ 100 m (celle de la Seine se trouvant à 10 m)
Coût : 45 000 livres pour l'ensemble du programme de fortification (château avec les avant-postes, le pont sur la Seine et le bourg de la Couture), l'équivalent de la solde annuelle de 7 000 fantassins. Poids : 4 700 tonnes de pierre
Donjon : 8 m de diamètre intérieur, 18 m de hauteur Murailles : 3-4 mètres d'épaisseur Château Gaillard

http://maintenance-et-batiment.blogspot.com





La ville


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Le site
http://lesandelys.com/chateau-gaillard

Camps et enceinte des andelys 

Une recherche historique
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Une reconstitution du château


















































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