mercredi 14 novembre 2018

L'enceinte de Dangu






Bois Dangu











Dangu, commune du département de l'Eure située dans son aile Est, au Sud-Ouest de Gisors, Dangu fût  une place-forte stratégique en son temps, commandant la Vallée de l'Epte et le gué situé autrefois à l’emplacement du pont actuel. Sur le sommet d’un coteau, dominant cette frontière historique que fut  la Vallée de l'Epte, la forteresse possédait trois enceintes, sa forme oblongue en goutte d'eau lui donnait un aspect original mais au combien efficace. Le château et ses perspectives ont été inscrits monuments historiques le 22 février 2005. 






Localisation : 27720, Dangu, 
département de l'Eure

Région : Normandie

Construction :  XIe siècle







Place stratégique commandant la Vallée de l'Epte et le gué situé autrefois à l’emplacement du pont actuel, Dangu a connu depuis Guillaume le Conquérant plusieurs châteaux et seigneurs, dont le connétable de Montmorency, le Marquis de Bouville et le Baron de Breteuil, ministre de Louis XVI.
« Le château [de Dangu] se composait au XIIe siècle d’un donjon et d’une double enceinte ; la seconde, circulaire, entourant le donjon, formée de hautes et épaisses murailles flanquées de tours et protégée par un fossé ; la première, moins forte, ayant la forme d’un arc de cercle, dont les extrémités venaient s’appuyer au sud-ouest sur la seconde. Deux portes donnaient accès de l’extérieur dans la première ; l’une, du côté du village, regardait l’église Saint-Jean ; l’autre lui étant opposée, regardait l’occident et donnait sur la campagne. Cette enceinte renfermait les bâtiments d’habitation et les magasins. De cette enceinte, on parvenait à la seconde, qui la dominait, en traversant un fossé sur un pont-levis et en pénétrant par une porte pratiquée dans une grosse tour carrée ; on se trouvait alors dans la cour ou place d’armes du château. Les bâtiments d’habitation s’appuyaient sur la muraille circulaire qui la protégeait au milieu, et sur une éminence artificielle ou motte s’élevait le donjon, dont la masse imposante dominait les deux enceintes, les autres bâtiments, le village et toute la campagne voisine. De sa plate-forme, on apercevait les murs fortifiés de Gisors et son château, les tours de Neaufles, de Bouri, de Courcelles et de Gamaches.»


« Le Bois de Dangu »

Le site occupe le sommet d’un coteau qui domine la vallée de l’Epte, 1 km au nord du village. La fortification est contenue dans une parcelle boisée entièrement cernée par des espaces cultivés et la route de Dangu à Neaufles-Saint-Martin qui la borde au sud-est. Le site se décompose en trois enceintes alignées, tangentes, et dont la puissance des défenses décroît progressivement. La première, au nord-ouest, présente une levée de terre en forme de fer-à-cheval de 25 m de diamètre, plus forte vers le plateau, à l’ouest, et entièrement ceinturée d’un fossé. L’accès à la deuxième enceinte se fait vers le sud, celle-ci est complexe et présente de nombreux microreliefs. L’ensemble est grossièrement rectangulaire si l’on excepte une surépaisseur du talus vers l’ouest, celui-ci est interrompu au sud-est entre deux monticules qui marquent l’accès vers la troisième enceinte. L’espace contenu entre les deux entrées est légèrement surélevé par rapport au reste de l’enceinte. La troisième enceinte s’organise à l’intérieur d’un quart de cercle de 60 m de rayon ; il est rejoint par deux levées de terre qui assurent la connexion avec les deux monticules qui marquent l’entrée de la deuxième enceinte. Ce talus présente deux interruptions vers le sud et le nord-est. Une mare creusée immédiatement à l’extérieur de l’enceinte draine les eaux issues des fossés du flanc ouest de la fortification et d’une zone marécageuse qui s’étend de ce côté. La nature du sol est assez particulière, sur l’ensemble du site, on observe de nombreux galets de petite taille. Les levées de terre sont en partie constituées par l’accumulation de ce matériau que l’on retrouve également en blocs agglomérés, notamment au sommet du rempart de terre de l’enceinte principale. Ce détail soulève la question d’une utilisation de ces blocs dans la constitution de la levée de terre et leur participation aux aménagements défensifs. Les trois enceintes ne semblent pas contemporaines les unes des autres. Néanmoins, la proximité du site de Neaufles-Saint-Martin avec lequel il est en communication visuelle, et les similitudes, au niveau de l’enceinte principale, avec le Château-Saussart, plaident pour un ouvrage à vocation militaire remontant au milieu du XIe s. Pour les deux autres enceintes, l’hypothèse d’une maison forte venue se greffer sur un site plus ancien est privilégiée.


Retranchement du vieux château du Bois Dangu (Voir le plan ci-dessous)

La disposition de ce retranchement est unique dans le département de l'Eure, et nous n'en connaissons pas d'autre analogue en Normandie ; il se trouve à 6 ou 700 mètres de la route venant de Vesly et des premières maisons de Dangu, à 3o mètres en moyenne de la route de Dangu à Neaufles, qui part du haut de la côte, en face de l'ancien château démoli et d'une ancienne briqueterie, à la cote 104. Le terrain renfermant les retranchements est formé d'un amoncellement de galets noirs reposant sur de la glaise, et comme il est impropre à la culture, il est resté boisé, alors que les terrains voisins, jadis boisés et figurés comme tels sur le cadastre (Sect. B. nos 33 bis et 34 bis, lieu dit le Vieux Château et bois de Dangu) sont défrichés depuis 1880. L'ensemble a une longueur d'environ 13o mètres, du Nord au Sud ; on remarque un donjon au Nord avec une partie légèrement concave mesurant 25 mètres du Nord au Sud et 35 mètres de l'Ouest a l'Est, isolé par un fossé, de 6 mètres; une entrée se remarque au Nord et au Sud. Le fossé est peu apparent au Nord et souvent plein d'eau, comme les autres, en hiver; trois larges talus parallèles s'en détachent du Nord au Sud avec fossés sur les deux côtés Ouest et Est; enfin, au Sud, vers Dangu, une sorte de losange également entouré de fossés peu profonds et de talus de 5o à 6o mètres de diagonale, avec des ouvertures au Nord et au Sud. Ce retranchement commandait les vallées de l'Epte et de la Bonde. Il se trouve à proximité d'un vieux chemin encaissé nommé la ravine qui débouche au haut de la côte près de l'ancienne briqueterie.
Doit-on faire remonter ce retranchement à l'époque où Charles-le-Chauve convoqua ses Seigneurs à Neaufles en septembre 856, pour repousser les Normands ?






Le château et ses perspectives ont été inscrits monuments historiques le 22 février 2005. 
Une forteresse occupait le site dès le XIe siècle afin de verrouiller le passage de l'Epte. 
La place fut éprouvée par des sièges aux XIe -XIIe siècles, dont celui de Louis VI en 1119.
Entre 1196 et 1199, la forteresse fut très disputée par Philippe-Auguste et Richard Coeur de Lion avant d'être rattachée au royaume de France en 1200. 
Les affrontements se sont succédés lors de la guerre de Cent Ans puis lors de la Ligue. 
Les fortifications sont démantelées courant XVIe , laissant un logis arrondi appelé Château Vieux.







La ville
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