samedi 15 décembre 2018

L'enceinte de Bréval












Au Nord-Ouest du département des Yvelines, sur le plateau du Drouais, à environ 140 mètres d'altitude Bréval se positionne à une douzaine de kilomètres au sud de la vallée de l'Epte et une dizaine de kilomètres au sud-ouest de Mantes-la-Jolie, en pleine campagne, auréaulé de champs et de nature. Bréval fut une place forte fortifiée par Ascelin Goël, seigneur de Bréval au XIe siècle.








 Localisation : 78 980, Bréval, 
département des Yvelines.

Région : Ile-de-France

Construction :  XI e siècle







La seigneurie de Bréval apparaît pour la première fois au XIe siècle, comme faisant partie de l'« alleu de Neauphlette » dont les hommes libres se donnèrent à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés pour échapper au service militaire. En 1031, le comte du Vexin Dreux Ier exerçait la fonction d'avoué pour le compte de l'abbaye sur ce territoire, qui fut sans doute l'embryon de la seigneurie de Bréval ; après un contentieux relatif aux exactions qu'il faisait porter sur les possessions directes de l'abbaye au voisinage, un compromis lui donna la seigneurie pleine et entière de Bréval et de l'ancien alleu de Neauphlette, tenue directement du roi.

Si cette élévation conservée après la Révolution n'a rien à voir avec le château primitif, on peut en revanche s'interroger sur le bâtiment du château disparu, tel que figuré par le plan du XVIIe siècle.
Son plan n'est pas sans évoquer celui d'une « salle à tour » médiévale ; ses dimensions, d'une trentaine de mètres de longueur pour onze environ en largeur, rappellent celles du grand bâtiment rectangulaire de Guainville (27 m x 12 m). Peut-on faire l'hypothèse que l'élément central du château du XIIe siècle a perduré jusqu'au XVIIe siècle, au moins dans son plan si ce n'est dans son élévation ?
C'est une hypothèse séduisante, mais rien ne vient malheureusement l'étayer.

Le village et le tracé de sa fortification 
La structure parcellaire du village, même dans le cadastre de 1829, n'autorise que des hypothèses assez fragiles sur le tracé de la l'enceinte villageoise. La seule certitude est celle du segment sud-ouest précédé par ses fossés à la fin du XVIIe siècle ; pour le reste, on en est réduit à prolonger des lignes hasardeuses entre les limites de parcelles qui pourraient montrer un tracé quadrangulaire englobant à l'angle nord-est l'église paroissiale. Mais un examen attentif montre que, selon toute probabilité, un tracé beaucoup plus resserré, a sans doute constitué la fortification primitive; elle était probablement divisée en trois parties, le château proprement dit avec sa tour, la basse-cour au nord, et l'enclos villageois. La régularité du tracé rouge semble plutôt indiquer une campagne de refortification, peut-être sous Philippe Auguste ; à cette campagne pourrait appartenir le moignon de tour flanquante de la porte sud.
À son angle sud-ouest, un segment de courtine le reliait au moignon d'une tour circulaire, dont la position en bordure du chemin primitif nord-sud montre clairement qu'il s'agissait de l'une des deux tours d'une porte de la fortification vers le sud ; cette porte est mentionnée dans les aveux de la sergenterie cités plus haut, ainsi que dans ceux des années 1630, sous le nom de « grande porte ».

En définitive, la restitution de la fortification de Bréval est très conjecturale ; le village moderne ne porte plus la moindre trace d'une fortification, pas plus qu'il n'a conservé l'empreinte du château des marquis de Bréval, petite résidence campagnarde, et certainement relais de chasse, qui fut néanmoins chère au cœur de l'ensemble d'entre eux du XVIe au XVIIIe siècle.
À trois reprises dans son œuvre, Orderic Vital crédite Ascelin d'avoir construit un puissante fortification à Bréval avant 1092 : il écrit d'abord qu'il a édifié un château extrêmement fort (munitissorum castrum) ; plus loin, il indique qu'il entoura son château, véritable repaire de brigands, de fossés et de haies densément plantées (fossis et densis sepibus ad multorum damna conclusit) ; enfin, dans un dernier passage, il évoque le château comme construit dans une région boisée et déserte, à l'aide des moyens de ses parents, ainsi que des sommes accumulées pendant ses guerres 490. .

Orderic Vital, dans ses écrits nota;  Ascelin (XI-XIIe) transforma ce qui n'était jusque-là qu'un petit chef-lieu rural en un castrum qui demeura tout au long du Moyen Âge le siège de la châtellenie de Bréval.
Ascelin Goël éleva sur le site une tour maîtresse, appelée comme de coutume turris dans les textes. C'est devant cette tour (ante turrim) que Jean de Reims, le maître d' Orderic Vital, dicta la charte de donation à Saint-Évroult de la vicecomitia, appelée aussi voirie (viaria) de Villegats par Hugues Payen, dit Grasse-Langue (Crassa Lingua), à partir des indications fournies par Hugues fils de Galon, dit Fresnel, moine de Saint-Évroult. C'est dans la tour (in turre Brehervalli), que Guillaume de Saint-Chéron fit don à l'abbaye de Tiron, vers 1130, d'un fief destiné à augmenter les biens du prieuré situé sur le territoire de la commune.
Le château est mentionné ensuite dans les documents comptables royaux, et ce dès le premier compte conservé de la monarchie, celui de 1202-1203 ; cependant, les travaux qui y furent menés furent de simple entretien ou réparation, et leur comptabilité ne donne guère d'indications sur ce que pouvait être la fortification. Comme on l'a vu plus haut, ces fortifications, comprenant celles du château proprement-dit, et celles du village, furent mises à mal lors du siège de 1364, et probablement détruites systématiquement en 1378. Elles durent cependant être remises en état, ainsi que le château : on conserve trois aveux de la sergenterie de Bréval, de 1406 à 1513, qui mentionnent le manoir du sergent fieffé, dont le terrain se trouvait proche des murs de la ville et des fossés du château, prouvant que ce dernier était encore séparé de la ville.

Des documents du XVIIe siècle 
Si l'on en vient au village lui-même, la disparition de toute trace de fortification, même fossile, dans l'agglomération actuelle, oblige à se reposer entièrement sur les documents anciens. Ceux-ci consistent en un plan dressé vers 1680, auquel on peut adjoindre une série d'analyses d'achats et d'échanges dressée à la fin de ce siècle pour servir de justificatif aux modifications de consistance du domaine propre des marquis. Le plan du XVIIe siècle est particulièrement intéressant, car il montre le site dans le courant de sa restructuration, menée entre 1670 et 1690. La propriété seigneuriale y forme une grande parcelle quadrangulaire figurée comme d'un seul tenant ; la grande rue nord-sud, aujourd'hui rue du Hamel-rue-Jean Mermoz, venait buter contre la parcelle, reprenant son cours au sud de celle-ci en se divisant en plusieurs rameaux comme de nos jours. Manifestement, cette interruption de la rue résultait du projet de restructuration : en effet, la clôture nord de la propriété passait à droite de la grande rue, montrant qu'il y avait ici un mur à construire. Vient s'y ajouter le fait que la propriété est traversée, dans le prolongement de la grande rue, par un ruisseau légendé « aqueduc ou conduite d'eaux » ; le long de ce ruisseau, la légende porte « Chemin prétendu par Monsieur le Procureur du Roy », et enfin la partie située à l'ouest est légendée « Parterres à faire ». Une autre remarque peut-être faite en examinant le plan du XVIIe siècle : elle concerne la figuration des anciens fossés de la fortification, au sud-ouest de la parcelle (cadastre moderne : haut de la parcelle 263 et parcelle 155). Ces fossés encore marqués à la fin du XVIIe siècle étaient bordés vers le nord par un mur de clôture rappelant le tracé de l'ancienne enceinte, mais trop mince pour en avoir constitué la muraille originelle.

Vu sur page 101  http://www.mesqui.net/Articles_fortif/breval







La ville




*


La ville, le château page 101  
http://www.mesqui.net/Articles_fortif/breval

L'histoire de la ville
http://www.mairie-breval.fr/histoire.aspx





*  *


Les places fortes entourant l'Ile-de-France

Châteaux, château-fort, donjons
http://unchemindeliledefrance.blogspot.fr

Le monde des châteaux
http://unchemindeliledefrance.blogspot.fr




Le tourisme Yvelines































Aucun commentaire: