samedi 15 décembre 2018

L'enceinte d'Ivry-la-Bataille













Flirtant avec le département de l'Eure-et-Loir à quelques kilomètres d'Evreux placé un peu plus au Nord-Ouest, Ivry-la-Bataille, située au Sud-Est du département de l'Eure fut place forte.  Le site d'Ivry, assis sur un long éperon d'axe nord-sud taillé dans le plateau de rive gauche de l' Eure, défendait les frontières du duché de Normandie, enjeu stratégique entre la couronne de France et celle d'Angleterre. Durant les siècles suivants, une enceinte de défense, entourant le donjon, est ajoutée flanquée de tours et d'un châtelet d'entrée.







 Localisation : 27 540, Ivry-la-Bataille, 
département de l'Eure.

Région : Normandie

Construction :  Xe siècle





Raoul, frère du Duc de Normandie Richard, qui, premier seigneur d’Ivry avec sa femme Alberède, fit construire la forteresse, l’une des plus puissante de son époque. C’était peu avant l’an 1000 et l’on raconte que « après l’achèvement des travaux, Alberède fit trancher la tête de Lanfred, l’architecte, dans la crainte qu’il entreprît une pareille construction pour quelqu’autre Seigneur ». Cela n’aura pas suffit puisque la tour de Londres serait construite sur des plans similaires… Depuis, les combats se sont succédés autour de la forteresse jusqu’à sa destruction en 1424 par le Duc de Bedford. Ses fortifications sont ensuite démolies par Dunois, bâtard d’Orléans en 1449 après un long siège anglais. Les vestiges restent très étendus et ont été mis à jour depuis 1968 par le club d’archéologie d’Ivry-la-Bataille.

Le site

 Le site d'Ivry, assis sur un long éperon d'axe nord-sud taillé dans le plateau de rive gauche de l'Eure par deux petits affluents qui convergent au sud de l'éperon, a été probablement fortifié dès l'antiquité; sans doute est-ce lui qui détermina le point de franchissement de l'Eure, plutôt que l'inverse, la trouée offerte par les deux petits affluents offrant une remontée facile sur le plateau. Le cheminement est-ouest dominant ici traversait la vallée marquée par de nombreux bras de l'Eure franchis par des ponts et une chaussée dont le village situé en rive droite a conservé le nom; les bras situés à l'est étaient utilisés par des moulins, alors que le bras oriental servait à la navigation fluviale qui fonctionnait encore à la fin du XVIIIe siècle. Enfin, une petite dérivation, plus à l'est encore, irriguait les fossés de la ville, comme en témoigne encore le cadastre napoléonien.
La fortification de hauteur reposait sur deux éléments : l'élément principal était le castrum proprement dit, situé à l'extrémité de l'éperon, composé d'une cour haute ou « donjon » dans les anciens aveux, et d'une vaste basse-cour s'étageant en trois niveaux principaux  au-dessus de la ville. Cet élément principal, précédé d'un fossé triple vers le plateau, était relié par une longue bande de terrain vierge de cultures à une motte, dite aujourd'hui « Butte Talbot » ; le parcellaire de 1765 prouve que l'ensemble formait une unité territoriale unique, montrant que, sans doute dès le Moyen Âge, la motte était partie intégrante du système de défense. La forteresse comportait à cette époque une vaste basse-cour se développant au sud du donjon. La muraille qui la délimite enserre, telle une couronne, le sommet de l'extrémité du plateau qui domine Ivry. Elle a aujourd'hui presque totalement disparu, mais elle est visible sur les photos du début du XXe siècle.
Au total, 350 m de murailles délimitent un espace de forme ovale, long de 150 m pour une largeur maximum de 75 m. Aucune tour de flanquement n'a été repérée à ce jour le long de cette enceinte. Les 6000 m² ainsi protégés ont été aménagés en une succession de terrasses s'étageant du nord vers le sud. L’existence de constructions à vocation domestique (logis, cellier, puits) est attestée sur la terrasse supérieure. Les fouilles réalisées dans les années 1970 avaient révélé l’existence d’un logis orienté au sud et caractérisé par un mur servant de support à une cheminée dont la base des piédroits présente un décor attribuable au XVe siècle. 

La muraille sur le flan occidental de la forteresse est renforcé par une tour de flanquement. Cette tour de flanquement dite en fer à cheval ou à gorge fermée sur la face occidental est accolée à l'extérieur de la muraille et domine le vallon qui mène à Saint André. D’une hauteur imposante en raison de sa position sur le flanc Ouest de l’éperon rocheux sur lequel repose la forteresse elle ne démérite pas par son diamètre (plus de 10 m). Les vestiges restants (visibles en montant à droite du chemin qui mène au château) nous interdisent d’affirmer de façon précise comment elle se terminait en partie haute. Mais on peut supposer que sa plateforme supérieure correspondait au niveau du boulevard actuel à l'Ouest. 
La forme en « L » devient un grand rectangle par l’ajout d’un complément de construction à l’angle Sud-Est en direction du Nord-Est. Cette extension réalisée en appareil opus incertum, est constituée d’un premier volume formant une salle rectangulaire prolongée par un second volume plus étroit totalement fermé qui pourrait être une fosse de latrines ou à une cuisine. Dans le même temps, une enceinte extérieure à contreforts, est élevée autour de l’édifice. Les courtines qui ceinturent la tour d'origine ont été remblayées jusqu'au 1er étage constituant ainsi un long boulevard. Ces travaux permirent de consolider l'ensemble du palais initial et d'occulter les jours du Rez-de-Chaussée par des bouchons de maçonnerie. 

On ne s'attardera pas dans la présente notice sur cette motte, aujourd'hui parfaitement conservée même si ses fossés ont perdu beaucoup de leur hauteur ; il s'agit d'une plate-forme sub-circulaire tronconique d'une quarantaine de mètres à la base, dépourvue de basse-cour, encore ceinte en partie d'un talus. Elle paraît n'avoir été qu'un poste fortifié avancé, vraisemblablement pour surveiller le cours inférieur de l'Eure et les coteaux septentrionaux, cachés des vues du château. On ne manquera pas de noter qu'elle fait face au site de Guainville, situé sur la rive droite de l'Eure, et l'on ne peut manquer de faire l'hypothèse qu'elle a été créée pour surveiller la fortification concurrente et ennemie, au temps des guerres entre Ascelin Goël et Guillaume de Breteuil. Son nom actuel est postérieur à la prise du château par Talbot en 1437 – peut-être fut elle utilisée à l'occasion –, mais son existence est attestée bien auparavant, puisqu'elle est mentionnée dans le registre terrier de 1300.
Il est assez probable que le castrum accueillit primitivement le château proprement dit, ainsi qu'un habitat subordonné formant aujourd'hui la grande basse-cour ; celle-ci conserve encore des ruines de bâtiments, dont un puits et un mur gouttereau à cheminée tardive. Il est probable que c'était dans cette basse-cour que se situait la chapelle castrale dédiée à saint- Ursin, desservie par un moine de l'abbaye Notre-Dame d'Ivry. 

Aux alentours
Une bourgade commerciale s'implanta certainement de longue date dans la vallée, au pied de l'éperon : dans les années 1080, un acte de Robert II d'Ivry fut passé dans l'abbaye d'Ivry, de fondation très récente, située in suburbio Ibreii castri. Cette localisation semble suggérer l'existence d'un suburbium, qu'on traduirait aujourd'hui par le mot banlieue, en tant que zone agglomérée située à la périphérie du castrum, en somme la zone habitée occupée dans la vallée. Dans la second quart du XIIe siècle, sous Guillaume Louvel, un acte est passé à Ivry, dans le « port » de Thibault Bellus Faber, attestant du fait que des installations existaient sur l'Eure – au demeurant, sous le même Guillaume Louvel est mentionnée la chaussée et ses moulins.
La première mention de l'église paroissiale Saint-Martin ne remonte qu'à 1177, date à laquelle le roi Henri II confirma la donation des églises d'Ivry à l'abbaye par Galeran I d'Ivry ; cependant, cette date tardive ne porte pas signification en soi, car Henri II venait de prendre possession d'Ivry, et il ne faisait ici qu'assurer les moines de la validité de donations plus anciennes, sans pour autant qu'on puisse assurer que celle de Galeran I fut la première. Le patronage de saint-Martin est, en général, considéré comme parmi les plus anciennement usités.

Vu sur page 143  http://www.mesqui.net/Articles_fortif/breval


Des études récentes avancent l'hypothèse que le château aurait servi de modèle pour la tour de Londres (vers 1070). Une vaste enceinte, moins défendue, s'étend au sud du donjon, constituant la basse-cour.









La ville



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Sur la base Pop-culture
https://www.pop.culture.gouv.fr

Le patrimoine
http://www.ville-ivry-la-bataille.fr/visitez

Des fouilles sur la chapelle du château
http://ivry-lesvieillespierres.fr/sites/chapelle.pdf

L'histoire
http://ivry-lesvieillespierres.fr

Les données de site ont été vues sur: DRAC Normandie, 
les bilans scientifiques 2010, page 43


Les seigneurs



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Les places fortes entourant l'Ile-de-France

Châteaux, château-fort, donjons
http://unchemindeliledefrance.blogspot.fr

Le monde des châteaux
http://unchemindeliledefrance.blogspot.fr




Le tourisme Eure

















Une reconstitution numérique du château





























































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