mardi 18 décembre 2018

L'enceinte de Villiers-en-Désoeuvre















Blason de Bréval qui fut au moyen-âge la seigneurie dans laquelle était rattachée Villiers (blason non trouvé)





Nichée entre Pacy-sur-Eure et Ivry-la-Bataille proche d'Evreux dans le département de l'Eure, en Normandie, limitrophe avec le département des Yvelines au Nord et à l'Est et avec le département de l'Eure-et-Loir au Sud, Villiers-en-Désoeuvre a fait partie dès l'origine des possessions des seigneurs de Bréval. Elle posséda son château-fort d'une construction antérieur à l'an mille qui fut restaurée en 1840.







 Localisation : 27 640, Villiers-en-Désoeuvre, 
département de l'Eure.

Région : Normandie


Construction :   Antérieur au Xe siècle






La tour, dernier vestige d'un château-fort antérieur à l'an mille et restaurée en 1840 pourrait être à l'origine de l'expression "en des oeuvres", les oeuvres étant au moyen-âge le château et son enceinte. Le village de Villiers-en-Désœuvre, Villariæ in Dianae Silva, est certainement à l'origine un village d'essart gagné sur la forêt de Diane, comme en témoigne son nom. Il a fait partie dès l'origine des possessions des seigneurs de Bréval ; les renseignements historiques que l'on possède sur les hautes époques restent cependant presqu'inexistantes, l'église n'ayant jamais fait l'objet de donations à des institutions religieuses et les aumônes en rentes ou droits divers semblant y avoir été des plus limitées. On citera néanmoins celle qui fut consentie au profit de l'abbaye d'Ivry par Guillaume Ier Louvel en 1142, d'une métairie avec cens et champart.


* Les mentions du château

Le terrier de Villiers-en-Désœuvre de 1474-1475, dont on n'a plus qu'une analyse sommaire, mentionnait, au titre des recettes, 12 sols pour la « tonture des taillis en dedans des fossés et du château ». Mais c'est au détour d'un contentieux relatif à l'aveu rendu par Nicolas Viole, intervenu le 12 juin 1510, qu'est mentionné pour la première fois de façon détaillée le château de Villiers : le procureur de Louis de Brézé contestait une partie des droits énoncés par Viole dans son aveu. Le bailli rendit un arbitrage tout de suite, le chevalier Viole, en possession du château, basse-cour, fossés et arrière-fossés, ainsi que, semble-t-il, de certains des droits de haut-justicier qui y étaient afférents; en revanche, il le débouta de ses prétentions sur des droits de prélever du bois de chauffage et de construction dans la forêt au bénéfice du même château. Par ailleurs, il ne trancha pas concernant le droit de patronage à la cure de Villiers, ainsi qu'à la chapelle Saint-Étienne de l'église, revendiqué tant par le seigneur de Bréval que par celui de Villiers son vassal. L'aveu ne donne malheureusement aucune indication sur l'état du château en 1510. Quelle qu'il ait été à l'époque, il est probable que la réintégration de Villiers dans le domaine direct des seigneurs de Bréval ne favorisa pas son entretien : en 1629, le procureur des seigneurs de Bréval passa un bail de location de la moitié du fossé du « vieux château » au chapelain de la chapelle de Bonne-Nouvelle située en forêt de Bréval. Une autre pièce datant de 1774 relative à un échange de terrains concernait l'ancienne plate-forme castrale dominée par la tour au sud ; cette pièce mentionne les « très larges fossés en forme de retranchement » ainsi que la tour en ruine. De façon assez curieuse, le sieur Guesdon, agent général du prince de Tingry, alors seigneur de Bréval, attribuait à la fin du XIIIe siècle la ruine et l'abandon du château, sans que l'on sache bien sur quoi il s'appuyait pour l'affirmer, sinon peut-être la tradition locale.


* Les restes de fortifications

Le village de Villiers s'étend le long d'un ancien chemin de direction Nord-Ouest/Sud-Est conduisant de Breuilpont sur l'Eure, à Gilles, Le Mesnil-Simon, Tilly ; parallèle à l'itinéraire ancien de même direction qui passait par Saint-Illiers-la-Ville, Cravent et Villegats. Il s'agissait d'un cheminement secondaire, mais important pour la seigneurie de Bréval, puisqu'il aboutissait à l'un des franchissements de l'Eure. Il n'est pas impossible que ce chemin, profondément coudé au XIXe siècle, ait remplacé un tracé plus direct à travers la forêt de Diane, menant vers Neauphlette, ancien centre de l'alleu du même nom ; il aurait pu être détourné lors de la construction de la fortification. Les deux pôles anciens furent l'église et le château, distants d'un peu plus de 200 m. On décèle un tracé fossile assez lâche entourant l'agglomération entre les deux pôles, qui suggère l'existence d'une grande enceinte fossoyée ; cependant, il convient de rester prudent sur cette constatation, qui n'est pas attestée par les rares documents existants. Le château est aujourd'hui totalement enclavé dans des propriétés privées qui ont aliéné les anciens fossés, et la probable basse-cour située au Nord-Ouest. Le cadastre napoléonien figure une limite parcellaire qui rappelle sans doute la contrescarpe du fossé entre cour et basse-cour ; par ailleurs, des traces de fossés sont encore visibles, tout particulièrement au Nord-Est, dans les jardins des propriétés modernes.

À l'extrémité orientale, une plate-forme ovoïdale de 71 m de long et environ 50 m de large forme l'ancienne cour haute de la fortification ; il ne semble pas qu'il demeure d'éléments maçonnés d'une enceinte autour de cette cour surélevée par rapport au terrain naturel de deux à trois mètres. Le seul vestige en élévation est une tour circulaire partiellement ruinée, dont le cylindre avait au XIXe siècle pour soubassement un massif de maçonnerie brute relativement informe. Il est probable que ce massif était autrefois inséré dans un remblai dont demeurent quelques mouvements de terre formant une motte non disjointe de l'enceinte. La tour est un cylindre d'un diamètre extérieur de 9,50 m environ, bâti en moellons assisés, animé de deux retraites successives chanfreinées marquant ses niveaux. Une restauration importante a eu lieu au XIXe siècle, en 1840 d'après la tradition ; elle a consisté à reconstruire une section circulaire du mur de la tour à l'Ouest pour y pratiquer un escalier et deux portes en plein cintre, une à chaque niveau couvert de la tour. Cette reprise est nettement identifiable dans les maçonneries, en particulier du fait que les deux assises chanfreinées des retraits de maçonnerie n'y ont pas été restituées. L'édifice comporte trois niveaux, dont deux sont voûtés en coupole (la coupole du premier niveau a été entamée par l'escalier du XIXe siècle ; chacun d'eux était pourvu d'archères établies en décalage de niveau à niveau afin de ne pas superposer les zones d'affaiblissement des murs). La base des fentes d'archère est calée sur les assises en pierre de taille des retraits de maçonnerie ; au deuxième niveau, elles entaillent légèrement les pierres de l'assise chanfreinée. Intérieurement, elles étaient pourvues d'ébrasements simples couverts de voûtes en berceau se terminant dans la partie la plus étroite par des dalles horizontales ; elles possédaient un appui et une plongée.

Vu sur page 160   http://www.mesqui.net/Articles_fortif/pdf









La ville



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Sur la base Pop-culture
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Les seigneurs 

Le village



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