vendredi 17 mai 2019

L'enceinte du château de Guise















Entre Laon et Valencienne, à quelques dizaines de kilomètres de Saint-Quentin plus à l'Ouest, Guise, placé au centre Nord du département de l'Aisne, sur une avancée, fut une terre des puissants Duc de Guise qui ont développés un projet militaire pour la cité entre un  promontoire naturel et la vallée de l’Oise qui a toujours formé un axe majeur de circulation. L'enceinte, faite de briques, a clôturé un espace de 17 hectares.









 Localisation : 02 120, Guise,
département de l'Aisne



Région : Hauts-de-France






Au château-fort médiéval dominé par le donjon, les Ducs de Guise permettront la création au XVIe siècle d’une des plus grandes places fortes bastionnées du nord de l’Europe, qui attirera ensuite l’attention de Vauban. Verrou sur la vallée de l’Oise, bombardé pendant la Première Guerre mondiale, le château a failli disparaître sous une décharge.
Selon certaines sources, le site de Guise aurait été occupé dès le VIe siècle. Sa position de ville-frontière proche de Laon, capitale des derniers rois francs, est confirmée par le partage de l’empire carolingien lors du traité de Verdun en 843. Cette situation, ainsi que son environnement naturel et la détermination de ses seigneurs successifs, ont favorisé la vocation militaire de la cité qui s’est développée entre le promontoire naturel, sur lequel a été érigé le château, et la vallée de l’Oise, qui a toujours formé un axe majeur de circulation et aurait donné son nom à l’agglomération (Guise : "gué sur Oise").

Un château appartenant aux comtes de Vermandois est mentionné dès la fin du Xe siècle sur le promontoire naturel dominant l'Oise à l'Ouest. Il est alors doté, dans la première cour, d’une chapelle dédiée à Saint-Gervais et à saint-Protais, patrons du diocèse de Soissons. Cette chapelle est érigée en 1052 en église collégiale, qui relève à partir du XIIe siècle de l'évêque de Laon. Elle abrite les sépultures des premiers seigneurs de Guise et des dignitaires laïques et ecclésiastiques, et sert jusqu'au XVIe siècle d'église paroissiale aux habitants de la ville. Son enclos regroupe également le cimetière que Charles de Châtillon, duc de Bretagne, comte de Blois et seigneur de Guise, craignant une incursion ennemie lors d’une inhumation, fait déplacer en 1352 autour de l’église succursale Saint-Médard où il est toujours établi. Le château et la collégiale sont relevés par Jacques d'Avesnes après le siège de Philippe d’Alsace, comte de Flandre, en 1180 avant de passer dans le domaine royal en 1185. Le donjon est probablement érigé à cette époque. Il est difficile d’établir une chronologie des constructions et des aménagements du château, qui est entouré d’une enceinte flanquée de tours au milieu du XIVe siècle. La pente plus douce du flanc Ouest permet d’aménager un ouvrage d’entrée avec châtelet, formant un pallier depuis la ville vers le corps de place, et relié à l’enceinte urbaine. Un logis seigneurial est mentionné dans l’enceinte du château.

Lors du siège de 1536 mené par le comte Ludovic de Nassau et le comte de Rœulx, les troupes impériales s’emparent de Guise, qu’elles incendient, et du château. Claude Ier de Lorraine entreprend alors de transformer le castel séculaire en une des plus modernes forteresses d'Europe et une des premières adaptations en France du système bastionné. Les travaux sont attribués à l’ingénieur italien Antonio Castello, chargé en 1538 d’inspecter les places fortes de Picardie, ainsi qu’à l'ingénieur provençal François Mandon de Saint-Rémi, qui travaille en 1537 aux "devis et marchés" pour les fortifications de Guise. Cette première campagne aurait été "dédicacée" par la dalle épigraphe au nom du premier duc de Guise, portant la date de 1549, qui était encastrée dans le rempart côté Sud-Ouest avant de disparaître après la Seconde Guerre mondiale. Les travaux sont poursuivis vers 1560 par François Ier de Lorraine qui fait restaurer l’enceinte urbaine, construire la demi-lune Chanteraine et le bastion de Saint-André, et tracer sur une colline à l’Ouest du château le quartier militaire de la Haute-Ville qui ne sera pas mené à bien. La collégiale, incendiée en 1545, est également reconstruite. Le mur d’enceinte est reconstruit selon un tracé triangulaire qui reprend en grande partie celui des courtines et des tours circulaires médiévales, et que ponctuent les bastions de la Charbonnière, du Cavalier, de la Haute-Ville et de l’Alouette. Le front vers la plaine au Sud est protégé par une demi-lune de secours et une demi-lune de terre. La rampe d’accès depuis la ville est protégée par la Poterne et son mur saillant, il mène au bastion de la Haute-Ville qui remplace l’ouvrage d’entrée et son châtelet. Dans le corps de place ne sont conservés que le donjon, le puits, les galeries souterraines et quelques bâtiments, que viennent compléter notamment l’arsenal, la prison et le logis du gouverneur.

Le château médiéval était ceint de courtines flanquées de tours de plan circulaire, dont six sont repérées. Celle aujourd’hui, intégrée dans le bastion de la Haute-Ville faisait office de barbacane et comprenait deux salles superposées couvertes en coupole. L’enceinte du corps de place entourait deux cours dont la première abritait la collégiale. Les fouilles modernes ont mis au jour les substructures qui révèlent le plan : le chevet à trois pans prolonge le transept, dont le bras Nord communique avec deux chapelles ; une tourelle d’escalier de plan circulaire était placée à l’angle Nord-Ouest de la façade occidentale.

L’enceinte de brique, renforcée de chaînes harpées en pierre de taille dans les angles, est précédée à l’Ouest de la demi-lune de secours, dans laquelle ouvre la porte de Paris, elle est animée par des bastions de la Haute-Ville et de l’Alouette à l’Ouest, de la Charbonnière et du Moineau à l’Est. Les levées de la demi-lune de terre sont encore visibles. La porte de la Ville est protégée par le mur d’enceinte Ouest et un orillon du bastion de la Haute-Ville ; elle est reliée par un pont-levis à la rampe d’accès montant depuis la ville, protégée au Nord par le mur saillant de la Poterne. Elle ouvre sur le passage voûté menant à la cour intérieure du bastion de la Haute-Ville. Dans cette cour s’ouvre la porte des Carrosses dont le passage ascendant mène dans le corps de place, sous le pavillon du Gouvernement, vers la place d’armes sur laquelle se dressent les vestiges de la prison et l’arsenal. Au sous-sol de ce dernier se déploie toujours une vaste salle voûtée en plein cintre.

vu sur https://inventaire.hautsdefrance.fr/dossier


Le Château de Guise va ainsi devenir une forteresse de 17 hectares, ceinturée à l’époque par plus d’ 1,5 km de remparts ; 4 hectares de douves assuraient la défense du site et le rendaient quasiment imprenable. Le site devient ensuite un lieu de casernement pour l’armée française, jusqu’au début du XXe siècle. Lorsque cessent les tumultes de la Première Guerre mondiale, le Château-Fort de Guise est ruiné, bombardé, mais il est loin d’être anéanti : son architecture demeure bien lisible sur la colline, dominant encore la ville. L’Etat décide cependant de sa vente en 1923. Les divers propriétaires qui le rachètent transforment le Château en carrière de pierres et en décharge publique.

La bourgade de Guise, capitale excentrée de la Thiérache, s'est donc développée à l'ombre d'un puissant château-fort placé sur ses hauteurs. La terre de Guise est qualifiée de Comté à partir du XIIIe siècle, elle est érigée en duché-pairie en 1528. Les seigneurs de Guise, comtes puis ducs de Guise, sont issus d'une branche cadette de la maison de Lorraine.








La ville




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Une fiche historique du château-fort
http://maintenance-et-batiment.blogspot.com

Les seigneurs de Guise


Le patrimoine
http://www.pop.culture.gouv.fr



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Les places fortes entourant l'Ile-de-France

Châteaux, château-fort, donjons
http://unchemindeliledefrance.blogspot.fr





 Tourisme Aisne

























Guise au XVIe siècle











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