mardi 11 juin 2019

Le site, l'enceinte d'Illiers-L'évêque















Placé au Sud-Est du département de l'Eure, pratiquement à la frontière avec l'Eure-et-Loir, proche d'Evreux, Anet, Houdan, Dreux, Illiers s'était implanté le long du tracé primitif probable de l'ancienne voie antique d'Évreux à Dreux. Mentionné pour la première fois à la fin du Xe siècle, Illiers se fortifia au XIIe siècle.








 Localisation : 27 770, Illiers-l'Evêque, 
département de l'Eure


Région : Normandie




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Au sud-ouest de Mantes, la frontière entre Normandie et Ile-de-France épousait l’Eure ; dès la fin du Xe siècle, les ducs y créèrent un verrou notable, le château d’Ivry bientôt suivi par celui de Pacy. En face, le vaste territoire forestier allant de Mantes à Dreux, fut peu à peu défriché, et les lignages chevaleresques s’y firent une place ; lignages du Mantois, lignages du Drouais y établirent leurs pouvoirs. Mais curieusement, c’est d’Ivry que sortit le lignage qui finalement constitua une petite seigneurie transfrontalière, comprenant Bréval, Anet, Illiers-l’Evêque, et bien sûr Ivry, seigneurie dont les destinées s’arrêtèrent dans la décennie précédant la conquête royale de 1204.

Les châteaux de Chennebrun, Verneuil, Tillières et Nonancourt étaient bâtis sur les collines qui dominent cette rivière au nord et se trouvaient tous au passage de routes anciennes qu'ils interceptaient. Illiers-l'Évêque se trouvait un peu plus loin dans la plaine, sur la route de Dreux à Évreux.

Il est intéressant de s'appesantir sur la structure générale, qui a été décrite comme une simple fortification à motte et basse-cour. Léon Coutil avait identifié vers l'ouest les terrassements, déjà en partie effacés, d'une plate-forme qu'il supposait et dessinait de forme triangulaire ; par ailleurs, on reconnaît encore les traces d'une autre plate-forme, qui pourrait cependant être adventice et plus tardive, liée à l'exploitation agricole. Cette plate-forme, improprement appelée « ravelin », doit être interprétée en fonction du cadastre ancien : or celui-ci révèle parfaitement un contour ovoïdal qui formait une seconde basse-cour orientée du côté du village. On note par ailleurs la présence au nord-est, au-delà de la limite du fossé, d'une zone boisée concentrique à cette limite ; une seconde ligne boisée existait plus loin, se démarquant assez nettement du parcellaire en lanières radiales. Enfin, pour terminer cette analyse de la structure fossile, on remarque la présence d'une succession de limites parcellaires formant une ligne courbe enveloppant l'ensemble, débordant à l'ouest de la place du village qui paraît bien significative d'un tracé, entrepris sinon achevé, de délimitation d'une minuscule enceinte villageoise, dont la vocation était peut-être d'englober l'église. Il paraît assez évident que l'implantation de la fortification castrale a contribué à un total remodelage de l'occupation de l'espace. Le franchissement de la Coudanne a été placé sous son contrôle direct ; de plus il s'est accompagné de l'aménagement d'une retenue et d'un moulin accolé au pont sur le petit cours d'eau. Tant le moulin que l'étang sont mentionnés dans la donation faite par Ascelin Goël à Saint-Taurin après 1112 ; il n'est pas impossible qu'ils aient été aménagés en même temps que l'on bâtissait le château. Cette probabilité est d'autant plus forte que la donation prévoyait que, dans le cas où un tonlieu ou un péage serait institué, l'abbaye en aurait la dîme de plein droit : c'est la preuve que la valorisation du site était encore toute récente.





Le site

A motte circulaire, B basse-cour



 Une motte circulaire (A), et une basse-cour annulaire (B) sont parfaitement visible. La motte, encore forte impressionnante bien qu'elle ait été légèrement entamée au sud-ouest, portait une tour maîtresse dont on ignore le plan. La basse-cour (B), est une plate-forme isolée du plateau par un fossé, mais entièrement gagnée en remblai sur les modestes pentes de la vallée. Elle est aujourd'hui (2009) envahie d'une végétation dense au point d'empêcher toute mesure ; on remarque encore çà et là les témoins de la courtine maçonnée qui la ceinturait, flanquée à l'angle nord par une tour cylindrique massive (environ 8 à 10 m de diamètre extérieur) dont subsiste la maçonnerie en blocage sur deux mètres environ, noyée dans les ronces et les arbustes. Cette courtine était interrompue vers l'est par une tour-porte encore reconnaissable au début du siècle dernier ; il reste à proximité de son emplacement un pan de maçonnerie de blocage de silex de deux mètres de largeur pour quatre de hauteur.

Ce texte vu sur http://remparts-de-normandie.eklablog.com/les-remparts




Historique

Le village – sans doute modeste – d'Illiers s'était implanté le long du tracé primitif probable de l'ancienne voie antique d'Évreux à Dreux. Celle-ci, venant de Jumelles, passait légèrement à l'Ouest du hameau de Beaufort; son tracé demeure dans le chemin venant de Jersey, puis devait franchir la Coudanne par un gué dans la zone marécageuse de fond de vallée, et rejoignait le tracé actuel de la RD 76 qui a repris celui de la voie antique jusqu'au Mesnil-sur-l'Estrée. Entre le hameau de Bois-Perrier (cne Chavigny) et Courdemanche, ce tracé rectiligne a été supplanté au Moyen-âge par un cheminement à peu près parallèle, happé par l'attraction du prieuré de Coudres, et les chemins entre les nouveaux lieux de peuplement et de commerce.

Le site est mentionné pour la première fois à la fin du Xe siècle, lors de la donation de son église et de ses dîmes au chapitre cathédral de Chartres, par le chevalier Avesgaud, qui lui-même les avait reçus de la comtesse Leutgarde, épouse du comte Thibaud de Blois et veuve de Guillaume Longue Épée. On ignore la succession de ses seigneurs au XIe siècle, et la première certitude acquise des sources est la fortification du site par Henri Ier Beauclerc en 1112, dans le cadre de représailles contre Gervais de Châteauneuf, seigneur de Brézolles et Sorel. Le roi semble avoir rapidement inféodé du château et de la seigneurie, Ascelin Goël, seigneur de Bréval et d'Anet ; celui-ci fit donation de la chapelle construite dans le château à l'abbaye SaintTaurin, sans doute de façon quasi immédiate, afin de contribuer à la mise en valeur économique et agricole du site. Mais il est probable qu'Ascelin ne détenait pas la totalité des droits sur Illiers ; en 1155 apparaît dans l'entourage de son petit-fils Simon d'Anet, le miles Morhier d'Illiers, fondateur de la famille des Le Drouais. Morhier le Drouais était héréditairement détenteur des droits seigneuriaux sur la localité limitrophe de Courdemanche.

Lire la suite page 132   http://www.mesqui.net/Articles_fortif/pdf










La ville d'Illiers-l'évêque

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Illiers-l'Evêque sur la base Pop-culture
https://www.pop.culture.gouv.fr

Le site, l'enceinte 
page 134
http://www.mesqui.net/Articles_fortif
page 360


Un document sur le château-fort



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Les places fortes entourant l'Ile-de-France

Châteaux, château-fort, donjons
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Le monde des châteaux





















































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