mercredi 12 juin 2019

L'enceinte de Guainville





















Entre Evreux et Thoiry, au Sud-Ouest de Mantes-la-jolie, Guainville, village de l'Eure-et-Loir est arrimé entre terre et forêt dans son pays, sa terre là haut, sur cette pointe solitaire du département se voyant entouré du Duché de Normandie et du Royaume de France, aujourd'hui département de l'Eure et région d'Ile-de-France, deux territoires royaux...
Détruit mille fois puis reconstruit à la fin du XIIe siècle, le Vieux-Château, somnolent, laisse toujours échapper ses pages d'histoire, ses pages de vie chevaleresque. Autrefois unique forteresse anglo-normande en terre de France, il a su résister, combattre, se laisser enjoler par des seigneurs ou des princes....







 Localisation : 28 260, Guainville, 
département du Eure-et-Loir

Région : Centre-Val-de-Loire





Reconstruit à la fin du XIIe siècle, le Vieux-Château est situé à la pointe nord du département d’Eure et Loir. Dominant les rives verdoyantes et escarpées de l’Eure, il était autrefois situé aux confins du royaume de France et de l’ancien duché de Normandie, alors possession du Roi d’Angleterre. Les vestiges de la forteresse présentent des spécificités remarquables, le plaçant comme un témoin majeur de l’art militaire de la fin du XIIe siècle.

Autrefois, Guainville était divisée en deux parties : Guainville-Le Chastel (partie Vieux-Château) dont les ruines attestent son ancienne importance féodale. Guainville-Le Moustier (partie Bourg) :entre Guainville-Le Chastel et Gilles existait un autre village .

Le château de Guainville a été implanté à un peu moins d'un kilomètre au sud du village et de l'église paroissiale de Guainville-le-Moutier, légèrement en retrait du bord du plateau dominant la vallée de l'Eure. Il ne contrôlait directement aucun itinéraire, même s'il existait à proximité un cheminement sud-est-nord-est, appelé au Moyen Âge « chemin de Saint-André », et dans le cadastre de 1833 « chemin de Paris »,  l'implantation d'un site fortifié en ce lieu avait surtout pour objet de contrôler la vallée de l'Eure ; le choix de l'emplacement permettait d'avoir une vue directe sur le château d'Ivry, légèrement au Sud-Est; et la rivière navigable, comme le grand chemin de Chartres à Rouen par Vernon, passaient en contrebas du château. Il est assez étonnant, de ce point de vue, que la fortification n'ait pas été établie directement à la rupture de pente du plateau, où elle aurait pu bénéficier de vues directes aussi sur la vallée de l'Eure, mais aussi de l'escarpement – à vrai-dire relatif – du coteau de l'Eure.
Le hameau de Guainville-le-Château n'ayant jamais été urbanisé, ce n'est que dans la seconde moitié du XXe siècle seulement qu'il commença à se densifier par la construction de résidences secondaires, il présente encore les traces réelles ou fossiles de sa fortification. Celle-ci était formée de deux parties très distinctes : le château proprement dit, vaste enceinte oblongue de 125 mètres de plus grande longueur, pour 55 mètres de plus grande largeur, entourée de fossés larges de 20 à 25 mètres, encore profonds de 5 à 7 mètres malgré leur comblement partiel par les ruines des courtines et des tours ; la basse-cour villageoise, formant un polygone irrégulier lui-même entouré par des fossés dont les seules parties conservées sont au nord-ouest, encore facilement décelables malgré leur comblement partiel.


La fortification:

La taille de l’enceinte fortifiée, son homogénéité générale et la qualité de l’œuvre en font une construction Royale et non celle d’un seigneur local. D’un caractère innovant, doté de nombreuses particularités, son architecture l’apparente aux constructions anglo-normandes. Le Vieux Château est l’unique forteresse anglo-normande en terre de France. Fortifiée en bois aux alentours du début du XIe siècle par Ascelin Goel, vassal de Guillaume le Conquérant, la maison passa successivement à son fils Guillaume Louvel, à Simon d’Anet, également vassaux du Roi d’Angleterre. En 1192, Simon d’Anet mourut sans héritier, la forteresse en cours de reconstruction en pierre de taille, fut alors intégrée au royaume de France par Philippe Auguste. Entré dans les possessions du comte d’Evreux, le Château fut démantelé en 1378 par ordre de Charles V, suite aux nombreuses rebellions du propriétaire du domaine.

Celle-ci était formée de deux parties très distinctes : le château proprement dit, vaste enceinte oblongue de 125 mètres de plus grande longueur, pour 55 mètres de plus grande largeur, entourée de fossés larges de 20 à 25 mètres, encore profonds de 5 à 7 mètres malgré leur comblement partiel par les ruines des courtines et des tours ; la basse-cour villageoise, formant un polygone irrégulier lui-même entouré par des fossés dont les seules parties conservées sont au nord-ouest, encore facilement décelables malgré leur comblement partiel.

Les caractères architecturaux attribuent l'édifice à la fin du XIIe siècle. Le flanquement systématique par des tours à archères le ferait remonter aux années 1180. Il fut, dès 1192, intégré dans les possessions royales françaises. L'édifice se place sur une plate-forme scindée en deux parties, le tout entouré par une enceinte maçonnée dont les courtines et les tours situées dans les deux tiers septentrionaux ont été presque entièrement ruinées, à l'exception de la tour d'entrée.


L’enceinte castrale:

 La fortification dessine une longue plate-forme ovoïdale séparée en deux parties inégales par une large dépression de plus de vingt mètres de largeur. Les deux plates-formes sont à peu près au même niveau (environ 132 NGF au nord, 131,5 au sud), dominant suivant les endroits, de un à trois mètres les sols extérieurs : cette surélévation résulte certainement de l'épandage des terres provenant des fossés, mais également de l'accumulation de remblais de destruction, comme on peut le voir en particulier au sud. Le fond de la dépression intermédiaire est situé entre 128 et 130 NGF, donc à peu près à la hauteur des sols extérieurs. On ne décèle cependant pas dans ce grand plateau double aucune singularité topographique qui atteste de la présence passée d'une motte, l'éminence visible au sud-est de la plate-forme nord, culminant à 134 NGF, paraissant être plutôt une accumulation de terres et de ruines.

Caractères généraux des éléments maçonnés conservés 
Cette longue plate-forme était primitivement entièrement entourée d'une enceinte maçonnée, qui a fait l'objet d'une destruction systématique et complète au moyen de la mine, à l'exception de la plateforme sud mieux préservée ; les courtines et les tours renversées ont basculé dans les fossés, leur base, voire des pans entiers, se trouvant désormais en contrebas de leur position originelle du fait de la translation-rotation qui les a affectées. Cette destruction par la mine s'est ensuite prolongée par l'utilisation des ruines comme carrière de pierres, qui a conduit à la disparition de pans entiers de parements dans leurs parties accessibles sans échelles. De l'enceinte de la plate-forme nord ne subsistent que les restes de la tour semi-circulaire, et de la tour polygonale, ainsi que la spectaculaire porte à deux tours. L'enceinte de la plate-forme Sud est formée d'un trapèze irrégulier flanqué à chacun de ses angles par une tour circulaire ou semi-circulaire ; vers le nord, ce trapèze est ouvert, et deux courtines partent respectivement à l'est et à l'ouest pour fermer les flancs de la dépression intermédiaire, se raccordant à l'enceinte nord avec deux tours. De la première subsiste le mur de gorge, ainsi qu'un important pan de maçonnerie arrondie, basculé dans le fossé ; la seconde n'a pas laissé de vestiges en haut de la plate-forme, mais on décèle facilement des pans entiers de sa maçonnerie et d'une voûte en coupole au fond du fossé, à l'est.





* Un site entièrement re-fortifié à la fin du XIIe siècle:

Sous Philippe Auguste, la deuxième phase reconnaissable à Guainville fut celle de la création d'une fortification puissante, entièrement maçonnée et flanquée de tours circulaires à archères ; il est probable que c'est durant cette phase seulement que fut aménagée la petite basse-cour villageoise ceinte de murs et pourvue de deux portes, car son plan polygonal dénote avec le plan tout en courbes de l'aménagement originel. Lors de cette seconde phase, les fossés furent recreusés et élargis ; le schéma motte-basse-cour fut revu, par un nivellement général des plates-formes et une surélévation de celles-ci grâce à la terre provenant du recreusement des fossés. Le schéma originel de bi-partition ne fut cependant pas totalement abandonné, mais la séparation fut reportée plus au Nord, au-delà de la dépression intermédiaire et sur son escarpe ; on ne considérera pas pour autant cette séparation probable comme à but défensif, la nouvelle topographie du site ne laissant place à un fossé véritable entre basse-cour et haute-cour du « donjon ». Les éléments construits à l'époque relèvent de façon manifeste des nouveaux courants de fortification qui se développèrent dans le dernier quart du XIIe siècle, culminant côté français avec l'architecture dite « philippienne », marquée par ses principes communs assez connus pour que l'on n'y revienne pas ici. Avant de tenter de caractériser plus avant Guainville par rapport aux constructions de l'époque, tentons d'abord d'établir à quel moment un chantier d'une telle envergure put être lancé.
Par ses dimensions et son ambition, ce projet dont tous les éléments sont indéniablement d'une seule campagne de construction, nécessita des moyens considérables ; or, même si Jean de Bréval et son père Simon d'Anet figuraient parmi l'aristocratie aisée, ils étaient loin de posséder les revenus nécessaires pour mener dans un temps bref une construction aussi consommatrice de moyens financiers sonnants et trébuchants. De plus, mutatis mutandis, la refortification du site ne peut s'imaginer que dans un contexte de guerre où, de nouveau, Guainville et Ivry se faisaient face et s'affrontaient.


Lire la suite page 129 http://www.mesqui.net







La ville de Guainville
Guainville sur la base Pop-culture
https://www.pop.culture.gouv.fr


Deux documents sur le château-fort


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Les places fortes entourant l'Ile-de-France

Châteaux, château-fort, donjons
http://unchemindeliledefrance.blogspot.fr

Le monde des châteaux




 Tourisme Loir-et-Cher





























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