A 10 kilomètres au Sud d'Evreux dans la vallée de l'Iton sur l'axe Ivry-la-Bataille-Saint-Germain-en-Laye, placé au Sud du département de l'Eure, Damville dut son importance à sa situation sur la frontière Normande. Elle formait du côté de la France, avec Tillières-sur-Avre et Breteuil, une ligne de forteresses. Elle fut une place fortifiée dès le XIe siècle qui avait appartenu à une maison illustre, la Maison de Crespin. Puis elle fut la fortresse des fils cadets de la famille de Montmorency au XIIIe siècle qui étaient seigneurs de Damville.
Outre la forteresse, deux enceintes et des fossés défendaient le bourg.
Localisation : 27 240, Damville, département de l'Eure
Région : Normandie
Terre et Seigneurie qui donnait séance à l’Echiquier de la Province de Normandie, Damville est située dans la communauté de communes Normandie Sud-Eure et appartenait à la Maison de Crespin : c’était alors une place fortifiée. Au XIIe siècle, Henri II, Roi d’Angleterre, assiégea cette forteresse et la prit en 1173 sur Gilbert Crespin, Baron de Tilliers. A la fin du XIIIe siècle, elle n’appartenait plus à cette Maison, puisqu’elle était possédée par le fameux Pierre de la Brosse, natif de Tours, qui de barbier du Roi Saint-Louis, devint, par son esprit et par son adresse, premier ministre du Roi Philippe-Le-Hardi ; mais qui ensuite ayant abusé de la faveur de son maître même, fut abandonné à la justice le 30 Juin 1278. Ce prince eut la confiscation de ses biens. Philippe-Le-Bel donna Damville, avec la haute justice et le droit de Fouage, en 1285, à Mathieu de Montmorency, IV du nom, son Grand Chambellan et son Amiral. Les descendants de Mathieu la possédèrent depuis ce temps.
Brûlé en 1188 et détruit de nouveau pendant l' occupation anglaise, le château de Damville ne fut pas rétabli, seulement on construisit à la place un bâtiment qui paraissait neuf en 1603 et qui, selon toute apparence, est la modeste maison de bois qu' on nommait encore au XIXe siècle le château. De l' ancienne forteresse, il ne restait plus à cette époque que les fossés remplis d' eau et le pont-levis qui a disparu depuis.
Comme la plupart des lieux fortifiés, Damville eut successivement deux enceintes. A l' origine le bourg était limité et défendu à l' Ouest par une muraille partant du pont de Mousseaux et allant se rattacher à angle droit au cours d' eau qui servait de clôture du côté du midi. Sur la partie de ce mur le plus proche des fossés du château était adossée une tour ronde dont les derniers vestiges ont été récemment détruits. Plus tard, quand la population se trouva trop enserrée dans sa ceinture de pierre, un autre mur avec fossé fut établi et entoura un nouvel espace de terrain à l' Ouest et au midi. La porte de Verneuil, qui s' ouvrait au Nord de l' emplacement de la prison, fut reportée à l' endroit où commence au XIXe siècle le faubourg de la Lombardie. Les murs et les fossés qui défendaient le bourg ne sont pas inscris sur le plan de 1778 annexé au terrier, mais l' examen des lieux a permis de rétablir le tracé de l' enceinte fortifiée. Les lacunes étaient évidemment comblées par la rivière qui, en ces endroits, servait de moyen de défense.
Le bourg originel de Damville était donc inscrit dans une enceinte fortifiée, accolée et associée à la motte par un système de fossés en eau. Malgré les destructions substantielles de la guerre de Cent Ans, ces dispositions se pérennisèrent jusqu’au XIXe siècle et sont aujourd’hui encore identifiables. Lorsque le temps des guerres et des invasions fut passé et que Damville n' eut plus à se protéger par des fortifications contre les attaques du dehors, on vit, en 1722, Mme de Parabère, concéder à Médard Brunet une partie des fossés de la ville en pâture et pré longue de 150 pieds et large de 17 moyennant 10 sols (à peu près 30 Euros) de rente. Trois portes et un pont-levis fermaient les passages aménagés dans l' enceinte de défense, il s'agissaient de :
La porte de Paris, à l' Est, de Verneuil à l' Ouest, de Conches au Nord et le pont-levis qui séparait le bourg du faubourg de Laval. ll existait, en outre, suivant la tradition, un autre passage pratiqué dans la muraille au midi à égale distance environ des portes de Paris et de Verneuil, mais si étroit qu' on l' avait nommé le Trou à Chat. Ce passage, même tout agrandi qu' il est, a conservé son nom. La maison qui forme un de ses côtés à l' est, était, en temps d hostilité, le passage des militaires qui étaient mis en sentinelle sur le rempart pour la garde de la ville.
Un fait qui se rattache à la possession du duché de Damville par le comte de Toulouse peut faire supposer que ce prince eut la pensée de rendre le manoir seigneurial habitable, c' est la construction d' immenses écuries qui évidemment n' étaient pas nécessaires aux agents du domaine. A la même époque, la cour du château fut agrandie aux dépens du cimetière.
Certains noms de rues actuelles nous renseignent sur l'emplacement des anciens remparts, comme la rue de la Citadelle, la « rue des Remparts » qui marquaient les bords Sud et Est.
La Forteresse de Damville (aujourd'hui disparue), simple tour entourée de fossés où coulait l'Iton, appartenaient à la Maison de Crespin. Elle est alors construite vers 1035, lorsque Guillaume le Conquérant succède à son père Robert Ier de Normandie. L'Échiquier de Normandie, tradition instituée par Rollon, y donne alors séance. Gilbert Ier de Crespin, baron de Tillières-sur-Avre et grand-père de l'abbé de Westminster, Gilbert Crispin, perd la forteresse, en 1173 contre Henri II d'Angleterre, qui la brûle, en 1188. Elle est rebâtie par Richard Cœur de Lion. Le projet de reconstruction est initié par l'évêque d'Évreux, Gilbert Fitz Osbern, sous le duché de Robert II de Normandie (présentés parfois sous les traits de Giselbert Ier et Robert le Diable). Elle passe entre les mains de Pierre de la Brosse, natif de Tours, ancien barbier de Louis IX puis premier ministre de Philippe III le Hardi avant que Philippe IV le Bel la donne à Mathieu IV de Montmorency. La tour est encore détruite par les Anglais au début du 15e siècle, pendant la Campagne de Bretagne et de Normandie en 1448-1449 durant la Guerre de Cent Ans. À la suite de l'invasion anglaise puis des guerres médiévales, l'emplacement du château resta longtemps une ruine, et ne fut rebâti qu'à la fin du 16e siècle ou au début du 17e.
Le plan terrier de 1780 montre l'ensemble de l'ancien réseau de canaux. Un bras contournait par le sud la « rue des Remparts » et rejoignait, au nord, le fossé du château derrière l'église. Des extensions vers l'est et vers le sud firent suite à ces ouvrages : au sud-est du bourg primitif – le « bourg sud », et un espace quadrangulaire à l'est de l'église – le « bourg nord ». Le plan de 1808 mentionnait précisément l'existence, au sud et à l'est, d'une levée de terre, avec la mention de « fossés du bourg » qui fut détruite avant 1838.
La ville de Damville
Damville sur la base Pop-culture
https://www.pop.culture.gouv.fr
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https://www.pop.culture.gouv.fr
Un document sur le bourg, le château-fort
page 54
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Les places fortes entourant l'Ile-de-France
Le monde des châteaux
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