Breteuil est située dans la région naturelle du Pays d’Ouche au Sud-Ouest d'Evreux en dépassant Conches, à dix kilomètres du département de l'Orne, vers Argentan. Au XIIe siècle, Breteuil allait devenir cette puissante forteresse placée en arrière de la ligne frontière de l’Avre, elle était destinée à contrer les Français. Le bourg castral de Breteuil devint un importante plate-forme locale politique, militaire et économique.
Localisation : 27 160, Breteuil,
département de l'Eure
Région : Normandie
L'enceinte, le vieux fort.
Le grand étang de Breteuil défendait autrefois le « vieux fort ». Ce château médiéval n’existe aujourd’hui qu’à l’état de vestiges très réduits mais reste parfaitement discernable sur les plans du XVIIIe siècle, réparti sur deux îles artificielles mitoyennes. Un plan de 1792 montrait des vestiges plus importants : une large tour cylindrique assise au centre de la plate-forme castrale, en très légère surélévation et plus ou moins quadrangulaire (environ 50 sur 70 m, selon L. Régnier). La tour-maîtresse paraît avoir été entourée d’une enceinte partiellement conservée, dont deux tours rondes défendaient l’entrée vers la basse-cour. L. Régnier évoquait également, au début du XXe siècle, une possible chemise ou courtine, large de 2,50 mètres : une maçonnerie à parement en grison présentant un angle rentrant avait été retrouvé à un endroit pouvant faire la jonction avec le donjon. La basse-cour trapézoïdale, séparée de la plate-forme par un large fossé, s’étendait à l’Est, vers le bourg, sur 120 m par 150 mètres de longueur. Selon le plan de 1792, elle était également enclose de murs de pierre et flanquée d’au moins trois tours cylindriques. L. Régnier notait la présence de nombreux vestiges enfouis sur son pourtour et supposait la présence de tours quadrangulaires, faisant remonter cet ensemble au XIIe siècle. Actuellement, la plateforme a totalement disparu. La basse-cour, transformée en jardin public, présente des levées de terre latérales, dans la partie sud de laquelle un massif de maçonnerie, ressemblant à une tour de flanquement est encore visible mais ne remonte pas au XIIe siècle. Un relevé micro-topographique des vestiges fossoyés et maçonnés a été effectué en 2007. Sur de nombreux points, ce « vieux fort » semblerait plutôt se rapporter aux XIIIe-XIVe siècles.
L'enceinte, le bourg.
Le schéma général qui en ressort, évoque un dispositif de fortification indépendant du « Vieux fort », s’apparentant au type traditionnel d’un château à motte, figurée par la butte artificielle au Sud avec une ancienne basse-cour entourée de son fossé, remaniée et tronquée par la suite car absorbée par le bourg. Ces lieux furent donc profondément modifiés. Cependant, les traces de fossés intérieurs et les élévations artificielles, figurées sur les plans du XVIIIe siècle, attestent indéniablement la présence d’une fortification. Celle-ci paraît être antérieure à l’enceinte du bourg, qui l’aurait en partie englobée. S’agirait-il du château primitif de Breteuil, construit vers 1054, par Guillaume le Bâtard, ou d’un château antérieur attribuable à Raoul d’Ivry, Hugues de Bayeux ou Guillaume Fils-Osbern ?
La fondation du bourg apporta des modifications internes à Breteuil, avec une mise en forme plus précise de l’habitat et, sans doute, sa fortification. De nombreux documents iconographiques des XVIIIe et XIXe siècles (planches nos II et III ; ill. no 16) montrent qu’il était entouré d’une enceinte oblongue, marquée par des fossés en eau. L’existence de ces fossés près de la porte de Conches fut précisée en 1656 car ils bornaient des maisons ou des « places vides ». Les parties Nord-Est et occidentale de cette enceinte étaient arrondies et la partie Sud, plus rectiligne. À cet endroit était encastrée, entre l’enceinte primitive du bourg et le « Bras-Forcé » de l’Iton, une friche ou espace rural, visible sur le plan de 1735-1737.
Aucune forme régulière ne ressort réellement de cette structure qui paraît être d’origine. Bien que le bourg de Breteuil ait eu à subir de graves dommages – il fut incendié par Roger de Tosny en septembre 1138 – aucune modification majeure ne semble avoir été apportée, avant la fin du XVIIIe siècle, à la topographie urbaine, si ce n’est l’absorption de l’enceinte fortifiée des premières structures castrales. L. Régnier attestait la présence d’anciennes murailles et d’une tour de flanquement quadrangulaire en grison, ouverte à la gorge, au Nord-Ouest de la ville. Il ne subsistait alors que la partie inférieure, aveugle, donc conforme à la tradition du XIIe siècle qui situait de préférence la défense aux niveaux supérieurs. L’auteur n’hésitait d’ailleurs pas à faire remonter sa construction à la seconde moitié du XIIe siècle. À cette époque, il existait apparemment trois accès au bourg. En septembre 1119, lors de l’attaque de Breteuil par Louis VI, de violents combats auraient eu lieu aux « trois portes de la ville », sans compter l’accès au château encore maîtrisé par Raoul II de Gael.
Vers la fin du Moyen Âge, il aurait existé quatre portes :
La porte de Conches et la porte de Verneuil, pour l’axe Nord-Sud
La porte de Tillières (ou du moulin) et la porte de la Planchette pour l’ancienne voie antique de Rugles à Condé.
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L'histoire
Breteuil est un lieu qui allait devenir une puissante forteresse placée en arrière de la ligne frontière de l’Avre. A partir de ce moment, vers 1055 environ, le bourg va se développer rapidement avec église, maisons, halle aux marchands et murailles de protection. Celles-ci furent protégées par les eaux de l’Iton, canalisé à cet effet depuis Bourth. Breteuil sur Iton est dominée par sa situation aux frontières de la Normandie. Au début du XI e siècle, Breteuil appartenait au puissant Raoul d’Ivry, demi-frère du duc Richard 1er. Au milieu du XIe siècle, le fief était tenu par son petit fils Guillaume Fitz-Osbern, fondateur de l’abbaye de Lyre. En 1054, le duc Guillaume , futur Guillaume le Conquérant, dut compenser la perte de son château de frontière à Tillières. Il fit édifier à Breteuil, pour son fidèle ami Guillaume Fitz-Osbern, une forteresse destinée à contrer les Français. L’importance de la cité était à ce point prépondérante que la nécessité de lui procurer artificiellement un cours d’eau s’imposa aux chefs normands. C’est ainsi que fut créé, en 1054, le bras forcé de l’Iton (depuis le Becquet à Bourth jusqu’à Condé sur Iton) destiné à renforcer les défenses du château de Breteuil , « rempart inexpugnable longtemps opposé aux rois de France ». Par la fondation d’un « bourg » (zone franche fiscalement avantageuse pour ses habitants) castral (attaché au château), Guillaume dynamisa cette région quelque peu en retard sur ses voisines. Jusqu’à la fondation de Verneuil dans les années 1120-1130, le bourg castral de Breteuil devint une importante plate-forme locale politique, militaire et économique.
La ville de Breteuil
Breteuil sur la base Pop-culture
https://www.pop.culture.gouv.fr
https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_d%27Ivry
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https://www.pop.culture.gouv.fr
Un document sur le bourg, le château-fort
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Les places fortes entourant l'Ile-de-France
Le monde des châteaux
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