L'enceinte de Soissons et son tracé

Point de jonction naturel des trois zones géographiques et culturelles que sont l'ancienne région Picardie, l'ancienne région Champagne et l’Île-de-France, entre Compiègne et Reims, au Sud-Ouest du département de l'Aisne, Soissons a été deux fois capital, place forte... Avant notre ère, la ville se dote déjà de remparts, ils évoluent, s'affinent avec le temps....

Localisation 02200, Soissons,

département de l'Aisne

Région Hauts-de-France

Construction IIIe siècle après Jésus-Christ, IXe - XVIIe siècle

L'enceinte romaine

L' emplacement qu' occupait l' enceinte romaine est indiqué comme pour l' enceinte gauloise par la disposition du terrain sur lequel est assise la partie la plus centrale de la ville de Soissons.
A l' Ouest la muraille romaine partait de la chapelle actuelle de l' évêché, passait à l' endroit où se trouve le portail de la cathédrale, longeait les jardins terrassés du côté Est de la rue des Cordeliers, puis arrivée à la salle de spectacle (l'ancienne au XIXe siècle) faisait un angle pour se diriger vers la rivière en suivant le côté Nord de la rue des Framboisiers et en entamant la maison et le jardin de M Moreau ainsi que l' aile Nord de l' hôtel de ville. Le mur du midi partait également de la chapelle de l' évêché pour se diriger vers la rivière, il laissait, à droite, les maisons de la rue des Minimes et de la rue Saint-Antoine, s' avançait dans les cours de la caserne, ancienne abbaye Notre-Dame, où il s' arrêtait à un point que nous fixons à quatre vingts mètres environ de la grille actuelle. De ce point partait le côté Est pour passer presqu' au bas de la rue du Mont-Revers, près de l' abside de l' ancienne église de Notre Dame, pour rejoindre l' extrémité du mur Nord à l' hôtel de ville et là, tout porte à croire qu'il se rattachait à la Tour des Comtes. L' espace ainsi enfermé dans des murailles formait un rectangle assez régulier ayant quatre cents mètres sur le grand côté, et trois cent environ sur le petit. Il se trouvait partout élevé de quelques mètres au-dessus du sol qui l' environnait, ce qui en facilitait la défense. Les différents auteurs qui ont parlé de la ville romaine ont été tous d' accord pour fixer comme nous venons de le faire le tracé de la muraille de l'Ouest. Ils en ont au contraire beaucoup différé pour les côtés Sud et Nord. Quant au côté Est avant, on l' avait toujours supposé bordant la rivière.

Leroux reporte à cent mètres plus loin c' est à dire jusqu' à la place des Ecoles, le mur gaulois et le mur romain qui fermaient la ville au midi, et il veut reconnaître dans la butte sur laquelle est située cette place, la terrasse que César fit élever sur le bord du fossé de Noviodunum. Mais la forme circulaire de cette butte et les cinquante mètres de diamètre que lui donne Leroux doivent écarter au contraire toute idée d' une terrasse élevée pour attaquer un rempart. Quand il serait vrai ainsi qu' il le prétend, que cette éminence est composée de terres ayant déjà été remuées, ce fait n' entraînerait pas pour conclusion nécessaire qu' elles y ont été apportées par les soldats de César.

Chacun des quatre côtés des murailles devait être, comme le suppose Leroux, percé d' une porte. L' une qui a été appelée plus tard la porte L Évéque, au carrefour de la Grosse Tête s' ouvrant sur les voies de Senlis, de Noyon, d' Amiens et de St-Quentin ou Vermand, l' autre à l'Est en face d' un pont que l' on croit avoir existé sur l' Aisne un peu plus en aval que le pont actuel. Ces deux portes se positionnaient aux extrémités de la rue qui traversait la ville du couchant au levant.
La troisième, non loin de l' endroit où se croisent les rues Saint Antoine et du Commerce, faisait communiquer la ville avec les voies de Reims et de Meaux.
La quatrième, celle du Nord, jusqu' ici incertaine mais dont la situation nous paraît indiquée par l' arche du pont, conduisait au palais des gouverneurs romains, monument dont on a retrouvé récemment de nombreux débris et qui portait, on ne sait, depuis le nom de Palais d' Albâtre. Rien cependant ne vient donner de certitude à l' existence de quatre portes dans la cité romaine.
Grenier est d une opinion opposée, "cette cité dit-il n' avait que deux portes, l' une nommée l'Arche dans une charte de 1182; juxla Sanctum Quiniinnm in archcto Cart de Saint Médard, Folio 120, verso pour aller à Reims, l' autre appelée la porte l'évêque.

On remarquera que les deux établissements religieux les plus importants de Soissons; l' abbaye Notre-Dame et l' évêché, joint à la cathédrale, avaient été placés l' un dans l' angle Sud-Est et l' autre dans l' angle Sud-Ouest de l' enceinte romaine. Tour des Comtes. Sur l' emplacement actuel de l' hôtel de ville, il a existé, au rapport de tous les historiens, un monument appelé la Tour des Comtes ou du Comte, qui aurait été rasé en 1057 par le roi Henri I. On a supposé ce que nous sommes disposé à admettre, que ce monument, sans doute fortifié, était de construction romaine. Le chanoine Cabaret dit qu' en 1772, lorsque l'on démolit le château Gaillard qui lui même avait remplacé la Tour des Comtes, on trouva le véritable emplacement où cette tour avait été bâtie, c était à la place où se trouve la principale porte de l' Intendance. Ou y découvrit les fondations et elles étaient de pierres brutes d' une grosseur monstrueuse.

L'enceinte du moyen-âge

Si l' on tire une ligne droite partant de la Tour Lardier située sur le bord de la rivière et se prolongeant jusqu à la Tour Massé, cette ligne passe précisément sur l' emplacement d' une porte nommée d' abord Porte Saint-André, puis Fausse-Porte et complètement détruite en 1824. Puis longe ensuite une rue qui a retenu le nom de Vieux Rempart, elle est évidemment le côté sud de l' enceinte du moyen âge. Nous avons dit plus haut que Leroux en avait fait à tort le côté sud de la cité gallo romaine.

Il est constaté que des portes faisaient communiquer l'enceinte et le dehors la ville au moyen âge:

Au midi la Porte Saint André dont démolition a été achevée en 1824.
La Porte Saint-Rémy, démolie en 1552, qui devait se trouver dans la rue du même nom à peu près à la hauteur de la Tour Massé.
La Porte Saint-Christophe que nous croyons avoir été placée entre la rue Neuve et la porte actuelle.
La Porte Hozanne dont nous avons déjà indiqué la situation dans la maison occupée par M Lecoq.
La porte Berald ou Barat située à l' extrémité de la rue de ce nom dans la maison de Mme Juvigny. La porte qui s' ouvrait sur le pont.
Il existait de plus au bas de la rue Saint-Quentin une ouverture qui s' appelait la Poterne et qui conduisait sur le bord de la rivière. Cette poterne a cessé d'exister que depuis 1828 en même temps que le mur dans lequel elle était percée.
La porte qui s' est appelée L'évêque, était la porte romaine qui se trouvait au carrefour de la Grosse Tête et la Porte Saint-Christophe, elle est celle qui l' a remplacée lors de l' agrandissement de la ville.

Les Romains avaient un pont sur l' Aisne vis à vis de là rue Saint- Quentin.
Une tour nommée le Donjon et érigée plus-tard en beffroi, défendait le pont du côté de la ville, elle était placée près de l' ancienne Boucherie (du XIXe siècle), Faubourg Saint Vaast. Les documents sur les fortifications du faubourg Saint-Vaast ou bourg d' Aisne, manquent encore plus que sur celles de la ville proprement dite. Ce que nous apprennent Michel Bertin et Rousseau Desfontaines, c' est que les murs formant les courtines actuelles existaient en 1553 et qu' une porte, nommée du Champ Bouillant, était ouverte en face de l' abbaye de Saint-Médard.

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La ville de Soissons

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L'histoire de la ville