mardi 17 novembre 2020

L'enceinte de Saint-Denis

 









Sur un axe Poissy - Meaux, deux anciennes places fortes, au sud-ouest du département de la Seine-Saint-Denis, à deux pas au nord de Paris, Saint-Denis s'est posé à  l’est d’un vaste méandre de la Seine. Saint-Denis c'est articulé et construit autour de la Basilique et de sa nécropole royale dès le moyen-âge qui avec d'autres monuments religieux construis au fil du temps forment l'ensemble monumental. A cette époque, le terroir est agricole et marécageux, il est piqueté de villages et de hameaux, Saint-Denis accueille déjà en son centre la prestigieuse abbaye de Saint-Denis, qui a, depuis longtemps, laissé place à une banlieue industrielle et dense. 








 Localisation : 93 200, Saint-Denis
département de la Seine-Saint-Denis


Région : Ile-de-France




Sur le plus ancien plan de la ville (1575), le « Pourtraict de la ville Saint-Denis en France » de François de Belleforest montre l’enceinte médiévale renfermant un espace d’environ 70 ha. Seuls 20 ha sont investis par le bâti civil et 4 ha par le complexe abbatial. Les deux tiers de la ville restants sont cultivés en vergers et en clos de vignes ; au sud de l’abbaye, un marécage est bordé de saussaies. Belleforest, qui dit avoir établi son plan avec l’aide des religieux de l’abbaye, ajoute que la ville « a esté de beaucoup plus grande (...) qu’elle n’est à présent » (Belleforest 1575, p. 278). Des textes datant du début de la guerre de Cent Ans confirment que les travaux de fortification de la ville, commencés en 1342, ont bouleversé l’espace urbain. En 1358, le régent Charles ordonne au prévôt de Paris de démolir des maisons « pour fortifier l’église de Sainct Denys »1 et, en 1370, le même Charles V donne à nouveau l’ordre d’abattre « toutes les maisons étant hors la forteresse et ville de Saint-Denis »2. Les archives de l’abbaye attestent que ces ordonnances ont été suivies d’effets. La ville se replie alors derrière une enceinte au périmètre plus restreint.


Le castellum

Etroitement raccordé au noyau monumental, le réseau du castellum couvre une surface d’environ 10 ha. La plupart des rues rayonnantes partent des portes de l’enclos abbatial. 

L’enclos abbatial

L’enclos abbatial (fig. 2 et 6a). L’enclos abbatial abrite une surface de 4 ha. Au nord de la basilique une succession de sept églises est implantée en arc de cercle à la périphérie du grand cimetière. Au sud, un tracé ovale similaire perdure dans un tronçon de l’enceinte monastique à l’intérieur duquel se sont adossées des habitations. Le côté ouest, rectiligne, paraît redressé.


L'enceinte de la ville

La trace d’une possible fortification du faubourg Saint-Rémy. Ce secteur est englobé, à l’est, par deux alignements de limites parcellaires qui se rejoignent en pointe, à l’est de l’église Saint-Rémi. À cet endroit précis, la convergence de deux anciens chemins pourrait correspondre à l’emplacement d’une porte disparue. On remarque également que le Croult franchit cette ligne en formant un coude.

Le plan radio-concentrique du castellum dévoile le rôle moteur qu’a joué le centre monumental  (palais, basilique, églises, mausolée des Valois, collègiale Saint-Paul, chapelle) dans l’organisation spatiale du bourg. Rue de la Boulangerie, un faubourg a pu se développer à l’abri d’une clôture adossée au rempart carolingien. Un marché s’est installé devant l’hypothétique porte d’accès à cette clôture. Rues Saint-Rémy et Compoise, deux ensembles de voies secondaires relativement orthonormés, constituent la trame d’éventuels lotissements. Le premier a pu être protégé par un dispositif défensif. Finalement, la ville s’est dotée d’une enceinte plus réduite, passant plus près de l’abbaye et laissant en dehors la Couture et le lotissement de la Bretonnerie. Le tracé du rempart recoupe plusieurs anciens cheminements à commencer par la rue Catulienne (l’ancienne Estrée), la rue Gui-Ménard (une bifurcation de l’Estrée), et l’ancienne rue Puipensot qui rejoignait la rive de la Seine. Le rempart coupe également l’unité de plan VIII. 

En 867, Charles le Chauve retint pour lui l’abbatiat de Saint-Denis ; il confia la gestion de l’abbaye et l’exploitation des domaines au prévôt, au doyen et au trésorier, mais réserva tout ce qui touchait aux questions militaires à son vidame (Le vidame est à l'origine la personne qui mène l'armée et perçoit les redevances féodales d'une seigneurie ecclésiale dont le titulaire appartient au clergé régulier ou séculier.). Par cette mesure de défense le souverain tentait de défendre le monastère des raids de pillage des Vikings. Deux ans plus tard, il fit entreprendre la construction d’une enceinte de bois et de pierre. Ce castellum, enfermant un espace d’environ 8 ha, était formé d’une enceinte qui, de l’extérieur vers l’intérieur, comprenait un fossé d’eau, doublé par endroit d’un avant-fossé et d’une levée de terre que renforçait un mur. Une chaussée empierrée retrouvée sous la rue Sauger faisait office de chemin de ronde. Les fossés étaient irrigués par le Croult (petite rivière, en partie couverte, dans la région Île-de-France, traversant les deux départements de la Seine-Saint-Denis et du Val-d'Oise, elle est aussi un affluent droit de la Seine.). Le rempart comportait trois portes et une poterne qui survécurent sous la forme de fausses-portes jusqu’au XVIIIe siècle ; aussi leur emplacement, près d’une vingtaine de mètres en arrière des fossés d’eau, est-il connu avec une certaine précision. Mais ni la levée de terre, ni le mur cité dans plusieurs actes du XIIIe siècle, n’ont été reconnus en fouille. On ne peut donc être assuré que la continuité des décrochements observés dans le parcellaire, entre le chemin de ronde et le fossé, soit liée à la présence de ce rempart.

Des faubourgs se développèrent aux portes de l’enceinte et le long des voies d’accès au bourg fortifié. Dans le courant du XIIIe siècle, de nouvelles portes sont citées (portes de l’Estrée, porte Neuve et porte Saint-Quentin) et l’on peut admettre que des défenses sommaires devaient protéger les faubourgs. Belleforest et Doublet ont vu, tous deux, un fossé à proximité de l’église Saint-Remi. C’était pour eux la preuve que la ville s’étendait anciennement jusqu’à cet endroit. De 1410 à 1436, Saint-Denis est assaillie successivement par les Bourguignons, les Armagnacs et les Anglais. L’enceinte est partiellement démantelée hormis la fortification de l’abbaye que les occupants ont transformée en citadelle. À chaque passage des troupes, la ville se vide de ses habitants qui cherchent refuge à la capitale ; les archives de l’abbaye insistent d’ailleurs sur les dégâts qu’a subi l’habitat urbain. Place forte convoitée, car elle commande l’accès à la capitale depuis le nord, Saint-Denis fut particulièrement affectée par les événements militaires qui se déroulent jusqu’au milieu du XVIIe siècle en région parisienne. L’occupation de la ville par les huguenots (1567) est suivie par les troubles de la Ligue (1590-1591) et de la Fronde (1648-1652) ; cette dernière causa la ruine de cent treize maisons qui ne furent pas reconstruites.

À la fin du XVIe siècle, l’enceinte urbaine est sommairement renforcée par l’ajout de bastions. La désertion de la ville créa une vacuité de l’espace civil. L’abbaye en tira profit pour se doter de vastes jardins d’agrément. Parallèlement, cinq communautés religieuses s’établissent intra-muros : les récollets en 1604, les carmélites en 1625, les ursulines en 1628, les annonciades célestes en 1629 et les visitandines en 1639. Dorénavant, plus d’un tiers de la ville est occupé par les enclos des communautés religieuses, dont les effectifs représentent environ 10 % de la population.

À la fin du Moyen-Âge, c'est l’une des cinq portes des remparts de Saint-Denis. Elle est le point de passage des cortèges royaux vers la basilique. Par suite de la Guerre de Cent ans, des fortifications sont construites de 1356 à 1416. Elles sont endommagées en 1567, lors de la bataille de Saint-Denis qui voit s'affronter catholiques et protestants.
En 1724, sous Louis XV, le chemin de Paris, est redimensionné, avec 35 mètres de large, deux contre-allées, quatre rangées d’ormes, et renommé Grand Chemin Pavé.
En 1750, la porte est restaurée en une grille, surmontée d’un linteau en pierre, qui est supprimée dans les années 1770.


L'extension nord de la ville et ses conséquences, le tracé sud

* L'extension Nord:

Sous la rue Jean Jaurès. Cette extension répond en priorité au souci d'aborder l'un des chapitres important de notre «problématique urbaine» : l'origine de la rue Jean-Jaurès, anciennement rue du Saulger. Cette voie circulaire, située à 150 mètres environ du cœur de la Basilique, se poursuit au Sud-Ouest par la rue du Cygne ; elle se présente comme la rue la plus caractéristique de l'organisation radio-concentrique de la voirie dans le quartier de la Basilique. Sans doute, marque-t-elle le tracé d'une limite de la ville dans l'une des premières phases de son développement. Cette limite, de nature défensive (palissade, levée de terre, fossé d'eau, mur...), après avoir été englobée par la ville en expansion, aurait été remplacée par une voirie de circulation selon le schéma classique de la formation des boulevards périphériques. La fouille poursuivie sous la chaussée doit permettre de vérifier cette hypothèse, mais surtout d'établir un jalon chronologique essentiel de la croissance urbaine.

Protégeant une surface de 15 ha, l'enceinte était constituée d'un fossé en eau, doublé au S.E. de l'abbatiale d'un second fossé. Du rempart proprement dit, aucun vestige n'était conservé. Aussi convient-il de substituer à l'hypothèse d'une muraille ou d'une palanque constituée de pieux enfoncés à même le sol celle d'un talus palissadé analogue à celui du monastère de Saint-Omer — fortifié vers 880 — décrit par les Miracles de Saint-Bertin. Quatre portes, mentionnées dans un acte de 898 et représentées sur une vue en perspective de la ville datée de 1575 permettait d'accéder au «castellum Sancti Dionisii » ainsi défini. La fouille de 1993, au S.E. de l'abbatiale, est voisine de celles qui, en 1987 et 1991, avaient révélé l'existence de deux fossés parallèles. Un nouveau tronçon, long d'une vingtaine de mètres, de ces derniers a pu être étudié. Large de 6 m à l'ouverture, de 2,50 à 3 m au fond, ils sont distants de 7 m. La profondeur du fossé intérieur peut être estimée, compte tenu de l'arasement des horizons contemporains à 1,80 m, celle du fossé extérieur à 1,50 m. Le cours du fossé intérieur est par ailleurs barré de bermes transversales, dont la fonction reste à définir.


* Reconnaissance du tracé sud de la fortification carolingienne:

Il entourait le castellum saneti dionysii, mise en place par Charles le Chauve pour faire face aux incursions normandes.


Il s'agit d'un fossé à fond plat, large de 7 à 8 m et profond de 2 à 2,50 m. Celui-ci semble s'interrompre pour laisser le passage à la rue de la Boulangerie, connue dans les sources écrites de la fin du vme s. Les sédiments vaseux de son comblement, intervenus dès le haut Moyen Age, ont livré une dizaine de gros blocs architecturaux et un élément de charpente de forte section dont une extrémité est taillée pour permettre un assemblage à mi-bois, chevillé.

Les chroniques de Saint-Bertin précisent que l'enceinte était constituée d'un mur de pierre et de bois mais ne mentionnent pas le fossé. Il est tentant de supposer que les déblais de celui-ci ont été employés à l'établissement d'une levée de terre sur laquelle était érigé un mur ou, plus vraisemblablement, une palissade de bois. Dans ce cas, l'emploi de la pierre aurait été réservé à la seule défense des accès qui nécessite plus d'attention. Cette hypothèse permet d'expliquer l'absence, après le nivellement de la levée de terre, de fondations ou de trous de poteaux observée jusqu'ici lors des fouilles des divers tronçons du rempart. L'étude de la stéréotomie des blocs, si elle n'a pas encore permis de reconstitutions plausibles, suggère très nettement une porte (la moitié des blocs est clavée). L'extension du castellum est ainsi précisée : son diamètre moyen est de 400 m, sa superficie occupe une douzaine d'hectares.

 







La ville

https://fr.wikipedia.org

http://www.ville-saint-denis.fr


Pop culture

https://www.pop.culture.gouv.fr


Vu sur ce document, une étude topographique, 

morphologique et historique

https://books.openedition.org/p

ufr/6398


Archéologie sur la ville

https://www.persee.fr/doc


La ville religieuse

https://archeologie.culture.fr/saint-denis


histoire de la ville

http://www.ville-saint-denis.fr/histoire-de-la-ville


Quelques lignes sur l'enceinte

https://fr.wikipedia.org



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