A l'Ouest des Yvelines à la limite du département d'Eure-et-Loir à portée de Navigo de Paris, Houdan, cette ville médiévale au cœur de la plaine du pays Houdanais placée à 27 kilomètres au Sud de Mantes-la-Jolie et à 43 kilomètres à l'Ouest de Versailles appartient à la région naturelle du Drouais. La commune a accueillie de grandes familles, lignées Française au moyen-âge, elle a appartenu au domaine royal au XVIe siècle. Elle devient une ville importante et une place commerçante de renom. Au XVIe siècle, les fortifications de la ville sont agrandies et ce sont ces dernières que l'on peut encore admirer aujourd'hui.
De ce contour du bourg de muraille houdanais du moyen-âge classique, l'on doit faire ressortir un repère chronologique, car Houdan a aussi possédé une enceinte du XVIe siècle dont il ne reste que quelques vestiges, mais dont la vue orientale de Chastillon fournit une élévation partielle approximative alors que le document de Luynes informe avec netteté sur un plan la plus grande partie du périmètre encore subsistante à la fin du XVIIe siècle, au moins. C'est dans l'intervalle entre les fortifications du Moyen-âge et ce mur de ville tardif que se rencontrent la plupart des belles maisons de la fin du XVe et du début du XVIe siècle, caractéristiques de la localité, et l'église de même époque au titre de Saint-Jacques et Saint-Christophe. Cette mise en défense d'une agglomération au XVIe siècle n'est pas exceptionnelle dans la région ; elle se retrouve à Bû (Eure-et-Loir), à 8 kilomètres au nord-ouest de Houdan ; en l'état actuel de la littérature sur Bû, je renverrai à la mise au point de P. Bizeau dans la publication régionale Anet et son canton, n° 2, décembre 1970, p. 29. est toujours dessiné par la rue qui porte aujourd'hui le nom de rue des Fossés et perpétue avec une largeur réduite, mais un tracé axial identique, l'ample percée circulaire que le plan de Luynes nommé « Fossé de l'Enclos ». Le « Fossé de l'Enclos » du plan terrier faisait en moyenne 18 mètres de large, ce que la gravure de Chastillon, qui peint le château « en la partie méridionale », explique par la juxtaposition d'un grand fossé au pied de l'enceinte (celle du château), mais qui amorce là celle du bourg et d'un chemin de ronde externe à peu près de même largeur que ce fossé, au-dessus de sa contrescarpe. La largeur de la rue moderne est de 4 mètres à 5 mètres. Le terme « Enclos » est passé aujourd'hui à la voie médiane du bourg fermé du Moyen Age, voie que le plan de Luynes appelle « Grande Rue ». Ce fossé se combinait avec les abords septentrionaux du château pour enfermer une aire trapézoïdale grossièrement orientée nord-sud, d'environ 500 mètres de circuit et de quelque 15.800 mètres carrés de superficie ; cette aire occupe topographiquement un replat de 104 mètres d'altitude moyenne, entre la fourche des rivières de Vesgre et d'Opton à l'ouest et une pente qui remonte de façon peu sensible en direction de l'est-sud-est ; ce replat descend lui-même du sud vers le nord ; le château était implanté sur son rebord méridional et tangent vers le sud -sud-est à la vallée de l'Opton.
Sur l'escarpe du « Fossé de l'Enclos » s'élevait un mur d'enceinte d'une épaisseur moyenne de 2 mètres, qui, hormis une tourelle d'environ 5 mètres de diamètre à son angle nord-est, n'avait pas de flanquement et présentait seulement un petit nombre de contreforts, sur le front septentrional surtout. Au nord-ouest, au nord et au nord-est, ce mur courait à flanc de pente ; à l'ouest il remontait vers le rebord méridional ; à l'est il franchissait par un chevron convexe la base du pédoncule oriental du replat. Au sud il venait se souder de part et d'autre du château qui le débordait aux deux tiers, en direction du midi. Les communications avec le dehors se faisaient par deux portes, à l'est et à l'ouest ; sur le plan de Luynes la première reproduit à peu près les dispositions de la porte du château, avec des dimensions plus fortes, la seconde, dénommée porte Saint- Jean, n'est qu'une brèche, mais peut-être n'en avait-il pas toujours été ainsi. Au temps du même document la séparation du bourg et de la forteresse seigneuriale ne consistait qu'en une esplanade dite, on l'a vu, « Place devant la Tour », qui doit avoir succédé à un fossé interne. Le système de défense qui vient d'être analysé n'est en définitive qu'une application, fort intéressante, du principe du shell-wall (décoration d'une facade, ornementation, etc...) à la protection d'une villette, ce qui donne à l'ensemble fortifié médiéval de Houdan une unité remarquable.
L'enceinte de la ville médiévale semble, là au moins, à peu près contemporaine du donjon. Le plan de Luynes atteste ce que l'observation archéologique des éléments toujours existants suffirait d'ailleurs largement à prouver : la courtine du château, directement, et le donjon, par dessus cette courtine, à une dizaine de mètres de distance à l'ouest, à vingt-cinq mètres à l'est, enfilaient les fronts sud-ouest et sud-est du shell-wall (décoration d'une façade, ornementation, etc...) du bourg, ce qui rehausse encore la qualité militaire que l'on doit reconnaître à la maîtresse tour d'Amauri III.
De l'enceinte médiévale du bourg:
A l 'arrière-plan, sur le front nord-ouest du donjon, on distingue de bas en haut les fondations mises à nu, le bandeau qui les sépare de l'appareil de la muraille, le petit orifice du rez-de-chaussée, les traces du bâtiment adventice, les meurtrières de la vis inférieure.
Page 205 https://www.persee.fr/doc/
La ville de Houdan
Tourisme Yvelines
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