dimanche 12 novembre 2017

L'enceinte d'Evreux







Evreux en 1845









Située au Sud du département de l'Eure, mitoyenne avec la région Ile-de-France, les Yvelines plus particulièrement, Evreux, siège au centre de la vallée de l'Iton. Accompagnée par ses années d'histoire et un axe historique, Rambouillet, Houdan, Anet, Ivry-la-Bataille, Evreux a été le siège de grands moments, de faits d'autrefois...







 Localisation : 27 000, Evreux, 
département de l'Eure. 

Région : Normandie





Evreux tel qu' elle existe au XIXe siècle est divisé en cité, ville et faubourgs. La cité est renfermée dans les anciennes murailles qui sont environnées de toutes parts des eaux de la rivière qui descend du moulin appelé de là Planche et qui se réunissent à l' étang du moulin du Château. Elle avait autrefois deux portes dont les comtes d' Evreux confiaient la garde des clefs au chapitre de l' église cathédrale l' une s' appelait la porte Notre-Dame qui subsiste encore au XIXe siècle et l' autre qui ne subsiste plus s' appelait la porte de Rouen. Ce nom a été donné depuis de Robert Bende parce qu' elle joignait le pont qui porte le même nom et qu' une des tours de cette porte était aussi bien que le pont attenant à l hôtel ou maison de ce Robert Bende. Cette maison était située au bout de la rue le Comte, proche du lieu où est à présent l' Horloge. La porte Notre-Dame était munie de deux tours comme les autres portes de la ville, dans une des tours, au retour de la procession du dimanche des Rameaux, les enfants de chœur de l' église cathédrale chantaient le verset Gloria laus. 

Evreux occupe l'emplacement du Aulerci, poste militaire construit au milieu marais de l' Iton pour protéger Aulercorum, capitale des Eburoviques, l' emplacement est occupé aujourd'hui par le Vieil Evreux.  Après ruine du Vieil Evreux au Ve siècle les habitants cherchèrent un refuge près de la forteresse et élevèrent des remparts dont l' enceinte étroite a conservé le nom de petite Cité, une autre enceinte appelée au moyen âge le Bourg, fut ensuite ajoutée vers le Nord et l' Ouest, puis des faubourgs s' étendirent aux alentours de la Cité.
On ne sait pas très bien comment l'on est passé de l'enceinte gallo-romaine, enserrant la Cité et construite, au quatrième siècle, avec les débris des monuments gallo-romains saccagés par les invasions germaniques, à l'enceinte médiévale protégeant à la fois la Cité et le Bourg. Une chose est sûre, au quatorzième siècle : "les deux enceintes fortifiées d'Evreux...alignaient leurs éléments défensifs autour de la cité et du bourg sur près de deux kilomètres de longueur. Flanquées d'une trentaine de tours, elles étaient percées de portes munies de herses et de pont-levis" (Plaisse - 1978 - pp. 100-101). 

Les fonctions défensive et religieuse agissent sur les structures urbaines de différentes manières. Matériellement, elles se manifestent dans le choix des sites, dans la construction des plans, dans la formation des paysages. Elles sont aussi responsables des premières différenciations et des premières ségrégations, à l'intérieur de l'espace urbain. Mais, elles interviennent, aussi, de façon plus subtile, dans le domaine psycho-social, en contribuant à la naissance de la conscience urbaine.
Leurs marques sont encore visibles, dans les paysages urbains actuels. Des restes de murailles se rencontrent, en quelques endroits des villes. Les plus anciennes enserrèrent les villes, au moment des invasions germaniques. A Evreux, on peut admirer ces murs, bien conservés et mis en valeur, dans les fondations de l'ancien évêché que l'on trouve boulevard Chambaudoin, rue des Soupirs et, en arrière du beffroi, sur les bords de la promenade de l'Iton. Ils ont de cinq à sept mètres de hauteur et trois mètres d'épaisseur. On y repère facilement l'alternance des chaînages de briques et du petit appareil, qui permet de dater leur construction, du troisième siècle.
Construite rapidement, pour défendre la ville contre des invasions menaçantes, l'enceinte avait la forme d'un quadrilatère, d'un kilomètre de périmètre environ. Elle n'entourait qu'une surface assez restreinte : huit hectares environ. Pour cette raison, "pendant le Haut-Moyen-Age, Mediolanum Aulerconm, joli centre aristocratique, épris d'art, une des villes les plus élégantes de Normandie, est devenue une forteresse sans espace, sans confort, réduite à quelques rues unissant deux places " (Mathieu - 1925).


Le rempart Gallo-Romain 

Le rempart est assez bien connu : plusieurs tronçons ont fait l'objet de fouilles archéologiques dès le XIXe siècle, d'autres sont largement visibles dans le paysage urbain, soit utilisés comme base pour d'autres constructions, soit simplement restés à l'air libre depuis la fin de l'Antiquité. Une partie de ce mur est visible au pied de la cathédrale le long de l'Iton. L'autre partie constitue un des murs du sous-sol du musée situé tout à côté.
Le rempart peut se décrire comme entourant « la cité » : à la pointe Sud, le rempart suit la fosse et le ruisseau de l'Espringale, jusqu'à la tour du même nom (à l'angle de l'allée des Soupirs et du boulevard Chambaudoin) avant de monter vers le nord le long de l'allée des Soupirs jusqu'au château (hôtel de ville) et sa cour (place de la Mairie), ceinturée de remparts. La fortification mène à la porte de Rouen, située à l'intersection de la rue de H et de l'Iton, au niveau de la tour de l'Horloge, puis longe le cours de la rivière (la promenade de l'Iton) pour redescendre à la porte de Notre-Dame (rue de l'Évêché, au niveau du passage de l'Iton), proche de la cathédrale et contourne les bâtiments de l’évêché - grenier (détruit) et palais épiscopal (actuel musée) - au niveau du miroir d'eau.
À la suite de la conquête des Gaules par Jules César, la tribu des Aulerques Éburovices se donne pour chef-lieu Mediolanum Aulercorum. Comme la plupart des capitales de cités gallo-romaines, la ville possédait un forum, des thermes et des temples, se dotant au fur et à mesure de son développement de toute la parure monumentale urbaine qui sied à une ville romaine. La ville se situe par ailleurs à proximité d'une agglomération sanctuaire, Gisacum, située sur la commune actuelle du Vieil-Évreux. Comportant des grands thermes, un théâtre, plusieurs quartiers d'habitation et des temples, Gisacum était probablement un des lieux majeurs de dévotion au sein du territoire des Aulerques Éburovices.


Le châtelet d'entrée 

 Le châtelet d’entrée est constitué de deux tours encadrant un passage axial. La face extérieure de ces tours présente un plan semi-circulaire et un appareillage de grands blocs calcaires. Un sondage étendu, à l’emplacement de la porte, a permis de déterminer que ces mêmes tours présentaient, à l’intérieur, un talon quadrangulaire. Ce châtelet s’appuie au nord sur l’extrémité d’une courtine antérieure et apparaît donc comme un probable réaménagement monumental d’une première porte dont rien n’est connu à l’heure actuelle. Sans doute ce réaménagement est-il lié à la construction de la barbacane, dans le courant du XVe s. 


Le château d' Evreux 

Il est pareillement situé dans la cité, il est la glèbe et le chef-lieu d' une seigneurie des plus considérables du royaume. On peut dire que ce château a été très considérable et très ancien. Des vestiges se voyaient aux environs de celui qui existait au XIXe siècle, les fossés ont été comblés à la même époque pour y bâtir des maisons et des jardins. Il subsistait depuis longtemps au milieu du XIe siècle puisqu' il est expressément fait mention que le monastère de Saint-Sauveur fut bâti en ce temps là. Anle caslel lum civitatis Ebroicans, Henry Ier roi d' Angleterre et duc de Normandie construit le donjon ou la principale tour qu' il ruina vers le commencement du XIIe siècle.
Pour revenir au château d' Evreux,  d' une grande étendue puisqu' il est porté dans la charte de la fondation des Jacobins d' Evreux fondé par Philippe le Hardy.  Celui-ci fit bâtir le monastère de ces religieux dans la basse-cour du château, aux extrémités de cette cour, vers l' ancien chemin de Paris, il y avait une forteresse appelée le Châtel Sarrasin dont on voyait encore au XIXe siècle les ruines dans les champs et  les fondements, dans la cour, d' une maison appelée le Grimperel en haut de la rue Trianon. Le château qui subsistait au XIXe siècle, était un édifice irrégulier et simple par son aspect, il parait que celui qui a conduit cet ouvrage n' avait pas plus de goût pour l' architecture que pour les antiquités. Il y avait une ancienne chapelle dans le château qui était servie par trois chapelains lesquels étaient pourvus de plein droit par les comtes d' Evreux. Ces trois portions furent avec les deux chapelles du château de Conches canoniquement transférées à l' autel de la chapelle du château de Navarre sur la fin du dernier siècle et elles ne composent, toutes les cinq ensemble, qu' un seul corps de bénéfice qui est à la pleine et entière collation des comtes d' Evreux et qui est servie par trois chapelains dont le premier absorbe presque tout le revenu.



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