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samedi 17 mars 2018

L'enceinte Gallo-Romaine de Sens

















Au Nord du département de l'Yonne, à 50 kilomètres à l'Ouest de Troyes, Sens a été bâtie dans un pays couvrant le territoire de l'ancien peuple gaulois des Sénons et de la cité romaine d'Agedincum. Située sur le cours de l'Yonne dans la vallée de l'Yonne, Sens a été place forte, citée fortifiée, ses murs antiques comptent parmi les plus curieux monuments de ce genre dans notre pays.







Localisation   89100, Sens, 
département de l'Yonne

Région Bourgogne-Franche-Comté

Construction VIe-XVIIIe siècle




 Les murs de la ville de Sens se composaient comme tout mur d'enceinte de trois éléments principaux: les murailles proprement dites, les tours et les portes.

 Les portes originairement construites avec le mur ont aujourd'hui entièrement disparu. Les vestiges d' une seule d' entre elles se voyaient encore au commencement de 1844.
 La porte romaine, depuis longtemps murée, conserve son cintre à claveaux de briques et de pierres entre le linteau et le cintre l' espace est rempli par une sorte de marqueterie composée de petites pierres arrangées en losange, une de ces pierres porte une croix gravée au ciseau. Au XIXe siècle l'on pouvait dire: il y a urgence à s occuper de la conservation de ces débris. La ville de Sens a fait détruire ses belles portes gothiques pour donner du travail aux ouvriers dont l' hiver avait suspendu les travaux, les remparts pourraient bien à leur tour devenir victimes de la sollicitude municipale, M de Guilhermy écrivait ces lignes en décembre 1843. Moins d' un an après la porte romaine était complètement démolie. Elle n'existe plus que dans le souvenir des habitants. Bien avant ce dernier débris des portes Gallo Romaines de Sens, les épaisses portes flanquées de tours massives que le moyen-âge avait construites étaient elles mêmes tombées l'une après l' autre sous le marteau moderne. En sorte qu' au XIXe siècle l' on pénétrait dans la ville de Sens au moyen de neuf ouvertures qui, par l' effet d' une vieille habitude, ont les unes conservé, les autres usurpé le nom de portes. Ce sont les portes d' Yonne, Saint-Rémy, Dauphine, Saint Hilaire, Formeau, Notre Dame, St-Antoine, g Royale et St Didier. Ces ouvertures n' ont pas conservé le moindre vestige de l' antiquité. Si nous voulons examiner l' œuvre des Gallo-Romains nous devons nous borner aux tours et aux murailles:

 Au premier coup d' œil jeté sur ces deux parties distinctes du mur d' enceinte, on reconnaît facilement, et cette observation a été faite maintes fois, qu' elles ont été dans le principe et pour la majeure partie construites ensemble et d' après le même système. Partout la partie inférieure des murs et des tours est formée de plusieurs assises, d' énormes pierres de taille qui tantôt occupent toute l' épaisseur, tantôt ne forment que le revêtement, les forment. Ces pierres sont d' un grain blanchâtre, tendres à la gelée et semblables aux pierres que l' on tire de Mailly le Château. La plus grande d' entre avait 2 mètres de longueur. Toutes, sans exception, avaient évidemment reçu une destination antérieure indiquée par les traces d' architecture et de sculpture que l' on trouve sur la plupart et par les inscriptions. Itinéraires et autres qui se lisent sur quelques unes. Ces traces ont été surtout remarquées lors des démolitions parce que les pierres sont placées dans la muraille de telle manière que la partie travaillée se trouve en dedans. Sur ces assises de pierre dont le nombre est visible au dessus du sol, varie de une à huit, s élèvent, la construction est connue sous le nom de mur de petit appareil. La masse de ce mur qui est large de 2 m 60 à 2 m 70 est formée de pierres dures, de cailloux et autres matériaux. Le tout est noyé dans un mortier qui, à l' intérieur du mur, est friable et contient beaucoup de gros sable et très peu de ciment, de briques pilées, tandis qu' à l' extérieur et sur une profondeur de 30 à 40 centimètres, il est beaucoup plus adhérent, aussi dur que la pierre et mélangé à une grande quantité de ciment, ce qui lui donne une teinte rose plus prononcée. Le parement extérieur du mur est formé de petites pierres taillées de 0 m 15 de longueur sur O m 08 de hauteur. Cette hauteur est la même pour toutes, la longueur seule varie. Elles sont enchâssées dans le mortier extérieur à une profondeur de 12 à 15 centimètres et  isolées les unes des autres par ce mortier qui remplit les interstices larges d' environ 2 centimètres. Ces pierres qui, par leur juxtaposition régulière forment une série de lignes horizontales, sont non pas en grès mais en calcaire dur où paraissent incrustés des coquillages. Entre les lignes horizontales formées par les pierres de revêtement et à différentes hauteurs, viennent se placer des cordons de briques qui règnent tout autour du mur d' enceinte. Le premier de ces cordons, en partant d' en bas, se trouve à une distance très variable de l' assise supérieure de grosses pierres. Entre cette assise et le cordon, le nombre des rangées de pierres de revêtement varie avec la distance. Le plus petit nombre est de 2, le plus considérable de 24. Mais entre ce premier cordon de briques et les cordons supérieurs on compte presque partout douze rangées de pierres de revêtement formant ensemble une hauteur de 1 m 25 environ, ce qui donne pour chaque rangée 0 m 104, résultat correspondant parfaitement avec la hauteur de ces pierres et leur distance indiquées plus haut. Chaque cordon est formé de trois rangs de briques superposées et alternant, séparées entre elles en même temps que consolidées par un ciment rouge d' une épaisseur de deux centimètres. Les briques étant elles-mêmes épaisses de 4 centimètres, il en résulte que l' épaisseur totale du cordon est de 18 centimètres environ. Une brique a 35 centimètres de longueur sur 29 centimètres de largeur. Nulle part la partie supérieure des murs ne présente de traces de ce qui devait en faire autrefois le couronnement. Partout elle est en ruines ou bien elle offre des réparations d' une époque très postérieure à la construction. Les tours, au nombre de seize, ont été les unes recrépies, les autres refaites de fond en comble, du moins quant au parement extérieur. Toutes celles qui n' ont pas été complètement réparées, portent des meurtrières pratiquées au moyen âge. Ces meurtrières sont munies d'une fente perpendiculaire qui se termine dans la partie inférieure par un trou rond. Une de ces fentes se voit au fond d' une ouverture rectangulaire et assez large, pratiquée dans les pierres de taille qu' on substituait pour cet effet au revêtement ordinaire. Elle existe sur la première tour au-dessous de la terrasse du collège.










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Documents sur la ville

Deux documents sur l'enceinte
page 250
Un document sur la ville


Le patrimoine

La ville sur la base Mérimée




La ville



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Les places fortes d'Ile-de-France

Châteaux, château-fort, donjons
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Le monde des châteaux
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dimanche 11 mars 2018

L'enceinte de Château-Thierry















Enserrée entre Meaux et Reims, la Seine-et-Marne et le département de la Marne, là, au Sud du département de l'Aisne, Château-Thierry côtoie aussi le département de l'Oise, la ville se situe dans un vallon de la vallée de la Marne. Château-Thierry appartenait à la Champagne jusqu'à la Révolution française, place forte, forteresse du Comté de Champagne puis du domaine royal, dès le IXe siècle, la ville acquiert son château-fort, puis, un peu plus tard, son enceinte.







Localisation   02400, Château-Thierry, 
département de l'Aisne

Région Hauts-de-France

Construction XIIIe siècle






L'enceinte 

Elle est datable du XIIIe siècle mais a subi de constantes réparations jusqu'au XVIIe siècle, en particulier pour s'adapter aux armes à feu ; désaffectés au XVIIIe siècle, les anciens remparts sont concédés à des particuliers (1787) ; la porte de Marne est démolie des 1767 lors de la reconstruction du pont, celle de Saint-Crépin l'est en 1794 et celle de Beauvais en 1799. Seule subsiste aujourd'hui la porte Saint-Pierre, appelée aussi porte de la Barre, encadrée de deux tours en fer à cheval qui a été édifiée par le comte Thibaud IV de Champagne au XIIIe siècle, le blason sculpté au-dessus de la porte est aujourd'hui effacé, le corps de garde qui la surmonte a été converti en logement, puis en salles d'exposition, ses voûtes d'ogives ont été détruites au XIXe siècle. Demeurent également 8 tours de l'enceinte, 2 autres ayant été détruites dans les années 1870 lors de l'agrandissement de l'hôtel-Dieu. L'enceinte fortifiée représentait à l'origine un périmètre de 1300 m, non compris la section occupée par la muraille du château ; les parements des tours et des courtines sont généralement en grès taille moyen appareil, plus rarement en calcaire ; l'intérieur des murs est en moellon de meulière ou de calcaire ; l'intérieur des tours subsistantes est voûté en cul-de-four ; toit à long pans conique noué sur la porte saint Pierre. Les matériaux utilisés sont en grès ; calcaire ; moyen appareil ; meulière ; calcaire ; moellon

Le rempart qui entourait le bourg de Château-Thierry était flanqué de tours circulaires. Il est conservé au nord-est et était percé de plusieurs porte encore visible aujourd'hui ; porte Saint-Pierre et porte Saint-Jean. Au bord de la Marne subsiste également une grosse tour d'artillerie datée du XVe siècle

L’une des plus anciennes forteresses au Moyen Age possédait en son centre un donjon, mentionné pour la 1er fois en 923 par Flodoart. Au XIIe siècle, ce sont 11 tours qui furent élevées. Les salles souterraines ont été pour partie créées lors de l’extraction de pierres calcaires de construction au XIe siècle. Au XIIe et XIIIe siècles, elles sont renforcées d’arcades pour servir de cellier seigneurial. Les soubassements d’une tour d’enceinte du château du XIIe siècle sont encore visibles.
Les ruines du château-fort des comtes de Champagne et ses remparts dominent la ville de Château-Thierry et constituent un parc de promenade agréable. La butte où il se situe contrôle la vallée de la Marne. Le château a été construit entre les IXe et XVIIe siècles sur des restes de fortifications plus anciennes. En dehors de la base des remparts, la porte Saint-Jean est le seul témoignage encore vraiment appréciable.
Du XIIIe siècle, ces fragments de l'enceinte médiévale de la ville sont à rapprocher des portes Saint-Jean (notice Mérimée PA00115589) et Saint-Pierre (notice Mérimée PA00115590) et des restes du vieux château.

Dès 1022, Château-Thierry fait partie du domaine des comtes de Blois et de Champagne. Les fouilles récentes montrent qu'une enceinte urbaine fut mise en place sous le règne de Thibaud II (1102- 1150). Son tracé n'est pas connu avec précision. Elle devait probablement suivre l'axe formé par la rue du Château, la Grande Rue et l'actuelle rue Jean- de-la-Fontaine. Le bourg ainsi ceinturé s'étendait sur le flanc sud de l'éperon occupé par le castrum. Aussi, sous l'influence du comte, une communauté de prémontrés initialement implantée sur le site du château en 1133, est déplacée à l'extrémité nord de la commune, formant dès 1140 l'abbaye de Val- Secret. Le rattachement du comté de Champagne au domaine royal en 1285 marque une nouvelle étape dans le développement du bourg. Une charte de Commune fut attribuée aux habitants en 1301. Trois ans plus tard, la reine Jeanne de Navarre épouse de Philippe IV le Bel, fonde l'hôtel-Dieu par testament ; cet édifice vient s'ajouter à un encadrement hospitalier qui depuis quelques décennies comportait déjà une maladrerie et une maison- Dieu fondée en 1210 par le chevalier Guy de la Barre dans le faubourg nord-est de la ville, qui allait conserver son nom. Cette dernière fondation devint dès 1236 une abbaye augustinienne. Le comté de Champagne est définitivement rattaché à la couronne par le traité du 14 mars 1336. Une année plus tard débutait le grand conflit. La guerre de Cent ans fut l'occasion de nombreuses destructions. La prise de la ville par les anglais en 1421 fut certainement celle qui occasionna le plus de ravage. Cette période de trouble liée à l'instabilité du pouvoir, marquée par l'alternance répétée et successive d'apanages et de rattachements au domaine royal ne prête guère à la mise en œuvre d'aménagements d'envergure.


 Les limites de la ville 

Le bourg initial s'est formé entre la colline du château et la rivière de Marne.
L'enceinte urbaine du XIIIe siècle enserrait un espace de plus de 20 ha. Certaines rues de l'ouest à l'est enveloppent la colline : Grande rue et rue du Château, cette dernière aboutissant à la porte Saint-Pierre. L'enceinte précédente, plus restreinte, confinait l'agglomération urbaine sur le flanc sud de l'éperon occupé par le castrum. Les rues principales sont coupées par la rue du Pont, au droit de l'axe du pont (p) franchissant la rivière. Cette configuration d'espace urbain est caractéristique des villes d'accession se juxtaposant plus ou moins spontanément à un élément non urbain préexistant : le château

Sous le règne de Thibaud IV de Champagne entre 1220 et 1236 fut édifiée une nouvelle enceinte plus ample que la précédente. Son tracé est élargi en direction de la rivière, vraisemblablement sur des terrains marécageux. Cette nouvelle ligne de protection, prévue plus large que l'agglomération urbaine existante, devait permettre de constituer des lots à bâtir. Coïncidant avec ces lourds travaux, de nouveaux moulins au droit d'un perthuis furent probablement mis en place sur la rivière. Dès cette époque, la ville se trouve divisée en trois paroisses : Notre-Dame, dans le château pour la ville intra-muros ; Saint-Crépin, pour les quartiers extérieurs aux remparts ; et Saint-Martin, pour les hameaux et les fermes environnantes.

L'extension urbaine est indissociable de la dimension économique et de son développement. Le premier constituant est bien évidemment le pont, élément de franchissement et de contrôle, connu dès la deuxième moitié du XIIe siècle. Un « double » péage y taxe la traversée et la circulation fluviale. Il est à mettre en rapport avec la proximité des importantes foires de Champagne. Ce pont est également à l'origine du développement de la rive gauche de la Marne en liaison étroite avec les deux axes commerciaux, routier et fluvial. Cette occupation est protégée par des douves appelées «fossé malingre ».

Le château, comme lieu de résidence, tombe peu à peu en désuétude, faisant l'objet de cours séjours pour être pratiquement abandonné dans le courant du XVIIIe siècle. Les enceintes urbaines ne sont conservées que dans un but fiscal, les tours converties en logement et les fossés progressivement comblés ou réaménagés en jardins.


L'enceinte, la ville

Pour accéder à la ville, il fallait passer sous deux arcades bien fermées de portes et de herses qu' on ne pouvait essayer de briser sans perdre beaucoup de monde. La première de ces arcades présentait de chaque coté sur son front menaçant des tours polygones et des casemates d' où l' on pouvait tirer par les créneaux sur les assaillants. Cette entrée, à découvert par le haut et resserrée entre quatre murailles fortes élevées, portait de chaque côté à des étages supérieurs des ouvertures de fenêtres d' où l' on pouvait accabler de pierres et de flèches les ennemis qui auraient tenté de pénétrer dans le premier fort.
Tout le reste de cette vaste enceinte quoique construit ou rétabli à différentes époques offre presque partout le même plan de fortifications, la même espèce de matériaux, surtout au nord et à l' ouest, endroits les moins accessibles à l' ennemi. Cette porte, dont on a diminué la hauteur en 1785, est encore une des ruines les plus augustes et les plus imposantes de ce vieux manoir de la monarchie, sa façade crénelée, l' ouverture de ses herses, sa voûte tortueuse, l' épaisseur de ses cintres noircis par les siècles, ses jours entrecoupés, sa double galerie, respirent encore toute la grandeur féodale et portent le caractère du XIe siècle.  

Outre la porte qui défendait l' approche du pont, nous voyons dans les anciennes vues de la ville à quelque mètres dans le mur du rempart, une petite ouverture qu' on désignait indifféremment sous le nom de poterne, petite porte ou de porte Saint-Jacques, soit à cause du fort qui n' en était pas éloigné, ou d' une autre petite chapelle de ce nom qui était entre la porte du pont et le fort. Lorsqu'on eut, sous François Ier, reculé le lit de la rivière de manière à laisser une petite place, on lui donna aussi le nom de place Saint-Jacques. Le nom de poterne s' étendit bientôt a quelques maisons bâties dans le voisinage sur une espèce de quai.

Les successeurs d'Heribert conservèrent ce château jusqu'en 945 ensuite il devint la propriété de Richard comte de Troyes. Ce seigneur l'ayant vendu en fief à un nommé Thierry, ce dernier le fit réparer et augmenta considérablement les fortifications, ce qui avait fait présumer que ce Thierry en avait été le fondateur. Il est vraisemblable, en effet, que vers ce temps Château Thierry a cessé de faire partie de la succession des comtes de Vermandois. Vers le XIe siècle, Thierry étant mort, ce domaine passa à Hugues, homme d'une naissance très illustre. Ce seigneur fit agrandir le château en prolongeant sur les parties élevées du nord une ceinture de remparts flanqués de tours et de bastions.

Une entrée fortifiée d'une construction imposante élevée d'étages présente en avant deux tours anguleuses en bastion, elle est gardée en flanc par deux angles d'amortissement. Cette entrée a deux arcades en ogive espacées par vide meurtrier qui se trouvait saisi entre deux herses, là, des ouvertures de tous côtés servaient à massacrer les ennemis. Une autre arcade en cintre était fermée par une porte à doubles battants appuyés de pivots et retenus par le haut à deux colliers en pierres. Sur les côtés de ces arcades sont de vastes casemates d' une voûte élevée sur les points aménagés pour la défense. Un escalier nord a été construit dans l'épaisseur de la muraille pour monter aux étages supérieurs. Au dessous de ces casemates sont des places également voûtées, percées de même par des meurtrières, plusieurs couloirs y donnent accès de toute part. Une large cheminée, qui se trouve dans pièce à droite avec un logement séparé n'ayant pour toute ouverture que la porte intérieure, à présumer que cette grande pièce était une chambre, ou deux longs corridors servent d' entrée dans cet intérieur au bout duquel sont des commodités. La pièce du nord, au premier, est en ruine, la voûte a été détruite et il ne reste plus que les murs de pourtour et les ouvertures. Au-dessous de ces places, on reconnaît facilement par la construction qu'il existait encore un autre étage où le moteur des herses devait se trouver, d'après le rapport de quelques personnes. Il paraîtrait que l'on a baissé cette porte en 1785. Nul doute que ces tours devaient être couronnées de mâchicoulis et de créneaux, malgré cette mutilation, cette porte laisse encore voir les ruines imposantes de ce vieux manoir de la monarchie.
D'après un mûr examen, il est facile de reconnaître que c'est le soubassement d'un ancien donjon qui défendait l'entrée du château, il a trente mètres de long sur vingt quatre mètres de large et six mètres de haut, l'intérieur renferme des magasins voûtés en plein cintre, une porte romane au levant est cintrée à double rang de pierres. En avant de ce soubassement, un large fossé règne sur toute la devanture de la plate forme, lequel ne pouvait se franchir qu' à l'aide d'un pont-levis resserré entre deux tours. Dans le rempart, du côté du midi, une des tours d'un diamètre extérieur de huit mètres renferme dans son soubassement une prison, ou oubliette, elle n'a pour jour et pour entrée qu' un seul trou carré de cinquante centimètres sur soixante percé dans une pierre au sommet de la voûte. Cette pierre est taillée de manière à recevoir une autre pierre pour fermeture. Le rempart et les tours du midi et du couchant sont assez bien conservés jusqu'au raz de la plate forme, leur construction est tout en grès petit appareil carré, comme un pavé. On dirait en regardant cette construction un pavage posé perpendiculairement, mais malheureusement, le côté du nord a souffert davantage, on en a extrait des matériaux.

Les trois derniers "paragraphes" de l'enceinte, la ville, ont été vus page 473 de ce livre
https://books.google.fr/books


On attachait tant d'importance à la possession des châteaux urbains que le roi de France, Louis IV, après la prise de Laon, fit construire une deuxième forteresse dans cette cité. Celle-ci fut élevée auprès de la porte de la ville (938 ap J C) et lorsque Thibaut le Tricheur, comte de Blois, voulut en disputer la possession au roi de France, celui-ci, pour la mettre à l'abri des tentatives du comte, la fit entourer d'une muraille qui se reliait par ses deux extrémités aux murs de la ville (949 ap J C).  Rien en effet ne valait à cette époque la possession d'une ville close, murée et garnie de châteaux pour assurer l'autorité des seigneurs.



Des fouilles;

La fouille réalisée en 1999, d'une emprise au sol de 240 m2, a été implantée dans la moitié sud de la cour de l'ancien centre Jean Macé, soit au plus proche des futurs bâtiments de la médiathèque et de manière à englober le sondage 1 de 1997.
Les vestiges les plus anciens découverts in situ correspondent à une partie de l'enceinte urbaine et à son fossé, orientés nord-sud. L'habitat privé correspondant à la ville intra-muros n'a pu être retrouvé, seules des fosses ont été mises au jour, elles ont livré un matériel datable du début du XIIe s. Suite à la construction d'une nouvelle enceinte dans la première moitié du XIIIe s.(enceinte située 50 m plus à l'ouest, hors emprise de la fouille) ce système défensif est abandonné, l'ancien espace extra-muros demeure exempt de construction et d'occupation réelle jusqu'à l'implantation d'un cimetière au milieu du XIVe s.
Ce cimetière est abandonné et disparaît peu à peu, l'espace urbain gagné grâce à la construction de l'enceinte du XIIIe s. ne subit pas de réel aménagement, seul l'ancien quartier intra-muros du XIIe s. continu d'être urbanisé (fossé parcellaire et zones de rejets domestiques XVe s.). C'est sur cet espace libre de constructions, situé sous enceinte, en contrebas du château médiéval, qu'est implanté en 1489 un couvent de Cordeliers sur l'initiative d'Antoine Le Grand Bâtard de Bourgogne, alors seigneur de Château-Thierry. La fouille a permis de mettre au jour deux galeries du promenoir, ainsi que le jardin. La galerie-est reprend l'orientation nord-sud de l'enceinte du XIIe s. à laquelle elle est adossée, indiquant ainsi que son abandon au profit de l'enceinte XIIIe s. n'a pas entraîné son arasement complet. Les galeries étaient délimitées coté jardin par un mur bahut soutenant à intervalles réguliers des piliers de bases carrées. Plusieurs périodes de constructions-reconstructions, s'échelonnant de la fin du XVe au XVIIIe s., ont pu être mis en évidence.







Des documents sur la ville


Ballades en vélo, à pied à Château-Thierry 

Un document en vieux Français sur les remparts et
 les fossés de la ville (en 1695-1699), livre de 1875



Le patrimoine

La ville sur la base Mérimée

La maison natale de Jean de La Fontaine




La ville


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Les places fortes entourant l'Ile-de-France

Châteaux, château-fort, donjons
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Le monde des châteaux
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Le tourisme Aisne






Château-Thierry au XVIIIe siècle









Les remparts








Ruines du Château-fort


Porte Saint-Pierre







Plan de la porte d'entrée du château de Château-Thierry












jeudi 8 mars 2018

L'enceinte de Soissons















Point de jonction naturel des trois zones géographiques et culturelles que sont l'ancienne région Picardie, l'ancienne région Champagne et l’Île-de-France, entre Compiègne et Reims, au Sud-Ouest du département de l'Aisne, Soissons a été deux fois capital, place forte... Avant notre ère, la ville se dote déjà de remparts, ils évoluent, s'affinent avec le temps ...







Localisation   02200, Soissons, 
département de l'Aisne

Région Hauts-de-France

Construction IIIe siècle après Jésus-Christ, IXe - XVIIe siècle








* Du Haut Empire, période Romaine jusqu'au XVIe siècle

 La structure interne de la ville au Haut-Empire (27 Av Jésus-Christ- 284 après JC), donc  la ville, s'organisait sur des axes majeurs nord-sud et est-ouest : cardo (rue du Commerce ou rue de Beauton) et decumanus (rue du Collège ou rue de l'Échelle du temple). On peut supposer que le passage de l'Aisne se faisait dans le prolongement du decumanus. L'organisation de la cité antique est encore perceptible dans la régularité de la voirie en centre-ville.

Au Bas-Empire, à la fin du IIIe siècle la ville se rétracte dans un castrum d'environ 12 ha. Un imposant mur d'enceinte, dont l'élévation est constituée de lits de pierres calcaires et de tuiles, est fondé sur plusieurs lits de blocs récupérés de monuments publics religieux et funéraires. Ces remplois laissent penser que les monuments détruits provenaient de l'extérieur de cette nouvelle enceinte ou étaient situés sur son tracé. Les structures d'habitat, comme le théâtre et tous les bâtiments publics, sont marqués par cet état d'abandon et de récupération de matériaux. L'enceinte urbaine, de tracé rectangulaire de 300 sur 400 m de côté, était équipée de tours carrées, l'une d'elle est encore visible place Montoie. Elle devait être bordée de fossés alimentés par les eaux de la Crise. Deux portes sont assurées à l'ouest et au sud.

En 877, sous le règne de Charles le Chauve, apparaît la mention d'un comté de Soissons. En 886, le premier comte Éric appuie son pouvoir local en tant qu'abbé laïc de Saint-Crépin, qu'il dote dans les campagnes et à l'intérieur des remparts de la cité. Au début du Xe siècle, les comtes de Vermandois sont les maîtres du Soissonnais. Vers 920, Charles HI le Simple séjournera à Soissons, à l'intérieur de l'enceinte de la ville, sans doute à l'endroit de la tour comtale médiévale. Trois ans plus tard, les troupes de Robert Ier, couronné à Reims en 922, repousseront des murs de Soissons celles de Charles le Simple.

Du rempart, on ne distingue pas d'installations de défense particulière à Soissons pendant cette période où doit subsister le vieux mur du castrum qui ne peut plus assurer la sécurité de la cité. La ville et les abbayes ne résisteront pas aux pillages normands de la fin du IXe siècle (attaques du roi normand Siegfried qui ravage Saint-Médard en 886).

La ville médiévale est prospère au XIIe et au XIIIe siècle. L'accroissement de la population commandera la création d'une plus vaste enceinte fortifiée incluant quelques églises paroissiales. La ville est structurée par trois ensembles : cathédrale et palais épiscopal, abbaye Notre-Dame, Château des comtes ainsi que par ses cinq paroisses.

La Commune, instaurée au XIIe siècle (1116), fut petit à petit chargée des grandes dépenses de la ville (fortifications, collèges, police, etc.) et donc vite asphyxiée par les dettes faute de ressources, celles-ci étant accaparées par les autres pouvoirs (comtes et religieux). La dilution des pouvoirs dans la ville va occasionner des problèmes d'organisation. Les premiers effets de la guerre de Cent Ans se font sentir à Soissons en 1359 : ils occasionnent la construction des fortifications à Saint-Jean-des- Vignes, Saint-Crépin-le-Grand et Saint-Médard. La ville qui résiste au roi Charles VI et à l'armée des Armagnacs est assiégée et pillée en 1414. Après la ruine, la ville change de mains à vingt-cinq reprises dans le quart de siècle qui suit. Le comte de Soissons et de Saint-Pol, Louis de Luxembourg, fait reconstruire la ville jusqu'à son exécution (t 1475) et l'évêque Jean Milet (1442- 1502) en favorise la reprise par sa générosité, mais les communautés religieuses, sévèrement touchées, ne se relèvent pas avant la fin du XVIe siècle.

La Ville était devenue plus forte, elle fut fortifier, pour la rendre plus grande qu'auparavant.
Le Rempart du bout de la Rue de Saint-Rémy retournait de la Tour Macé à la Porte de Saint-André qui était fortifiée de deux Tours qui continuaient jusqu'à la Rivière. Pour enfermer Abbaye de Saint-Jean dans la Ville suivant les Ordres du Roi, le Rempart fut conduit jusque derrière le Mont et de là jusqu' à la rivière. Sur cet espace on marqua les quatre Bastions; de Saint-Rémy, de Mion, de Saint-Jean, de la Bergerie et la Pointe de Saint-Crespin. Le premier est le plus petit et n'a pas été construit tel un fort moderne de son époque,  les trois autres sont plus grands et semblent plus réguliers (deux à oreilles et un à espaules). Avec une pareille diligence on construisit, au Bourg, le Bastion de Saint-Vaast enserré entre deux autres.  Entre ces travaux, pour soutenir la muraille, on éleva des Terrasses le long du Rempart,  ainsi, la Porte Bouillant qui menait au Pont droit à Saint-Médard, demeura bouchée. Il ne resta plus que celle de Croüy qui fut tournée et fortifiée. Durant le creusement du fossé de la Ville on trouva des reliques de l' antiquité.

Depuis, dans le fossé de la pointe de l' Evangile, il fut découvert un conduit de pierre voûté jugé avoir été construit prés de la muraille de ce Château, mais on ne sait pas pour quel usage il fut, pour servir d'égout ou d'aqueduc. En même temps, on travaillait à enfermer l'Abbaye de Saint-Jean dans la Ville en avançant le fossé pour le Bastion de Saint-Rémy,  des marques de l' ancienne Eglise furent trouvées ainsi que de gros piliers des murs épais, les Fours qui servaient au Baptême, etc...


~ Dans un nouvel espace urbain

La topographie soissonnaise, au Moyen Âge, va se fixer sur la rive gauche de l'Aisne à l'intérieur d'un rempart de pierres de plus de 50 ha, protégé de tours et percé de portes. La ville s'étend surtout à l'ouest et au nord, et s'organise sur la rive droite à l'intérieur d'une enceinte. Au début de cette période on ne sait pas si la ville est encore protégée seulement par le mur du castrum, ou si préexistait une enceinte de terre et de bois reprise dans le tracé plus tardif de la fin du XIIIe siècle. De ce dernier subsiste une tour encore en élévation (tour Macé). Deux autres tours nous sont bien connues grâce à des photographies anciennes, (vestiges de la tour de l'Évangile), et par des sources iconographiques (plans, dessins) (tour Lardier). L'enceinte est percée de plusieurs portes correspondant aux grandes voies d'accès à la ville : au sud la porte Saint-Martin (route de Reims), à l'ouest la porte Saint-Christophe (route de Compiègne), au nord-ouest la porte Hozane (Saint-Quentin), à l'est le pont (rive droite, Laon, Coucy). Entre ces portes principales existaient des poternes. Le passage de la rivière donne à la ville une importance majeure dans le réseau régional des communications, les ponts les plus proches étant situés à Compiègne à l'ouest, et Vailly-sur- Aisne à l'est. Il semble qu'en 1181, d'après les chartes de Philippe Auguste, le roi voulait relier Saint-Waast et Saint-Médard sur demande du pouvoir comtal. La commune, s'intéressant peu à la rive droite de l'Aisne, qui n'avait pas d'intérêt économique, n'a réalisé qu'un îlot fortifié protégeant le pont de la ville. Le faubourg d'Aisne ou de Saint-Waast n'est qu'une tête de pont à peine protégée et de faible surface. Le pont était protégé sur la rive gauche avec une bascule entre deux tours de défense contenant la salle de réunion des gouverneurs et des échevins.


~ La ville

La population de la ville est difficilement quantifiable pour la période médiévale, peut-être de l'ordre de 5000 habitants ? Toute la population peut être théoriquement abritée dans la cathédrale. Les chantiers de construction qui s'ouvrent à la fin du XIIe siècle doivent profondément transformer la ville pendant plusieurs décennies. À l'intérieur de l'enceinte fortifiée la ville est partagée en trois zones d'influence :

 - L'évêché : le quartier épiscopal et canonial est bien délimité autour de la cathédrale. Au nord le quartier canonial et le collège Saint-Nicolas, au sud le quartier épiscopal, et à l'est l'Hôtel-Dieu. Il est doté d'une administration indépendante sous la tutelle de l'évêque et du chapitre. Au nord, la clôture canoniale définissait un quadrilatère fermé par des portes : rue Saint-Christophe, rue de la Buerie/rue de Jaulzy, et au chevet de la cathédrale. La maison de la Châtre, rue du Cloître, est un vestige de ce quartier canonial. Elle abritait une école. Le collège Saint-Nicolas est attesté en 1214 (une chapelle est achevée en 1221). L'angle sud-ouest de l'ancien castrum formait une limite du domaine de l'évêque, dont la plus ancienne mention remonte à 1125. Ce domaine est composé de la chapelle Saint-Louis, ainsi que du palais épiscopal construit au cours du XIIe siècle sur le vieux mur du castrum.

- L'hôtel-Dieu, mentionné vers 1210, fait suite à une « maison de l'Aumosne », modeste construction dont la localisation est inconnue. En 1332, les chanoines de Saint-Jean-des-Vignes instaurent le collège Sainte-Catherine au sud du palais épiscopal, contre la nouvelle enceinte fortifiée.

- Le domaine du Comte : Installé dans l'angle nord-est du castrum, le chef- lieu du pouvoir comtal est situé dans le château des comtes, ou « Château Gaillard ». Du XIIe au début du XIVe siècle, le comté est aux mains de la famille de Nesles, puis de Châtillon et de Coucy jusque 1410. On y trouve plusieurs paroisses : Saint-Léger, Saint-Victor, Saint- Christophe. Saint-Léger, rendue à l'évêque en 1139, devient une abbaye qui prospéra au cours du XIIe siècle. Le pont est construit en 1265 avec un moulin et un accès fortifié avec deux tours servant de salle de réunion aux gouverneurs et échevins (nord) et au Change ou beffroi (sud). Le pont-levis est attesté jusqu'en 1550.


~ Les temps modernes - fin du Moyen Âge (VIe au XVe siècles)

Le rôle de place-forte de la ville est renforcé, sous Henri II, afin de protéger Paris, siège de la royauté. Le franchissement de la rivière en fait un objectif stratégique. La ville, qui compte environ 8000 habitants, garde une grande importance religieuse, mais elle est ravagée par les exactions des Huguenots en 1567, durant les guerres de religion. Elle est occupée par l'armée du prince de Condé pendant six mois, abbayes et églises sont dépouillées et vandalisées. Les Guises obtiennent Soissons, à titre de place de sûreté, par le traité de 1585. La ville est gouvernée par le duc de Mayenne, chef de la Ligue, jusqu'à sa mission en 1595.

Le XVIIe siècle est l'apogée du domaine religieux urbain avec un monastère pour chaque congrégation. C'est une période de grands travaux pour la ville. L'activité économique du XVIe siècle avait été stimulée par l'agrandissement du périmètre fortifié et l'organisation du siège présidial.


Les fortifications
 C'est l'agrandissement du périmètre fortifié vers le sud et les importants travaux de fortifications tout autour de la ville qui marquent la topographie urbaine de cette période. Les travaux commencent sous Henri II, en 1551. L'enceinte va alors englober l'abbaye Saint-Jean-des-Vignes et va doubler la superficie de la ville. L'enceinte fortifiée ne résiste pas à la ruse des Huguenots qui occupent et pillent la ville en 1567. Elle arrête les Frondeurs et Espagnols vers 1650. Sous Louis XII, en 1617, elle subit un nouveau siège conduit par le comte d'Auvergne. Sous Louis XIV, les fortifications perdent leur utilité. Vauban, qui fortifie les frontières n'intervient pas à Soissons. L'entretien des murailles est stoppé et certaines sont transformées en promenade. Au XVIIIe siècle le plan de Lejeune de 1768 montre tout le périmètre fortifié planté de rangées d'arbres.

Soissons était la grande place de guerre. Ses remparts construits à la façon gauloise more gallico avec de grands et forts madriers et pieux entrelacés maçonnés de boue et de pierres étaient fort solides et élevés Muri altitudo a dit César en parlant de cet oppide où pendant la nuit qui suivit la défaite des Belges confédérés sur la rive droite de l Aisne et à Mauchamps la foule des fuyards s' était jetée Omnis ex fugâ Suessionum multitudo in oppidum proxima nocte convenit. La position de la ville sur une petite colline ne manquait pas de solidité.
 César prit ses précautions renversa les vieilles murailles gauloises et leur substitua les fortifications puissantes qui durent survivre jusque sous les rois carlovingiens. Les Romains, en effet, ne durent pas attendre les invasions ou coups de main des Germains pour mettre Soissons en bon état de défense. Soissons fut de suite à la fois une de leurs capitales, un grand centre administratif et un point militaire important. La Notice des dignités de l' Empire nous montre sous Dioclétien cette ville possédant depuis longtemps déjà un des quatre grands arsenaux du nord et de la Gaule belge.

L' enceinte Gallo-romaine carrée et fortifiée (de M de La Prairie) n'aurait donc occupé que l'emplacement assez exigu de l'ancien oppide gaulois dont les formes furent seulement redressées et équarries. Les grands côtés de ce rectangle avaient 400 mètres de longueur et les petits environ 300. Ils enfermaient l'espace assez restreint où sont figurés l'évêché, la cathédrale, le collège, le palais de justice, la Congrégation, les églises de Saint-Pierre et de l'abbaye Notre-Dame et l'Hôtel-Dieu, c'est à dire à peine le tiers de la ville moderne. Quatre tours d'angles flanquaient la muraille, la plus grosse, commandant la rivière à l'angle Nord est appuyé sur un ancien bras de l'Aisne. Évidemment celle-ci qui était passée sur un pont de pierre, dut être pourvue d'une tête de pont dont l'ancienne tour des Comtes pouvait être un débris. D'autres tours rondes appuyèrent aussi la courtine bien qu'elles n'apparaissent pas sur le plan dressé par M de Villefroy. Un large et profond fossé séparait la ville proprement dite de sa banlieue, très peuplée de châteaux, de temples, de monuments. L'enceinte fortifiée a gardé un visage très vivant et très apparent, sur un modèle d'un curieux spécimen de construction en petit appareil, qui a été le plus fréquemment employé par les Romains. A Soissons ils l'ont assis sur un soubassement de grand appareil. La muraille, dont fait partie ce spécimen, existe sur une certaine longueur dans une maison de la rue des Minimes et soutient des bâtiments dépendant de l'évêché, c'est-à-dire placés à la rencontre des deux parties de courtine Ouest et Sud de l'enceinte. Au-dessus de la base construite en grand appareil et composée de cinq assises; une première zone de neuf assises de petites pierres presque cubiques porte une seconde zone composée de trois rangs de briques, Neuf assises encore portent un second bandeau de briques, une troisième zone de cubes de pierre et enfin des assises irrégulières de grand appareil. Les zones de briques pénétrant assez profondément vers l'intérieur de la maçonnerie pour lier l'ensemble et conserver l'aplomb du petit appareil avec une couche épaisse de mortier où le tout est noyé. Il faut remarquer encore que, par un excès de précaution, la plus basse ligne de petites pierres carrées est entamée par places par le grand appareil.









Des documents sur la ville

Le territoire du peuple Belge des suessions et la cité
https://www.revue-archeologique-picardie.fr/bibliotheque/Defente%201984.pdf


L'enceinte et son tracé

Le patrimoine



La ville



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Les places fortes entourant l'Ile-de-France

Châteaux, château-fort, donjons
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Le monde des châteaux
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Le tourisme Aisne













Démantèlement des fortifications







Soissons et ses environs








































dimanche 4 mars 2018

L'enceinte de Mantes-la-Jolie





































Mantes-la-Jolie est située au Nord des Yvelines, plus précisément à l'Ouest de Paris et au Nord-Ouest de Versailles, préfecture du département. La ville est au centre d’une agglomération qui compte près de 90 000 habitants, elle est implantée au cœur de la vallée de la Seine, dans un méandre de la rive gauche du fleuve, elle était la première ville royale de la vallée de la Seine. Pour l’Île-de-France, région où la majeure partie des fortifications urbaines a été arasée, il s’agit de vestiges exceptionnels de fortifications royale.







Localisation   78200, Mantes-la-Jolie, 
département des Yvelines

Région Ile-de-France

Construction  XIe-XVe-XXe siècle





Au Moyen Âge, face au duché de Normandie, Mantes-la-Jolie était la première ville royale de la vallée de la Seine pour le contrôle des liaisons fluviales et routières entre Paris et Rouen. Par ailleurs, l’itinéraire nord-sud de la vallée de la Vaucouleurs, parallèle à la frontière ducale, reliait les villes de Chartres et Beauvais en franchissant la Seine à Mantes. En raison de cette situation de frontière et de nœud de communication, les Capétiens puis les Valois furent particulièrement attentifs au renforcement de cette ville si stratégique, tant du point de vue politique que commercial. Ainsi, dès le XIe s., la constante rivalité entre les ducs de Normandie et les Capétiens entraîna la création d’une première enceinte défensive. Celle-ci fut étendue au fur et à mesure du développement urbain et matérialisa, peu ou prou, les limites de Mantes jusqu’au début du XXe s. 

Très tôt la ville a été fortifiée en plus du château. C’est la première enceinte que les archéologues restituent par déduction appuyée sur la morphogenèse. A la suite des pillages normands, Charles le Chauve renforce les fortifications du château et fait reconstruire les murailles de la ville. La ville était « munie de bonnes murailles et remparts avec de très larges et profonds fossés » selon une chronique postérieure citée par Marcel Lachiver. Cela n’empêcha pas sa mise à sac par le duc de Normandie en 1087. Les habitants reconstruisirent la ville et « firent clore leur dite ville de murailles et tours ». On peut considérer que cette période fut celle de l’édification de la seconde enceinte. Luc Bourgeois en a reconstitué le tracé qui se confond avec la muraille postérieure au nord, de la tour Saint Roch à la Tour Brayant. A partir de cette dernière le tracé se resserre pour rejoindre la rue de la porte Cadotte puis la rue de la Sangle (Luc Bourgeois lui fait néanmoins faire un détour par la rue Maurepas, plus au sud, avant de rejoindre la rue de la Sangle puis les bords de Seine). La prospérité de la ville au XIIe siècle entraîna la croissance de la population, qui selon les données du Pouillé de Chartres devait dépasser 1500 habitants in muros et peut-être le double avec les faubourgs selon Bruno Dufaÿ. Les deux directions prises par cette expansion sont le prieuré Saint-Martin et le prieuré de la Madeleine, si bien qu’une troisième enceinte fut entreprise dans le courant du XIIIe siècle. Il est vraisemblable mais pas attesté que ce fut l’œuvre de Philippe-Auguste. Les limites de la ville sont alors fixées jusqu’au cadastre napoléonien. Des aménagements sont toutefois effectués au gré des besoins, comme sous le règne de Saint-Louis, où la porte de la ville du côté des Cordeliers est refaite à neuf. En 1313 ce sont les murs du côté de Rosny qui sont en très mauvais état. Louis X le Hutin demande aux habitants de reconstruire la porte de Rosny à leurs frais. Le reste de la muraille est ruiné jusqu’à la porte aux Saints.

À partir du milieu du XIVe s., Mantes subit de plein fouet les désordres de la guerre de Cent Ans. Durant cette période, la ville est successivement prise par l’un ou l’autre des adversaires à neuf reprises. De ce fait, des travaux furent régulièrement engagés pour renforcer l’enceinte urbaine. Dès 1351 Charles de Navarre, allié des Anglais, engagea une première campagne de consolidation des fortifications. Puis, après la reprise de Mantes par Du Guesclin en 1365, le roi Charles V poursuivit les travaux. En 1419, les bourgeois de Mantes livrèrent la ville à Henry V Lancastre, qui disposa ainsi d’une place forte majeure pour le contrôle de la région, Mantes se situant désormais à la limite des possessions anglaises de Normandie et de la France anglo-bourguignonne. De ce fait, entre Rouen élevée au rang de nouvelle capitale du royaume et Paris gagnée à la cause bourguignonne, Mantes jouait un rôle particulièrement actif dans la nouvelle carte politique du royaume. Suite à la signature du traité de Troyes qui instaura le principe de la double monarchie en 1420 et légitima l’autorité d’Henry V, la commune ne fut plus « occupée » car relevant de la seule autorité du Lancastre. Avec la mort de ce dernier en 1422, puis avec celle de Charles VI, la commune dut obéissance à Henry VI, seul souverain légitime, mais seulement âgé d’un an. C’est donc aux exigences du duc de Bedford, frère de Henry V et régent, que la commune se plia. C’est dans ce contexte qu’une nouvelle campagne de travaux fut engagée et se prolongea jusqu’en 1449, date de la fin de « l’occupation anglaise ». À cette époque, on estime que la population de Mantes s’établissait à environ 2000 habitants.
À cette époque, on estime que la population de Mantes s’établissait à environ 2000 habitants. L’enceinte présentait une circonférence supérieure à 1,5 km et comportait sept portes et treize tours. Les trois principaux accès étaient la porte aux Saints ou Chatraine placée à l’est sur la route de Paris, la porte aux Images ou du Pont donnant accès au pont traversant la Seine en direction de Beauvais, et la porte de Rosny ouverte à l’ouest, vers Rouen. Cette dernière constituait le plus important élément fortifié de l’enceinte. À l’époque de l’intervention, les informations relatives à la porte de Rosny apparaissaient assez sommaires. En 1876, Eugène Grave, un historien local qui avait fortuitement observé les fondations lors de travaux, décrivait « deux grosses tours rondes, reliées entre elles, assez rapprochées, de manière à laisser en dessous le passage d’une voiture.
La porte de Rosny avait un étage, et un toit en poivrière au-dessus de chaque tour. C’était là, autrefois, qu’était gardés la poudre et divers engins de guerre appartenant à la ville ». En 1925, Eugène Saintier, autre historien mantais, publia un livre consacré aux fortifications de Mantes. Pour lui, la construction ou la reconstruction de la porte de Rosny avait été entreprise en 1313-1315, à la demande de Louis le Hutin. Eugène Saintier précisait que la porte « portait les armes de la ville et était composée de deux tours assez rapprochées ; mais laissant entre elles le passage de voiture, les tours reliées par un bâtiment rectangulaire étaient construites avec les matériaux provenant des charniers du cimetière et des maisons du faubourg ; les charpentes étaient couvertes en tuiles ». Cette description était accompagnée du plan des vestiges souterrains qu’Eugène Saintier avait visités en 1891, ainsi que du relevé « des fragments de murs » du rez-de-chaussée observés en 1922. Enfin, des observations archéologiques avaient été effectuées en 1982 par le Credop (Centre régional d’études historiques et documentaires de l’ouest parisien) lors de terrassements effectués place de la République, mais sans avoir donné lieu à la rédaction d’un rapport (information Olivier Blin).

Pour sa part, l’iconographie est assez approximative. La pièce la plus ancienne est un plan manuscrit de Mantes à la fin du XVIe s.  sur lequel on distingue, comme l’indiquait Eugène Saintier, deux tours précédant un bâtiment central traversé par un passage charretier. Cette disposition est confirmée par le Plan de dîmage des chanoines de 1622 et sur une estampe conservée à la Bibliothèque nationale de France (coll. Lallemant de Betz, Vxs 23, Ft 5, n° 2897). En revanche, les deux gravures représentant Mantes depuis les coteaux de Limay, respectivement datées du règne de Henri IV (CHASTILLON 1641) et du milieu du XVIIe s., ne montrent plus que les parties hautes du bâtiment central et de la tour sud. La démolition des parties hautes de la tour nord peut donc être datée de la première moitié du XVIIe s., époque de la destruction de certaines fortifications édifiées autour de la porte de Rosny. Enfin, le plan général de la ville de Mantes avec ses nouveaux ponts et leurs abords, dressé vers 1756-1765 préalablement au percement de l’actuelle rue Nationale à travers la ville ancienne, représente les tours de la porte de Rosny au trait fin, c’est-à-dire de la même façon que les édifices à démolir. Ce détail prouverait que la démolition du siècle précédent n’avait été que partielle. Enfin, le Cadastre napoléonien permet, d’après la dimension des parcelles bordant l’enceinte, d’estimer la largeur du fossé, tout au moins pour l’Époque moderne, à environ 26 mètres. Un pont dormant associé à un pont-levis permettaient son franchissement.


Pour l’Île-de-France, région où la majeure partie des fortifications urbaines a été arasée, il s’agit de vestiges exceptionnels de fortifications royales qui, au sein du même ensemble architectural, témoignent d’un demi-siècle d’expérimentations pour créer des espaces spécialisés, pour adapter un ouvrage fortifié préexistant au développement de l’artillerie à poudre et à l’utilisation du boulet métallique. L’importance des travaux de fortification effectués à Mantes au XVe s. prouve qu’à la demande des autorités royales, anglaise puis française, la commune mobilisa efficacement et rapidement ses ressources pour renforcer ses défenses et faire face aux menaces militaires de l’époque.



Durant tout le bas Moyen Âge les fortifications de la ville furent financées par les Mantais. De la sorte, on exigeait de la communauté un service d’entretien des remparts, des tours, des portes, des fossés, ainsi que le gué. Cependant, en raison d’un manque d’entretien, l’enceinte était très délabrée et n’était plus véritablement adaptée à la poliorcétique du XVe s., en particulier à l’usage de l’artillerie. Aussi, Henri V décida d’y mener une politique active de travaux de réfection et d’aménagement, faisant de Mantes un élément clé pour sa mainmise sur le pays et les opérations militaires alentours, comme par exemple l’expédition de Meulan en avril 1420 (GRAVE 1896, p. 16-17). Mantes, déjà acquise à la cause bourguignonne, s’accommoda de la domination des Lancastre dont la légitimité était réglée par le traité de Troyes. Ainsi, les Mantais ne faisaient que se soumettre à la seule autorité légale du royaume, et lorsque Henry V et plus encore le duc de Bedford décidèrent de la réfection des fortifications de la ville, ils le firent en s’adressant à leurs sujets et non à une population occupée. Cette légitimité politique reconnue, les Lancastre usèrent d’une politique fiscale particulière, et reprise aux Valois pour entreprendre la rénovation et l’aménagement de l’enceinte. Ainsi, Henry V puis son frère décidèrent d’abandonner à la commune une partie des taxes qu’ils prélevaient habituellement sur la vente du vin et du sel. Ce renoncement fut cependant assujetti à la condition expresse que le bénéfice fut affecté aux seuls travaux de fortification. Il s’agit d’une politique d’imposition indirecte commune aux villes occupées (JONES 1999, p. 111) : entre 1418 et 1422, Argentan, Bayeux, Caen, Evreux, Falaise, Gisors, Louviers, Mantes, Montvilliers, Pontoise, Rouen et Vire ont toutes contribué à ce système fiscal de financement de défense urbaine. À Mantes, l’attribution du titre « Chouquet » vient de la proximité étroite qui existe entre l’impôt levé sur le vin et les travaux que sa perception permit.






Des documents sur la ville

Trois documents sur la ville fortifiée 



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Tour Saint-Martin (en 1976)






Une échauguette de l'enceinte



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