La Picardie en 1789 |
C'est à la fin du XIe siècle que le mot « Picard » apparut pour la première fois dans un texte : Guillaume le Picard mourut au cours de la Première croisade, en 1098. « Picard » désigna des hommes avant de désigner un territoire. Au XIIIe siècle, il y avait une « nation picarde » (ensemble des étudiants parlant le dialecte picard) à l'Université de Paris. La Province de Picardie n'émergea réellement qu'à la fin du Moyen Âge (fin du XVe siècle), lorsqu'elle devint la marche frontière entre les Pays-Bas bourguignons et le royaume de France. Un gouvernement de Picardie fut alors créé, qui disparut à la Révolution française.
Une partie des maisons royales de Picardie devinrent, avec le temps, de véritables palais, parmi celles-ci l'on peut trouver; Verberie, Quierzy, Braine et Compiègne qui furent les plus célèbres.
Comme la plupart des maisons royales, des résidences ne tardèrent pas à devenir un rendez-vous de chasse. Les chefs de la première race franke et les rois ou empereurs karlovingiens aimaient beaucoup ce divertissement, auquel la magnificence présidait alors. Les ministres et les principaux officiers de l'armée devaient y prendre part; la reine et les femmes de sa cour se rendaient aussi aux chasses royales ; elles montaient des chevaux richement harnachés. La forêt de Cuise, les palais de Quierzy, du Chêne, ceux de Compiègne et de Venette étaient les lieux habituels du rendez-vous.
Vic-sur-Aisne |
Un grand nombre de château-forts s'étaient élevés en Picardie dès la fin du neuvième siècle mais en donnant aux peuples, qui redoutaient des invasions nouvelles, de justes motifs de sécurité ces points fortifiés assurèrent l' impunité à leurs possesseurs et aux nombreux soldats.
Baizieux, en Amiénois ( Basiu, seu Baisium, Bacium, Basium vel Bacivum. ), palais habité par les rois ou empereurs de la seconde race. Il n'en reste aucun vestige.
Bargny, en Valois. Les chartes latines l'appellent Bri?macum, Branacum, Beririneium, Britannicum, Bernegium, Brinnagum et Berigneium. On croit qu'il était situé près de Crépy. Fondation ignorée ; les uns l'attribuent aux Romains, d'autres à Klother Ier. Quelques historiens l'ont confondu avec le palais de Braine, en Soissonnais ; mais le savant Leboeuf a dissipé tous les doutes sur ce point. Le palais de Bargny fut détruit au XIIIe siècle ; il relevait alors des comtes de Valois.
Berny, en Soissonnais. Une donation de Dagobert I a consacré l'existence de ce palais. Il appartint aux religieuses de Marchieunes.
Béthisy-Saint-Pierre, en Valois ( Bistisiacum seu Besiisiacum.) Maison royale construite en 1030 par la reine Constance. Plusieurs ordonnances des rois de France sont datées du palais de Béthisy. Louis-le-Jeune et Philippe-Auguste vinrent souvent y résider.
Bois d'Ajeux, en Beauvaisis. Maison royale où se rendait Karle-le-Grand. Donnée par Karle-le-Chauve aux religieux de Sâint-Corneille de Compiègne.
Bonneuil, en Valois (Bonoyilus seu Bonogihnn.) Palais où résidèrent les chefs des deux premières races.
Bouville, en Valois (Bovilla vel Thruilla. ). Palais des chefs karlovingiens converti en monastère, au commencement du XIIIe siècle, par la comtesse Ëléonorë, dame du Valois. C'est là que fut fondé le Parc-aux-Dames.
Braine, en Soissonnais. Les détails qui s'y rapportent sont consignés dans le texte qui a précédé.
Bucy, en Tiérache. Maison royale, au témoignage du père Lelong et de plusieurs historiens.
Chambly, en Beauvaisis ( Cameliacum seu.Camliacum. ) Maison royale pendant l'époque karlovingienne. On y rendait la justice.
Chaourse, en Laonnois. Karle-le-Chauve vint quelquefois habiter ce palais ; il y passa les fêtes de Pâques de l'année 867 et le donna, peu de temps après, à l'abbaye de Saint-Denis. On en voyait quelques vestiges au XVIIIe siècle.
Chelle, en Soissonnais (Kala, Chala, Cala.) Résidence royale, au témoignage de Mabillon et de beaucoup d'historiens.
Choisy-en-Laigue, en Soissonnais (Cauciacum.) Palais où résidèrent les chefs de la première race et où moururent Khlother Ier et Khildebert III.
Crécy, en Ponthieu ( Crisciacum seu Creciacum in Pontivo. ) Les derniers chefs de la première race eurent un palais à Crécy. Plusieurs chartes sont datées de cette résidence.
Crécy-sur-serre, en Tiérache ( Creciacum sen Creceium ad Sàram. ) Palais des chefs de la première race, il n'en reste rien depuis plusieurs siècles.
Compiègne
Comme Quierzy Braine et Verberie Compiègne fut à la fois une maison royale et un rendez-vous de chasse pendant la période des deux premières races frankes. C'est là que Dagobert 1er régla la fondation de la célèbre abbaye de Saint-Denis et qu' un parlement déposa Lodcwig le Débonnaire.
Corbeny, en Laonnois (Corbiniacum vel Corbanacum.) C'est là qu'en 776, après la mort de Karloman, Karle-le-Grand fut reconnu roi par les Franks d'Ausfrasie.
Palais de Crouy, à Soissons (Croviacum. aut Croiciucum. ) Les Romains eurent à Soissons plusieurs châteaux, un amphithéâtre et une fabrique d'armes ; Syagrius résidait dans celte ville. Les chefs de la première race franke y bâtirent deux palais ; le plus célèbre était celui de Crouy. C'est dans son enceinte que Khlother Ier fit jeter les fondements de la célèbre abbaye de Saint-Médard.
Cuise, en Valois (Cotia sëu Causia et sequioribus Cuisia. ) Khilpérik Ier et Frédégonde habitèrent le palais de Cuise, siège d'une juridiction étendue pour tout ce qui tenait à la pêche et aux délits commis dans les forêts. La reine Adélaïde, veuve de Louis-le-Gros, y réunit Charles-Quint dans cette magnifique résidence où Charles IX épousa Elisabeth d'Autriche. Le château royal, pris par les Bourguignons et par les Anglais, durant les guerres du moyen-âge, réparé par la sollicitude de nos rois, fut rebâti par Louis XV, achevé pendant le règne de Louis XVI et restauré par Napoléon.
Les résidences royales de Folembray, en Soissonnais, et de Villers - Cotterêts, en Valois, remplacèrent, sous le règne de François Ier, d'anciens château-forts célèbres pendant le moyen-âge par les sièges qu'ils eurent à soutenir.
Folembray, le premier château de Folembray avait été construit en 1210 par Enguerrand III, sire de Coucy
disait ; on l'appela, depuis lors, le vieux palais d'Adélaïde ; et c'est sur son emplacement que fut fondé, au XIIe siècle, l'abbaye de Saint-Jean-au-Bois.
Le chene Heberlot sur la commune de Pierrefonds, en Soissonnais (Palatium Casnum, Casnus seu Casne. ) Palais des chefs karlovingiens où Lodéwig-le-Bègue convoqua les grands du royaume en 877. Détruit au Xe siècle par les Normands. Le chêne Herbelot, célèbre dans la contrée, était placé au milieu des ruines de ce palais.
Lens, en Artois (Helena, LenenseCastrvm, Lensium, Lensum.) On affirme que les chefs mérovingiens eurent à Lens une résidence qui devint un château-fort au VIIe siècle.
Le Louvre ou Château Royal de Senlis ( Silvanectum, Palatium Silvanectis. ) Karle-le-Grand et Karle-le-Chauve vinrent souvent y résider. On tint au Louvre plusieurs conciles ; les rois de France l'ont habité jusqu'au règne de Louis XIII. On donne à ses ruines le nom à Châtel du Roy ou Vieux-Château.
Maumacques, en Soissonnais (Mamaccoe, Mammacoe, Mamaca, Momacum, Mamarcioe. ) Résidence des chefs des deux premières races. Plusieurs diplômes de Khildebert Ier, de Dagobert Ier, de Karle-le-Chauve et de Karle-le-Simple sont datés de Maumacques. Détruit au IXe siècle par les Normands.
Montdidier, en Santerre ( Mons Desiderii. ) Plusieurs rois de la troisième race ont eu un palais à Montdidier. Philippe-Auguste l'habita quelquefois. Il en reste des vestiges.
Mont-Notre-Dame, en Soissonnais. Résidence des chefs des deux premières faces. On y tint sept conciles en 589, 961, 972, 973, 977, 985 et 1029. Le Mont-Notre-Dame devint un château-fort.
Montreuil-en-Ponthieu ( Monesterolium, Monstrolium in Pontivo.) Hariulfe, Duchêne et Mabillon nous apprennent que les chefs de la seconde race eurent un palais à Montreuil.
Morlacumm, Morlacûm, Marlacum. On ne s'accorde pas sur l'emplacement de ce palais dont il ne reste aucun vestige. Le savant Leboeuf affirme qu'il était situé dans la vallée de la Thève, à l'est de La Morlaye en Valois.
Nogent-les-Vierges, en Beauvaisis (Nogentum ad Virgines, Novigentum ad Isaram.) Résidence des chefs de la première race. On n'en connaît pas l'emplacement.
Noyon, (Noviomayus Veromanduorum, Noviomum vel Noviodunum. ) Les chefs des deux premières races eurent un palais à Noyon, au témoignage de Mabillon. Khlother III et Karle-leGrand y ont résidé.
Orville, en Artois. Maison royale habitée par les chefs de-la race karlovingienne. Il n'en reste rien.
Péronne, en Santerre ( Perunna, Palatium Perronensis. ) Palais des chefs mérovingiens.
Quierzy, en Soissonnais.
Saint-Léger-en-Laigue, en Soissonnais (Sanctus Leordegarius in Bosco. ) Maison royale, au témoignage de Mabillon et de plusieurs historiens, où Philippe Ier, roi de France, fonda une communauté de religieux en 1083.
Samoussy, en Laonnois ( Salmonciacum , Palatium Salmontiaci.) Plusieurs rois ou empereurs de la seconde race résidèrent à Samoussy ; Karloman, frère de Karle-lc Grand, y mourut et Karle-le-Chauve y tint une diète en 876.
Servais, en Tiérache ( Silvacus vel Silviacus.) Karle-le-Chauve assembla deux parlements à Servais en 853 et en 871.
Trosly, en Soissonnais ( Trosleium, Troslegium vel Trosliacum.) Résidence royale pendant l'époque karlovingienne, où plusieurs conciles s'assemblèrent. Trosly fut détruit par les Normands.
Venette (Venitta seu Venita. ) On ne connaît pas l'emplacement de ce palais mais Mabillon nous apprend qu'il était situé sur la rive droite de l'Oise dans le voisinage de Compiègne.
Verberie, en Valois.
Ver, en Valois (Vern seu Vernum Palatium. ) Résidence des chefs des deux premières races. On y tint deux conciles en 754 et en 844.
Versigny, en Tiérache. Maison royale pendant l'époque karlovingienne,. Karle-le-Grand y reçut, en 779, les hommages et les présents de Hildebrand, duc de Spolette.
Vic-sur-Aisne, en Soissonnais ( Viens ad Aoeonam. ) Lodewig-le-Débonnaire donna cette résidence royale à l'abbaye de Saint-Médard.
Villers-Cotterêts, en Valois ( Villa ColliResti.)
Vitry, en Artois (Victriacum, Victoriacum, Vitrei, Vitris.) Les Romains avaient eu un château à Vitry ; les chefs de la première race y bâtirent un palais. C'est là que Sigheberl, roi d'Auslrasie, fut assassiné sur l'ordre de Frédégonde. Le palais de Vitry devint un château-fort.
Pour aller plus loin, page 23 https://books.google.fr/books
Louis d'Orléans et la fortification dans le Valois
La thèse de Viollet-le-Duc n'était, à vrai dire, qu'une des nombreuses suggestions qu'il a faites dans son Dictionnaire. Elle a été mise en forme et officialisée par le général Wauwermans. La théorie était la suivante : le Duché de Valois, considéré comme une région militaire autonome, était défendu par seize forteresses, disposées en deux lignes de défense.
La première ligne aurait été constituée par les châteaux de Creil, Montépilloy, Nanteuil-le-Haudouin, Gesvres, Gandelu, Neuilly-Saint- Front, Oulchy-le-Château et Braine.
La seconde aurait compris les châteaux de Verberie, Béthisy, Crépy, Vez, La Ferté-Milon, Louvry. Le système aurait été complété par Pierrefonds, et, plus au Nord, par Coucy, considérés comme les ultimes réduits.
Ces lignes, disposées le long des limites sud et est du duché, étaient censées le protéger des attaques venant du sud. Deux années plus tard, une thèse quelque peu différente était proposée par Jarry, le biographe de Louis d'Orléans. Pour lui, deux lignes de défense existaient ; elles regardaient cette fois le nord-est (La Fère, Coucy, Oulchy-le-Château en première ligne, Pierrefonds, Villers-Cotterêts, La Ferté-Milon, Neuilly-Saint-Front et Château-Thierry en deuxième ligne).
De ces deux hypothèses, seule la première a fait fortune : quasiment tous les ouvrages d'architecture militaire l'admettent, et il n'est pas rare qu'elle apparaisse au cours de monographies consacrées aux monuments régionaux. Deux démarches sont nécessaires pour contrôler ces théories: Il convient en premier lieu, de vérifier les données de base (consistance du comté, puis duché de Valois ; état de la fortification ; politique de Louis d'Orléans en matière d'armement et de fortification), nous examinerons ensuite dans quelle mesure la stratégie médiévale permettait à. des princes tels que Louis d'Orléans, d'organiser des « lignes de défense ».
Ses constructions, les châteaux et les enceintes, se sont échelonnées en période de fortifications:
* Première période : XIe siècle-1200. La défense « passive ».
* Deuxième période : 1200-1350. La défense « active ».
* Troisième période : 1350-1450. La fortification « dissuasive ».
Pour aller plus loin, un article de Jean Mesqui "La fortification dans le Valois du XIe au XVe siècle et le rôle de Louis d'Orléans"
http://www.persee.fr/doc/bulmo
Fortifications dans le Valois en 1375 |
Possessions Ducale en 1407 |
La région
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Eglises fortifiées de Thiérache
Châteaux, château-fort, donjon
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des château-forts, des donjons, des places fortes de la région
Le monde des châteaux
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