lundi 19 novembre 2018

L'enceinte du Château d'Harcourt





























Harcourt est fixée dans la région naturelle de la campagne du Neubourg, en région Normandie, au coeur de sa terre, le département de l'Eure, proche de Brionne et Le Neubourg sur la ligne menant à Evreux, plus au Sud.
Harcourt était le fief d'origine de la famille ducale d'Harcourt, une des plus anciennes familles nobles de France et d'Angleterre (première moitié du IXe siècle). La terre d’Harcourt échoua à Bernard le Danois (Xe siècle). Il serait le premier d’une lignée qui prit le nom d’Harcourt deux siècles plus tard. Le premier château fut un donjon au XIIe siècle, le second au XIIIe siècle celui-ci, fut remanié au fil du temps.






Localisation : 27 800, Harcourt, 
département de L'Eure.

Région : Normandie


Construction : XIIe siècle



Les origines du château remontent à 911, quand le roi de France céda la Normandie à Rollon à Saint-Clair-sur-Epte. Sur la motte féodale, le premier château fut construit en bois. Au XIIe siècle, un donjon carré en pierre fut construit. Au XIIIe siècle, le mur d'enceinte fut érigé avec douze tours ; les fossés et l'enceinte faisaient le tour complet du château. La basse-cour, à laquelle on accédait par un châtelet d'entrée reliant deux tours, contenait un véritable village : logement pour soldats, chapelle, écuries, etc.

Au XIIIe siècle, l’ensemble est repris, réutilisant les structures déjà en place. Le château actuel permet de bien comprendre l’évolution de la forteresse, car il subit d’une manière générale peu de changements. Sur la motte du premier château, on adjoignit à la tour carrée un château de forme polygonale, à cinq tours rondes. Elle était entourée d’un fossé inondable. On accédait à la basse-cour par un pont avec, à l’origine, sans doute un « pont dormant », c’est-à-dire un tablier de bois que l’on pouvait ôter en cas de besoin. La basse-cour est aussi de forme polygonale, entourée d’une enceinte flanquée de neuf tours à archères. Cette enceinte aurait pu éventuellement se poursuivre derrière le château.

« Au XVIIe siècle, il perd tout intérêt militaire. (…) Françoise de Brancas, épouse du comte d'Harcourt, Alphonse de Lorraine, entreprend de réaménager la forteresse médiévale afin de la rendre plus habitable. Cette amie de Madame de Maintenon détruit trois côtés du château polygonal et ouvre ainsi ses appartements à la lumière. Dans le même but, de grandes baies rectangulaires sont percées. La disposition intérieure est revue. » [Wikipédia] « Les fossés sont comblés, (...) Les pierres récupérées permettent la construction du "nouveau château". « Vers 1792, les révolutionnaires confisquent le château. »

« On peut encore admirer de nos jours : L'enceinte : sur 125 m environ ; haute de 6 à 7 m, avec 9 tours de 5 m de diamètre aux archères élargies à mi-hauteur pour le passage d'une arme à feu, est encore impressionnante. La cour d'armes ou basse-Cour qui s'ouvrait sur la campagne environnante par deux portes (au nord et au sud) ne possède plus qu'une seule construction d'époque : La chambre des comptes, cependant il est raisonnable de penser qu'existaient aussi une grange et une chapelle. Le château proprement dit, étire ses bâtiments en pans coupés suivant un arc orienté NO/SSE. La partie nord, carrée, de 12 m sur 10 est la plus ancienne. Sous la tour de l'extrémité sud-est du château, des fouilles ont révélé une fosse profonde de 8 m 60 par rapport au niveau du sol actuel. L'usage de ces sous-sols reste encore une énigme. Un pont de bois jeté sur le fossé intérieur et prolongé par un escalier de pierre permet l'accès au château à partir de la cour d'armes. Une passerelle l'a remplacé.
Classé Monument historique, le château des XIIe-XIVe, fortement remanié au XVIIe, est entouré d'une partie du mur d'enceinte et bordé d'un double fossé. Une exposition permanente présentée à l'intérieur permet aux visiteurs d'appréhender l'histoire du château, l'évolution de son architecture et l'histoire de la famille d'Harcourt


* Le châtelet d'entrée

Le château est construit sur le bord sud-est d’un vallon sec de la plaine du Neubourg, délimitée par les vallées de la Risle et de l’Iton. Il domine la rive droite de la Risle, située à 5 km à l’ouest. Au même titre que le château de Sébécourt, il s’intègre dans un réseau de fortifications qui bordent la vallée. L’ensemble de la fortification se présente sous la forme d’une motte arasée, sur laquelle se trouve un château polygonal entouré d’un fossé intérieur précédé par une basse-cour. Celle-ci est ceinturée par une enceinte.

D'après le relevé des maçonneries il semble que le châtelet ait été construit à l'origine comme une porte de l'enceinte avec deux tours circulaires, probablement avec un pont au-dessus du fossé extérieur. Cette porte était défendue par des archères, certaines sont encore visibles à ce jour. Cette première phase est estimée aux alentours de la fin du XIIIe s.

Dans une deuxième phase de construction un bâtiment rectangulaire est construit dans la basse-cour pour se greffer aux tours. C'est alors que l'on peut parler de châtelet. Le plan au sol de ce bâtiment est quasiment le même que celui d'aujourd’hui avec un niveau de circulation d'environ 1 m au-dessus du niveau actuel. L’ajout du bâtiment rectangulaire montre une volonté d’améliorer la défense de l’entrée. Le bâtiment est constitué de deux salles dans le prolongement des tours et d'un couloir de 14 m avec une portée de 2,20 m entre ces deux salles. Le couloir était défendu par au moins deux archères. Elles sont visibles dans la salle ouest du rez-de-chaussée. Il était également équipé de deux herses et d'un assommoir, créant ainsi un système de sas. L’ensemble est clairement visible sur le relevé du plafond du couloir. L'absence de chaînage entre le bâtiment rectangulaire et les tours permet de déterminer qu’il y a bien deux phases distinctes.

(Le châtelet du château d'Harcourt  a fait l'objet d'une étude englobant les maçonneries et la charpente dans le cadre d'un master recherche en archéologie à l'université de Rouen, sous la direction d’Élisabeth Lorans, Anne-Marie Flambard-Héricher, Frédéric Épaud et Emmanuel Pous. Cette étude a révélé quatre phases de construction et de modification de l'édifice entre le XIIIe et le début du XVIIIe s.)


* La porte Piquet

La porte nord de la basse-cour du château d'Harcourt, dite Porte Piquet est l'une des deux entrées fortifiées de la basse-cour du château d'Harcourt. Implantée face au Nord, elle était défendue par une barbacane et de puissants fossés, le plus proche de cette dernière étant franchissable par un pont dormant. Elle était composée d’un couloir axial, de deux tours de flanquement, encadrées de courtines contre lesquelles étaient adossés des grands édifices.
Deux états successifs ont été découvert, comportant pour chacun un couloir a priori de même largeur, deux tours de flanquement, deux courtines d’un même tracé et probablement aussi deux bâtiments identiques adjacents. Du premier au second état, la construction monumentale est passée d’un mortier jaune à un mortier orange, a varié l’épaisseur de certains murs, conservé la largeur du couloir et a priori augmenté la taille des tours (seuls les vestiges primitifs de la tour ouest ont été pour l’instant observés). Sous réserve, le premier état de ces constructions pourrait dater de la fin du XIIe ou de la première moitié du XIIIe s. ; le second état serait attribuable à la fin du XIIIe s. ou au courant du XIVe s. Le mobilier datant fait défaut, notamment en raison d’une fouille limitée aux remblais postérieurs.

 Les vestiges de construction, d'aménagements, d'occupation et d'utilisation des différents bâtiments constitutifs de la Porte Piquet sont nombreux, variés, bien conservés et fossilisés. Ils apparaissent épargnés des dégâts qu'auraient provoqué des excavations modernes ou contemporaines. L'abondance, la qualité et la variété des restes de construction et d'aménagement, en place ou déplacés, laissent entrevoir une documentation inédite et particulièrement fournie sur ce secteur méconnu du château d'Harcourt. La quantité dominatrice de remblais de démolition, riche en pierres calcaires et en terres cuites architecturales, décrit indirectement les élévations disparues et occulte. Dans le fossé de la haute-cour ont peu localiser et identifier les pans subsistants du glacis de la contrescarpe, les restes d'une hypothétique tour dans l'angle nord-est de la basse-cour. Ces derniers vestiges, a priori inédits, complètent le plan général du château et préparent la réalisation du phasage de ses différentes constructions médiévales et modernes...
 L'on peut trouver des vestiges des tours, des courtines et du pont, le tracé des parements ont disparus, il est possible de retrouver de nombreux vestiges maçonnés et sédimentaires (vastes et épais remblais de démolitions), dans les tours, dans l'emprise du couloir et des bâtiments adjacents.
Le niveau d'apparition de certains murs se situe à une très faible profonde sous la surface du sol actuel. Le pont a disparu, les vestiges maçonnés de la Porte Piquet, comportant un couloir a priori de même largeur, deux tours de flanquement, deux courtines d'un même tracé et probablement aussi deux mêmes bâtiments adjacents.


Le châtelet d'entrée

Le château, porte Piquet


*


L'histoire

Les origines du château remontent à 911, quand le roi de France céda la Normandie à Rollon à Saint-Clair-sur-Epte. Sur la motte féodale, le premier château fut construit en bois.

 Au XIIe siècle, un donjon carré en pierre fut construit.

Au XIIIe siècle, le mur d'enceinte fut érigé avec douze tours ; les fossés et l'enceinte faisaient le tour complet du château. La basse-cour, à laquelle on accédait par un châtelet d'entrée reliant deux tours, contenait un véritable village : logement pour soldats, chapelle, écuries, etc.

En 1338, peu avant le déclenchement de la guerre de Cent Ans, la châtellenie d'Harcourt est fusionnée, sur décision royale, à cinq autres (Brionne, Boisset-le-Châtel, Elbeuf, Lillebonne et Gravenchon) pour former le comté d'Harcourt.

 En 1356, le comte Jean V de Harcourt est décapité à Rouen, sur ordre du roi de France, Jean le Bon, pour avoir soutenu Charles de Navarre, comte d'Evreux, allié aux Anglais. Ses biens, confisqués par le roi, sont rendus en 1358 à son fils Jean VI. En signe de réconciliation ce dernier épousera une sœur de la reine, Catherine de Bourbon.

A partir de 1364, la défense du site est renforcée par Jean VI d'Harcourt avec la construction d'un châtelet d'entrée.
Le château est pris par les Anglais en 1418 après trois semaines de siège et est confié au duc de Clarence, frère d'Henry V, roi d'Angleterre. Il restera sous domination anglaise (comme presque toute la Normandie) jusqu'en 1449 repris par Dunois  à l'aide de l'artillerie. Il revient à Jean VII d'Harcourt en 1450, après la fin de la guerre de Cent Ans.
 En 1452, à la mort de Jean VII, sa fille épouse Antoine de Vaudémont, et fait entrer le château dans la famille des ducs de Lorraine.
La forteresse perdit son intérêt militaire tout en servant encore durant les Guerres de Religion au XVIe .
A la fin du XVIIe siècle, le château est complètement réaménagé : Françoise de Brancas, épouse d'Alphonse-Henri de Lorraine, "prince de Harcourt", y réside de 1694 à 1715. Cette amie de Madame de Maintenon fait entreprendre des travaux afin de rendre le château plus habitable : A l'Est, les fossés sont comblés et l'enceinte détruite pour créer une terrasse donnant sur un parterre. Toute la façade est reconstruite, les autres murs du château percés de grandes fenêtres. Le sommet du donjon est arasé pour le mettre au niveau des autres bâtiments. Des appartements sont aménagés à l'intérieur et décorés de boiseries et de parquets, un grand escalier à la française est construit pour les desservir.

A partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle, le château d'Harcourt, n'est plus régulièrement habité. Seuls les terres et les revenus du domaine sont exploités par un régisseur. Hypothéqué par ses derniers propriétaires pendant la Révolution, il échappe à la vente comme Bien National et donc à la destruction. Il est acheté aux enchères en 1802 par un avoué parisien, Louis-Gervais Delamarre, qui s'était spécialisé depuis 1789 dans la gestion des biens des nobles émigrés. Auteur par ailleurs d'un traité d'arboriculture, Delamarre met en pratique ses théories et implante à Harcourt un vaste domaine forestier basé essentiellement sur la culture du pin. A sa mort, en 1827, l'ensemble est légué à l'Académie d'Agriculture de France.
L'arboretum est crée à partir de 1833. Les rapports des académiciens soulignent le délabrement du château, qui est classé Monument Historique en 1862. Depuis la fin des années 1960, le château a été progressivement dégagé de la végétation qui recouvrait une grande partie de l'enceinte et sa restauration s'est poursuivie jusqu'au début des années 1990.
 En 1999, l'Académie d'Agriculture de France cède le château et l'arboretum au Conseil Général de l'Eure, responsable de la gestion du domaine depuis 2000. Sa première priorité a été de réparer les dégâts occasionnés par la tempête du 26 décembre 1999.




 Le tourisme en Normandie
















































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