jeudi 27 décembre 2018

Noyon, le tracé de l'enceinte



















Ville d'art et d'histoire située à la confluence des vallées de l’Oise et de la Verse entre Saint-Quentin et Compiègne pratiquement à la limite du département de l'Oise, à son nord-est, proche de Saint-Gobain un peu plus loin vers l'est, Noyon est entourée d'anciennes place-fortes; Quierzy, Thourotte, Lagny, Tracy-le-Val, etc..., Noyon, au tout début de notre ère s'entoure de fortifications, sa situation stratégique la garde ainsi durant des siècles, ce n'est que récemment qu'elle perdit son bouclier...








 Localisation : 60 400, Noyon, 
département de l'Oise.

Région : Hauts-de-France

Construction :  III-IV e siècle




A la fin du IIIe siècle ou au début du IVe siècle après JC, Noyon s’entoure d’une fortification au cœur de ville gallo-romaine. La place forte n’enserre alors que 2,5 ha.
En 531, l’évêque Médard se réfugie derrière l’enceinte gallo-romaine et y implante son évêché et la première cathédrale. Jusqu’en 1793, Noyon est une prestigieuse cité épiscopale.

A la fin de ces « guerres civiles », en 1595, les bâtiments de l’abbaye de Saint-Eloi n’étaient plus que ruines. Jugeant la position de l’abbaye favorable pour contrôler la ville rebelle, Henri IV y fit élever une forteresse. Le roi ordonna que les matériaux fussent réemployés pour établir une citadelle. Selon Moët de la Forte-Maison, la citadelle aurait pu être construite par l’ingénieur militaire Jean Errard (1554-1610), de Bar-le-Duc. Peu d’éléments de cet édifice sont connus, hormis ses matériaux de construction en pierre de réemploi agencés selon un plan carré autour d’une place d’armes. La gravure de Claude de Chastillon, datée des environs de 1610, est sans doute la représentation la plus précieuse de la citadelle dominant Noyon la ligueuse.


Le tracé de l'enceinte au XIXe siècle:
L' enceinte gallo-romaine de Noviomagus possède une quantité considérable de blocs énormes simplement superposés et rangés sans mortier ni ciment. Des fondations semblables existent tout autour de la cité comme on peut s' en convaincre en pénétrant dans les caves de la rue Psallette et de l' Archevêché. Ces caves ont été construites sous les murs romains par l' enlèvement d' une partie des blocs non cimentés qui forment la partie basse de cette construction. C' est là qu' on voit quelle énorme quantité de pierres taillées et couvertes de sculptures ont été employées à la construction de ces murs presque cyclopéens qui ont été exploités comme des carrières et ont produit une quantité considérable de matériaux. On va voir que sauf l' épaisseur de la muraille qui est bien plus forte à Noyon qu' à Tours, cette description lui convient en tous points (page 58).

A partir de ces caves, la muraille continue à servir de limites aux maisons intra-muros et extra-muros et passe immédiatement au fond de la cinquième et de la neuvième maisons en descendant la rue des Merciers à main droite en sortant de la rue de l Évêché. De là,  elle poursuit son cours au fond des douzième, treizième, quatorzième et dix huitième maisons toujours en descendant à main droite et sur la Place de Ville. On la voit peu hors de terre dans ces maisons parce qu' elle a été en grande partie arrachée par les anciens propriétaires pour approfondir leurs maisons car ils l' ont ensuite masquée par un nouveau parement. Mais la vingtième en conserve une masse considérable épaisse de vingt 7,92 mètres, en supposant que le parement a été enlevé. Dans cette partie, qui a 6,60 mètres de face et qui s' élève d' autant jusqu' au toit du bâtiment qui la couvre, on a pratiqué une cave non voûtée comme les caveaux dont nous avons parlé plus haut. Elle a 2,80 mètres de hauteur sur 3,30 mètres de largeur et 4,95 mètres de profondeur. Cette muraille prodigieuse par sa force, au temps qui l' a vu naître, est bâtie comme nous l' avons dit depuis les fondations qui s'enfoncent profondément jusqu' au niveau du sol extra-muros avec des blocs de pierre de 1 mètre, 1,30 mètres et 1,65 mètres de longueur, sur deux de largeur et plus, et autant de hauteur environ. Malgré l' absence de tout mortier ou ciment qui caractérise ce genre de construction, l' eau, qui était dans les fossés, ne pouvait la dégrader ni la nuire aucunement. Au-dessus de ces blocs, la construction change tout à coup et est entièrement différente car elle n' est composée que de rocailles, de moellons et de grès jetés ensemble sans ordre et liés avec un mortier formé de gravier et de chaux qui avec les siècles et l' action de l air, est aujourd' hui aussi dur que le grès, sans avoir une seule pierre sans déployer grands efforts. Après 1,65 mètres environ de cette construction, au-dessus des blocs, on voit trois assises de tuiles romaines de 2,55 cm d' épaisseur sur 40 cm de longueur et 30 cm de largeur, avec un crochet ou rainure sur toute la largeur. On les voit parfaitement dans cette cave où il en reste une grande quantité attachée au plafond. ll est à remarquer que partout où la muraille romaine apparaît on retrouve la même construction et les mêmes tuiles qui forment comme une zone horizontale autour de la ville. Au-dessus de ces briques ou tuiles à rebord, elle est également composée du même blocage et de nouvelles assises de briques à une certaine hauteur, et ainsi de suite en diminuant d' épaisseur jusqu' à la partie la plus élevée de cette époque où nous lui trouvons encore de 2,30 mètres. Quant au parement, par le peu que l'on en retrouve, on reconnaît qu' il était composé de petites pierres de 16,51cm de longueur sur 11cm de hauteur et 15 cm de profondeur. De cette maison, la muraille gallo-romaine continue sans interruption et passe immédiatement dans la vingt huitième qui est un hôtel considérable sur le Marché au Cordouen. Elle occupe tout le fond de cet hôtel, s' élève de 6 à 7 mètres au-dessus du sol et conserve encore à cette hauteur une épaisseur de 2 mètres malgré les atteintes qu' on lui a portées. Au Rez-de-Chaussée, vers le milieu, on a également aménagé une cave au niveau du sol et absolument semblable à celle de la maison précédente et, de chaque côté, un espace carré assez grand pour y placer les lits de deux palefreniers. Nous tenons ces renseignements du propriétaire d' alors, M Lalouette, ancien maire de Noyon, car cette cave et ces sortes d' alcôves sont derrière le mur que son oncle fit construire devant lorsqu' il fit rebâtir son écurie et ne sont plus visibles actuellement. Ne pouvant détruire entièrement cette muraille et voyant qu' il serait obligé, dans tous les cas, de la remplacer par une autre très forte pour soutenir les terres de l' ancienne ville.

A partir du point où à commencé cette visite archéologique, toutes les maisons dont nous avons parlé sont de 4 à 5 mètres plus ou moins basses que le sol de la ville Gallo-romaine, il en est de même pour celles qui vont suivre jusqu' à la porte Samarobriva Amiens. Toutes sont sur les fossés qui ont été comblés et il est facile de voir que c' est en quelque-sorte cette ville ancienne qui a donné sa forme à la nouvelle dont l' irrégularité est due en grande partie à ces maisons qui ont été adossées à la muraille et forment le cercle que nous décrivons en ce moment.


 Vu sur continuer page 78 https://books.google.fr/books




La citadelle 

Elle contrôla la ville durant quatre décennies. La garnison royale de Noyon eut à sa tête un gouverneur en la personne de François de Faudouas d’Averton, comte de Belin. Ce gouvernorat passera par la suite sous la coupe du gouverneur de Paris.  A plusieurs reprises, les Noyonnais réclamèrent le départ de la troupe et le démantèlement de la citadelle. Ce n’est qu’en 1630 que leur demande fut entendue d’une part par Hercule de Rohan-Montbazon, gouverneur de Paris, Soissons, Noyon, Coucy et Chauny, qui accepta de perdre cet office moyennant subsides et, d’autre part, par le roi en son conseil qui fit oeuvre de « clémence et de bonté ». Le 30 mars 1630, un arrêt du conseil du roi ordonna la démolition de la citadelle après trente-neuf années d’existence dans la ville.
L’abbé de Saint-Eloi, Charles de l’Aubespine, seigneur et marquis de Châteauneuf, en réclama alors la possession pour y réinstaller son abbaye. Les vestiges des bâtiments monastiques furent rétrocédés aux Bénédictins de Noyon, installés en ville près de l’église Saint-Martin qui s’employèrent, dès 1631, à rebâtir une église (l’ancienne salle d’armes), un dortoir (ancien logement des soldats), un réfectoire, une chambre des hôtes, une infirmerie et un fournil. Ces constructions provisoires laisseront place, plusieurs décennies plus tard, à une nouvelle abbaye.


Un peu d'histoire militaire

Tout le monde sait d' après César que les murailles des oppida ou places fortes des Gaulois étaient construites en une partie en pierres et une partie en bois superposées alternativement l' une sur l' autre dans la forme d' un échiquier oblongue ; constitué de poutres jumelles d' environ 13.20 mètres de longueur posées à plat, maintenues par des traverses à la distance de deux pieds entre elles et dont on comblait le vide avec de la terre. Entre cette assise de bois et ses voisines de chaque côté il y avait un intervalle de même longueur environ qui était construit en grosses pierres. Cette assise terminée sur toute la ligne on recommençait de la même manière en changeant la disposition des matériaux, c' est à dire en mettant cette fois les pierres dessus, les poutres et les poutres sur les pierres, sous la forme d' un damier dont les cases seraient très oblongues et ainsi de suite jusqu' à une certaine hauteur. Ces assises alternatives de pierres et de poutres, dit César, n' étaient pas désagréables à la vue.

Ce genre de construction pouvait avoir de grands avantages surtout pour les Gaulois chez qui le bois abondait mais malgré les éloges de César il est certain, comme le dit M de Caumont, que cette manière de construire devait présenter de grandes imperfections et beaucoup d' inconvénients. Le premier et le plus grand de ces inconvénients à nos yeux était le feu graduelle et immanquable que la chaleur des terres intérieures opéraient nécessairement sur les pièces de bois qui étaient renfermées dans la muraille et on sait que chacun de ces énormes châssis en avait une qui se trouvait enterrée avec ses traverses. Ce feu devait avoir lieu au bout de peu de siècles. La muraille, conséquemment, était ébranlée dans toutes ses parties et il fallut la rebâtir.
Déjà moins de trois cent cinquante ans après César au moment où la désinence magus prévalait sur celle de dunum dans le langage des habitants d' alors, comme nous le prouve l'itinéraire d' Antonin dans lequel nous voyons pour la première fois Noviodunum appelé No viomagus, les Romains réédifiaient son enceinte sur ses anciens fondements.

On ne connaît pas l' époque au juste de la reconstruction des villes gallo-romaines. ll y a tout lieu de croire cependant que beaucoup d' entre elles furent rebâties sous l' empereur Probus, car on sait que ce prince fit construire en Germanie une haute muraille fortifiée de tours pour contenir les barbares du Nord et qu' au rapport de l' empereur Julien il releva et rebâtit soixante dix villes pendant son règne qui dura de l an. Mais tous les savants s' accordent à dire que les fortifications des villes gallo- romaines ont été généralement établies durant le IIIe et le IVe siècle dans la crainte des invasions germaniques. Quoi qu' il en soit comme (observe M de Caumont) la plupart des enceintes militaires n' étaient pas d' une grande étendue le plus souvent elles n' entouraient qu' une partie des villes et n' étaient pour ainsi dire que les châteaux ou citadelles des cités. Et lorsqu' au XIIe ou au XIIIe siècle on construisit généralement assez  d'enceintes beaucoup plus vastes, les fortifications gallo-romaines restèrent souvent intactes au milieu de la cité. De là le nom de Castrum ou Castellum qu' on leur donnait ordinairement.








La ville





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Vu sur, page 78 
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Les places fortes entourant l'Ile-de-France

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