vendredi 4 janvier 2019

L'enceinte Chasséenne de Compiègne













La forêt vient s’achever aux portes de la cité, la ville s’étend toute entière à l’Est de l’Oise et au Centre-Est de son département, l'Oise,  proche de Pierrefonds, Noyon, sur la route de Senlis ou Creil plus au Sud. 
Carlopolis, devenu Compiègne, ne sera fondé par l’empereur Charles le Chauve qu’à la fin du IXe siècle, éphémère « capitale » d’un empire carolingien ébranlé et bien des siècles passeront encore avant de voir grandir au bord de l’Oise une véritable cité. Toutefois le territoire de Compiègne dans l'Antiquité apparaît privilégié.







 Localisation : 60 200, Compiègne, 
département de l'Oise.

Région : Hauts-de-France

Construction :  IV e siècle





Situé sur la rive gauche de l'Oise, au débouché du confluent de l'Aisne, Compiègne occupe une position géographique enviable qui l'a amené à jouer un rôle stratégique et militaire important. Dès l'aube de son histoire, elle apparaît comme une place forte, ceinte de remparts et de fossés, point de passage vers le Nord et les Flandres durant tout le Moyen-âge. Les guerres qui déchirent le royaume de France font d'elle un enjeu, parfois essentiel et contraint la ville à se maintenir en état de défense. Elle doit engager des spécialistes, recrutés à l'année : artilleurs, canonniers, guetteurs et au XVe siècle des francs-archers. Elle fournit également l'approvisionnement des armées de passage et le logement des troupes.

Au IVe millénaire avant notre ère, la révolution néolithique permet la création des premiers villages à proximité de la rivière, premières occupations permanentes d'éleveurs et d'agriculteurs. Au sud de Compiègne, entre l'usine Bourgeois-Chanel et le nouveau pont, le site dit du "Coq galleux" fut occupé, deux à trois siècles, par un vaste "camp" entouré d'une enceinte de bois ellipsoïdale. Au Hazoy, à trente mètres au sud du camp, s'élevait, vers 3 000 av. J.-C., une importante sépulture collective sous forme de cabane funéraire de pierre et de bois. Un peu avant le milieu du IIIe millénaire, un village existait sur le site du "Gord", en face du centre de recherche de l'Université de Technologie de Compiègne ; au "Fond Pernant". A Mercières, un autre village s'installe à la fin du millénaire et ce site sera encore occupé à l'Âge du Bronze.

Les enceintes de vallée à fossés interrompus sont des enclos monumentaux de 2 à 20 hectares et même plus. Ces enceintes sont connues dans l'Europe occidentale pendant le IVe millénaire avant notre ère. Ce sont actuellement les plus anciennes structures monumentales préhistoriques connues au centre du Bassin parisien. Elles étaient constituées d'une palissade de bois doublée extérieurement de fossés peu profond, peut-être, mais large.

Figure 1


L'enceinte de Compiègne présentait une forme classique d'enceinte à fossés interrompus doublée d'une tranchée de palissade, le tout rabattu en croissant sur la rivière et fermé par une tranchée de palissade longeant la terrasse (fig. 1). Seul, un quart de l'enceinte a pu être exploré avant son recouvrement pour l'installation de la nouvelle zone industrielle. La forme générale a pu être mieux perçue par les photos aériennes I.G.N. de 1961, 1964 et 1974. Il s'agirait d'une grande enceinte de 750 mètres de long environ, de forme sub-rectangulaire formant un arc rabattu sur un méandre de l'Oise avec une longue tranchée de palissade rectiligne formant corde à cet arc. Cette enceinte couvre environ 1 4 à 1 5 hectares. Un dédoublement de la tranchée de palissade au sud a pu être reconnu dès les premiers travaux : il forme une petite annexe de quelques 300 mètres carrés.


Contemporanéité des fosses et de la tranchée de palissade

La partie en croissant de l'enceinte présente une tranchée de palissade doublée extérieurement de longs fossés à fond plat interrompus régulièrement. Lorsqu'on entre dans l'annexe formée par le dédoublement de la tranchée de palissade, les fossés n'existent plus et deux petits fossés barrent alors le système juste à hauteur du seul appendice extérieur reconnu de la tranchée de palissade en croissant.
Aucun de ces éléments ne se recoupant et chacun tenant compte de la présence de l'autre dans un endroit si réduit et malgré l'absence de raccord stratigraphique, nous pensons qu'ils sont tous contemporains fonctionnellement et qu'ils pourraient appartenir à la même phase de construction (fig. 3).


Figure 3



Les fossés

II existe trois types de fossés dans cette enceinte : les fossés interrompus de type classique, les fossés longeant la terrasse, les fossés de l'annexe.

Les fossés interrompus de type classique : Ils sont larges et moyennement profonds une estimation moyenne de leur volume donne 25 m3. Ils ont des fonds plats et une section trapézoïdale. Le bord proche de la tranchée de palissade conserve systématiquement sa paroi abrupte, tandis que son opposé présente un profil atténué. L'évolution du comblement de ces fossés semble similaire pour tous. Après le creusement, un ravinement interne dépose un sédiment homogène au fond du fossé, puis l'effondrement des proches déblais hétérogènes comble partiellement les fossés en fixant des vestiges archéologiques : céramiques (plat à pain, anse funiculaire biforée verticalement) et osseux (double massacre de bovidé dans un fossé).


Palissade et habitat

 Actuellement, l'habitat chasséen n'est pas défini et l'utilisation de poteaux dans la construction semblerait apparemment à exclure. A Compiègne, aucune structure d'habitat datée du Chasséen n'a été reconnue explicitement à l'intérieur de l'enceinte. Mais, lors du décapage de la tranchée de palissade longeant la terrasse, nous avons remarqué deux appendices internes à celle-ci, distants l'un de l'autre de 22 mètres environ. Des explorations autour de ces appendices ont été infructueuses. La présence exceptionnelle de cette palissade orientée NE-SO différente de par son architecture de celle doublée par les fossés interrompus, permettrait d'envisager la possibilité d'habitats légers adossés à cette paroi qui auraient été ainsi placés dans l'axe des vents dominants. Le matériel chasséen très fragmenté, retrouvé plaqué sur cette tranchée de palissade appuierait cette hypothèse.


Pour aller plus loin   https://www.persee.fr/doc







La ville



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Les places fortes entourant l'Ile-de-France

Châteaux, château-fort, donjons
http://unchemindeliledefrance.blogspot.fr

Le monde des châteaux
http://unchemindeliledefrance.blogspot.fr









La ville au 17e siècle



Le centre médiéval de la ville



Tour Jeanne d'Arc





























Sur la base Pop-culture
https://www.pop.culture.gouv.fr

L'enceinte

15 siècle à l'abris des remparts

La commanderie  
https://www.inrap.fr

L'histoire de Compiègne 
http://www.histoire-compiegne.com/histoire

Les remparts médiévaux de la ville
https://fr.wikipedia.org/wiki/Remparts




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